A l’instar des autres nations, le Mali célèbre la journée du 8 mars à l’honneur des femmes. Mais il faut constater, la majorité de nos mamans, sœurs et filles ne portent même pas grande attention aux tractations politiques qui l’accompagnent.
Comme d’habitude, la fête du 8 mars se prépare et se passe comme pour la seule formalité. D’ailleurs chez nous, cette journée est synonyme de concerts et danses à l’entendement d’un grand nombre de nos concitoyens. En tout cas, le Mali va mal et la population en a marre de se cacher derrière les fêtes pour oublier les vrais problèmes.
Il s’agit de l’inégalité entre les femmes, de la précarité économique et sécuritaire, de l’injustice et tant d’autres maux qui touchent de plein fouet les femmes du bas de l’échelle qui sont pourtant les plus nombreuses. Les grandes dames de la sphère politique et de la bureaucratie se donnent le moyen de montrer leur suprématie sur les autres. Tout tourne autour d’elles.
Pendant ce temps, les femmes rurales qui sont majoritaires sont appelées au suivisme. Tout le monde sait qu’elles ont des problèmes énormes dans le quotidien. Mais si l’on en parle, c’est uniquement pour utiliser le sujet à des fins politiques. D’ailleurs ces braves femmes qui portent la nation sur leur dos n’ont pas envie de danser ou encore moins de se mobiliser pour des activités d’extravagance des citadines comme on le veut lors des fêtes du 8 mars. Elles sont fatiguées par le coup exorbitant des denrées alimentaires.
Elles en ont assez de voir leurs enfants sans avenir à cause de la mauvaise gestion de ceux et celles qui appellent à la fête. Les femmes rurales savent que leurs sœurs ayant de bonnes positions dans le système parlent de droits des femmes sans aucune conviction. La preuve est que ce sont ces dernières qui ne veulent pas être égalées.
Elles veulent être seules sous les projecteurs pour discuter du sort des autres. La seule chose qu’elles défendent au juste, c’est leur propre avenir. La fête du 8 mars est célébrée au nom des femmes mais pas pour toutes. Aujourd’hui, beaucoup de malienne connaissent cette réalité. Il suffit de faire un petit sondage pour s’en rendre compte.
Certaines disent même que les millions dilapidés dans les fêtes hors normes pourraient aider beaucoup de personnes à améliorer sa vie si les décideurs avaient guidé ces fonds vers des activités génératrices de revenus. Il ne faut pas que la fête vienne avant le développement.
Issa Santara