Après plusieurs mois de tergiversations, les autorités maliennes et la CEDEAO viennent de se mettre d’accord sur le déploiement des troupes sous –régionales à Bamako.
L’annonce a été faite, samedi, par le ministre de la Défense, le colonel –major Yamoussa Camara.
C’était à l’issue de son audience avec le Chef de l’Etat ivoirien, Alassane Dramane Ouattara, à qui il venait de remettre un message du président de la République par intérim, Pr Dioncounda Traoré.
Mais cet « accord » n’est pas sans condition : le déploiement des troupes de la CEDEAO, dit –il doit se faire dans la discrétion. C’est-à-dire, sans heurter la sensibilité des populations qui, selon lui, « seraient très attentives au déploiement de toute force étrangère ».
Avec ou sans condition, le déploiement des troupes de la CEDEAO sur notre sol apparaît comme une nécessité.
Les Forces armées maliennes manquent de matériel pour faire face à l’ennemi. Et les armes, commandées par le Mali, sont bloquées dans les ports ouest –africains. Et sur ordre, dit –on, de la commission de la CEDEAO.
Mieux, l’offre de négociation des autorités maliennes a été rejetée par les groupes islamistes. Interrogé par nos confrères de RFI, Sanda Ould Boumama, porte –parole du Groupe islamiste Ançar Dine, est formel : « L’application de la Charia, pour nous n’est pas négociable. On peut parler de tout avec Bamako, mais pas de ça », a-t-il dit.
En clair, ou les autorités maliennes appliquent la charia sur toute l’étendue du territoire national, ou elles se préparent à la guerre pour bouter ces islamistes hors de son territoire.
Or, de toute évidence, notre pays n’a ni les moyens matériels, ni les moyens humains nécessaires pour ce faire.
D’où la nécessité de faire appel aux troupes de la CEDEAO. Afin qu’elles viennent en appui aux Forces armées maliennes.
Autre raison de l’intervention des troupes de la CEDEAO : mettre un terme aux souffrances des populations du nord.
Vue sous cet angle, le déploiement des troupes de la CEDEAO à Bamako ne doit pas être perçu, par nos Forces armées et de Sécurité comme une compromission ; mais comme un compromis.
Cela s’appelle un compromis sans compromission.
Oumar Babi
Accueil Editorial
…”Afin qu’elles viennent en appui aux Forces armées maliennes.”… En appui de QUOI? En appui de QUI?… Il n’y PLUS de forces armées maliennes depuis la disparition des bérêts rouges! On a eu 6 mois pour s’en rendre compte non?
1. Je crois qu’il faut positiver enfin. Bien qu’ ATT avait déjà une promesse ferme de 7 millions de dollars d’aide militaire de l’Afrique du Sud, le coup d’état a permis d’avoir enfin ce qu’il a toujours demandé sans trop de succès: l’internationalisation de la lutte contre le terrorisme et le banditisme armé, en n’oubliant pas de traiter aussi l’anarchie libyenne qui se répercute inévitablement sur le Mali. Si l’ONU vote bien sûr. On semble oublier aussi que bien plus que les otages actuels, le plus important ce sont les otages futurs avec en prime l’impossibilité d’investir au Nord Mali, donc à pérenniser le banditisme et le terrorisme.
2. Les militaires de la CEDEAO se feront discrets, probablement vers l’aéroport de Bamako, pour NE PAS EFFRAYER NOS BRAVES MILITAIRES REFUGIES A KATI. Sinon, les autres militaires seront obligés d’aller au front avec les soldats de la CEDEAO qui les couvriront. La plus grave erreur serait d’oublier les milices d’autodéfense qu’on a trop souvent tendance à confondre avec les milices anarchiques. Comment les centaines de villes et de villages de la ligne de front seront protégés contre LES EXACTIONS DES BANDITS ARMES QUI ONT CHOISI COMME STRATEGIE, LE HARCELEMENT DE TOUTES LES ZONES DEGARNIES, DE KAYES A ANSONGO ET KIDAL ? Bien sûr qu’il ne faut pas encourager les milices anarchiques, elles doivent simplement être encadrées, mais SUREMENT PAS ËTRE DETRUITES. TOUTES LES ARMEES DE LA CEDEAO REUNIES NE POURRONT PAS PROTEGER TOUS LES VILLAGES ET VILLES DE LA LIGNE DE FRONT. BREF, IL EST PLUS QU’INDISPENSABLE D’AVOIR SUR LA LIGNE DE FRONT DES BRIGADES D’AUTODEFENSE DE FILLES ET DE GARCONS RECRUTES, ENCOURAGES, ARMES ET SUPERVISES PAR L’ARMEE MALIENNE. Et surtout, ces malheureux six mois nous prouvent, s’il en est besoin, QU’IL FAILLE MAINTENANT PERENNISER LE SYSTEME DE BRIGADE D’AUTODEFENSE qui comme son nom l’indique n’a pas de mandat offensif et reste soluble dans la population civile.
