Ce que je pense… Une haute trahison au sommet de l’Etat

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Depuis l’avènement dans des conditions graves des « démocrates » au pouvoir en 1991, chaque régime qu’il s’agisse de celui de l’ADEMA d’Alpha Oumar Konaré, ou du putschiste reconverti en « Indépendant et sauveur» et actuel locataire de Koulouba, Général de son état, Amadou Toumani Touré (ATT pour les intimes), a sa méthode et ses hommes pour diriger le Mali. Une grande Nation éprise de paix mais manque cruellement de justice et d’équité proprement dit. Et chaque équipe de 1992 à ce jour a géré la situation au nord Mali confronté à de sérieux problèmes de développement et qui ont permis à des fils de cette partie du territoire à majorité « blancs » à prendre les armes avec la méthode du chantage et de la délation aidés en cela par certains pays étrangers.

Accords fallacieux

La suite est qu’il y a eu les accords de Tamanrasset, d’Alger avec les concessions les plus inadmissibles pour un Etat qui se respecte. Ce sont des accords fallacieux qui arrangent  une minorité au détriment d’une majorité vivant au nord. Qu’à cela ne tienne puisque la paix n’a pas de prix, ces accords ont permis de réparer une injustice qui était devenue criarde à plus d’un titre dans cette partie du territoire. L’on pensait que le nord et ses populations avaient retrouvés la paix et devaient entamer un début de développement. Certes des efforts ont été faits de 1992 à ce jour : constructions de routes, d’écoles, de puits, d’adduction d’eau, financements de projets intégrateurs des jeunes dans le tissu économique : création des projets Agence de Développement du Nord Mali qui concerne les trois régions : Gao, Tombouctou et Kidal, ADERWE Nord (l’exigence d’audits s’impose), l’ANICT, le PSPSDN, le dernier né des projets intégrateurs.

Le faux jeu de nos politiques

En lisant attentivement les différents accords signés avec les insurgés d’alors et qui avaient une raison valable de se rebeller (développement du septentrion impose), la grosse erreur de nos pouvoirs publics de l’époque était d’accepter que l’Armée abandonne certaines de ses positions stratégiques. Une situation que l’actuel locataire au cours d’un point de presse l’a reconnu. Bravo ! Mais la conséquence directe est que ce déguerpissement a permis à AQMI et ses collaborateurs d’occuper le terrain ainsi que les trafiquants de drogue. Une machine qui a pris une expansion exponentielle au vu et au su de tous à tel point que le Mali est devenue une plaque tournante de la drogue, une marchandise très prisée et qui rapporte gros. Pour preuve, en l’espace de vingt ans de gestion des «démocrates», des immeubles dont l’origine des fonds est assimilée à l’argent de la drogue poussent partout dans le pays comme des champignons.

Après quelques années de gestion, le faux jeu de nos gouvernants crève maintenant les yeux si l’on se refait aux  débats en cours dans différents salons de la capitale et à l’intérieur du pays par rapport à la sécurité dans le septentrion. Ce qui a éveillé les esprits et sous l’ère ATT, c’est la reprise de la rébellion avec Ibrahim Ag Bahanga et de ses acolytes. La suite est connue. Maintenant ce sont els Iyad Ag Aghaly et autres certainement ! Aussi, le trafic de drogue ainsi que le trafic des armes ont atteint des propensions inquiétantes sous l’ère de nos Généraux. En tout cas les grandes prises de drogue de nos gabelous, de la Police Nationale ainsi que la Gendarmerie démontrent la montée du marché florissant de cette marchandise. L’affaire du Boeing appelé « Air cocaïne » qui avait atterrit au nord et qui a été mise à nue par la presse, a permis de mettre le Mali sur la liste rouge des pays, une vraie plaque tournante de la drogue. D’ailleurs de simulacres arrestations ont été faites. Nous avons assisté à des arrestations, disons du menu fretin sans que les gros bonnets ne soient inquiétés. Le dossier est en instruction au niveau de la Justice. Et attendons toujours qu’il soit élucidé. Le sera-t-il réellement? Ce qui nous étonnera vu l’allure où évoluent les choses.

