De l’AIGE au changement de comportements

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Farouche partisan de la refondation, il s’est battu corps et âme, avec ses camarades du Mouvement du 5 juin- Rassemblement des Forces patriotiques (M5-RFP), pour la création d’un organe électoral indépendant, afin que soit tournée pour toujours, la page des élections trichées. Car c’est de cette fraude électorale éhontée que naissent des contestations électorales, qui constituent la source de l’incontournable cercle vicieux : parodie d’élections – contestations populaires légitimes – coup d’Etat militaire pour freiner les ardeurs.

A travers leur bataille refondatrice, Choguel Kokalla Maïga, ses camarades du M5-RFP et des organisations de la société civile, qui ont soutenu le même esprit du respect de la volonté populaire à travers les urnes, ont réussi à faire de l’Autorité indépendante de Gestion des Elections (AIGE), une réalité. Mais l’AIGE ne sera pas seule à assumer les responsabilités de la crédibilité des élections, comme l’auraient souhaité certains. Elle sera plutôt doublée dans cette mission, d’une administration qui a l’habitude des opérations électorales, mais qui ne jouit pas d’un bon préjugé à cause d’expériences mal passées.

Dans ce cas, l’Administration n’est pas la seule à être indexée et décriée par les mauvaises langues, car le Mali garde également dans les placards de son musée électoral, l’organisation chaotique des élections par cet autre organe indépendant d’une autre époque : la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) en 1997. La mauvaise organisation de ces élections législatives ayant conduit à l’annulation des résultats, n’a eu d’égale que celle de mars-avril 2020, qui ont conduit aux contestations, à la désobéissance civile et au coup d’Etat.

L’expérience malienne enseigne que ni l’Administration, ni l’Organe indépendant ne sont une garantie pour des élections fiables. Elle appelle à réaliser que les problèmes électoraux au Mali, comme d’autres équations maliennes, ne sont pas une question de structures ou de textes, mais de mental humain, qui interpelle des valeurs, l’éthique au secours du droit pour un réel sursaut national à travers un changement de mentalité et de comportements.

La désignation, hier, 22 août des représentants des partis politiques et de la société civile pour siéger au sein de l’AIGE, sous réserve des choix définitifs des autorités de la Transition, est une étape décisive du processus électoral. Des 14 membres désignés, 7 seront retenus pour figurer dans le décret de nomination, aux côtés d’autres membres désignés respectivement par le président de la Transition, le Premier ministre, le président du CNT, le président du Haut conseil des collectivités et le président du Conseil économique social et culturel.

B. DAOU

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