3. C’est malheureux d’être réduit à tirer sa subsistance rien que dans la réaction. Il faut quand même reconnaître qu’il fut un temps au Mali où l’on était récompensé en fonction de son pouvoir de nuisance, que l’on soit bandit armé du nord, du sud, politicien, syndicaliste ou religieux. Mais nous sommes en démocratie, système qui n’est guère très éloigné de l’anarchie : tous les avis semblent permis. Même Dieu ne fait pas l’unanimité. Ce qui est déplorable au Mali, c’est l’infime minorité réactionnaire et sadomasochiste que l’on entend le plus, que l’on voit le plus dans la rue avec quelques badauds qui les suivent, et qui donne l’impression de représenter une force. ON A LA TERRIBLE IMPRESSION QUE LES LEADERS POLITIQUES, CIVILS ET RELIGIEUX SONT COMME TETANISES PAR LES SERVICES SECRETS ET LES SANCTIONS ADMINISTRATIVES, CAR AU MALI TOUT LE MONDE NE VIT QUE DE L’ETAT, DU FONCTIONNAIRE A L’OPERATEUR PRIVE…
4. On semble oublier que personne au Mali ne veut du MNLA et d’ANE SARDINE allié à AQMI, surtout pas les tamasheqs de Kidal. Tous leurs faits et gestes démontrent à souhait qu’ils ne se soucient guère du sort de leurs frères et sœurs touareg et du développement du Nord Mali. Tous leurs actes sont antireligieux (vols, viols, alcool, drogue, assassinat d’innocents). MAIS ILS S’ACCROCHENT A LA CHARIA, CAR MEME EUX NE PEUVENT PAS SOUTENIR QUE LA SEULE CHOSE QUI LES INTERESSE VRAIMENT, CE SONT LES TRAFICS DE DROGUES D’ARMES, DE CIGARETTES ET LES ENLEVEMENTS. Les nomades sont les premières victimes de cette insécurité. Ils sont pratiquement tous refugiés au Sud Mali ou dans les pays voisins. Certains dans leur fuite ont abandonné leurs animaux qui souffrent par ailleurs du surpâturage dans les pays voisins. Le tourisme dont ils sont les premiers bénéficiaires est mort. Tous les projets de développement du Nord sont suspendus (Routes Niono -Tombouctou, Bourem – Kidal, Barrage de Taoussa, etc.) Les Communes du Nord, à l’instar de toutes les Collectivités territoriales du Mali, ont déjà leur ‘’indépendance’’, ‘’leur fédéralisme’’ selon les textes de la décentralisation. En dehors du rôle régalien de l’Etat (Défense, Sécurité intérieure, Justice, Monnaie, Diplomatie), les Collectivités territoriales maliennes peuvent tout entreprendre, localement, entre collectivités ou avec des collectivités étrangères. L’on semble oublier que c’est le Nord Mali qui ne veut pas de fédéralisme ou d’autonomie. La triste réalité est que c’est l’Etat central (autant dire le Sud Mali) qui entretient toutes les Collectivités et tous les services étatiques du Nord Mali. Ce que ces BANDITS DU MNLA APPELLENT AUTONOMIE, C’EST LA GESTION DU NORD PAR DU PERSONNEL RESSORTISSANT DU NORD, MAIS FINANCE ET ENTRETENU PAR L’ETAT MALIEN, LES COLLECTIVITES DU NORD ETANT ACTUELLEMENT SANS RESSOURCES PROPRES.
Comments are closed.