Au plan sécuritaire, pour la première fois un jeune terroriste tente un attentat audacieux devant l’ambassade de la France. Le nord du pays est sous embargo depuis l’avènement des « démocrates » au pouvoir en 1991  puisqu’on ne peut pas voyager la-bas sans escorte. Un élu de Gao n’a-t-il pas récemment confié « qu’ils ne comprennent pas cette situation de siège, d’insécurité permanente. Ne sommes-nous pas maliens ? Ne devons pas bénéficier de la protection de l’Armée ? Nous ne comprenons pas nos dirigeants ? Ou bien nous ne sommes pas des Maliens?».

Et pour distraire les citoyens à chaque fois que la tension monte au nord Mali, on procède à des semblants de déploiements de forces de sécurité et de défense. Une manière de calmer les esprits. Une méthode que nous avons toujours dénoncé car, un Etat se gère avec fermeté et par des solutions idoines. Mais sous ATT, nous avons toujours assisté à des solutions médiocres, voir bancales qui font qu’ils ressurgissent quelques temps après. C’est cette faiblesse de nos pouvoirs publics que les bandits armés (puisqu’autour de nous, ils sont qualifiés ainsi), profitent pour mettre la pression et obtenir ce qu’ils veulent. Pour combien de temps cet état de fait va durer ?

Le régime ATT est interpellé lui qui veut quitter Koulouba la tête haute.

Les récents évènements au nord : arrivée d’hommes lourdement armés sur le territoire sans qu’ils ne soient désarmés; recrudescence de la violence avec des enlèvements d’étrangers et assassinats, montrent une démission de nos pouvoirs publics et leur incapacité de rétablir l’ordre afin de redonner confiance aux Maliens.  Surtout ceux qui vivent dans cette partie du territoire. Je veux dire restaurer l’autorité de l’Etat. Cet état de fait a vu AOK s’assumer lui qui est civile. Certes, la démocratie a été acquise mais le revers est qu’il y a un recul au plan autorité et sécuritaire. Et ce phénomène s’est empiré avec la promotion d’ATT revenue au pouvoir en 2002 et qui « s’obstine à y rester puisque les derniers évènements dans les trois régions nord expliquent cela », pensent beaucoup de nos compatriotes. L’évolution de l’insécurité tant au nord qu’au sud du Mali montre qu’il y a une mauvaise foi de nos pouvoirs publics à enrayer ce fléau. Sinon tout autour de nous (Niger, Mauritanie…), les dirigeants de ces pays se sont assumés. Pourquoi chez nous un tel désordre, un tel laisser-aller?

Pire, l’insécurité grandissante, la reprise des armes par des bandits s’explique selon un connaisseur de la grande muette au fait que « l’on confie des postes de Commandement à des intégrés (ce qui est normal) mais qu’ils profitent de cela pour fuir et réclamer certains droits. Sont-ils plus maliens que nous autres ? Valent-ils mieux que nous ?  Pour quoi cette manière de gérer ?».

De nos jours, notre pays est en danger. Le sursaut national s’impose même si beaucoup de nos compatriotes pensent qu’il s’agit d’un jeu pernicieux en cours depuis quelques temps. Nous ne sommes pas dupes. « Personne ne s’en prendra à nos frères du nord. L’origine du mal est connue. Surtout ne faisons pas d’amalgame en s‘en prenant à nos frères qui vivent avec nous depuis des millénaires », m’a confié un notable autochtone de Gao.

Si de nos jours, les tergiversations demeurent au sommet de l’Etat pour déployer l’Armée, qu’attendons-nous pour se porter volontaire pour aller traquer les fossoyeurs de la Nation ? Car la situation l’exige. Et point de discours pompeux et divertissant. Comme dit Karl Marx : « La perte d’un équilibre aboutit à un autre ».

Nous n’avons plus droit aux hésitations et autres calculs. Il faut en finir avec cette situation de ni paix, ni guerre puisqu’il s’agit de l’intégrité du territoire national et de la survie de l’unité du pays.

Dans tout cela, la classe politique se conte de communiqués laconiques au lieu d’organiser des marches de soutien à l’Armée afin de la galvaniser et pousser les pouvoirs publics à poser des actes qui redoreront notre aura, notre image d’un grand Mali, est plutôt préoccupée par les élections présidentielles et législatives à venir laissant ATT et ses collaborateurs se débattre face à une situation qu’ils ont gérée depuis belle lurette de façon calamiteuse.

Maintenant, le vin est tiré, il faut le boire. C’est le moment de renforcer l’unité du pays, l’intégrité du territoire national. A moins qu’il y ait une anguille sous la roche. Qu’ils aient le courage de le dire au Peuple Malien.

Bokari Dicko

 

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