Ce que je pense :rnL’Etat s’enfonce vers les abysses !

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C’est ce constat que l’on peut faire. Et à chaque évènement telle que la rentrée judiciaire qui vient d’avoir lieu le mardi dernier sous la présidence du Chef de l’Etat, Amadou Toumani Touré, ce sont les mêmes mots, les mêmes menaces qui ne sont pas suivis d’effets.

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La vie continue son cours normal. Mieux, c’est le moment pour les différents responsables de notre appareil judiciaire (Présidente de la Cour Suprême Mme Keyta Kayentao, du Secrétaire Général de la dite Institution, la plus haute juridiction du pays, Me Cheickina Détéba kamissoko, ou du Bâtonnier, Me Ibrahim Maïga), de prononcer leur discours habituels ponctués de propos « rénovateurs » de notre outil judiciaire très mal en point chaque année malgré les menaces de réprimer et autres remèdes proposés ça et là. Ce n’est pas surprenant non plus, de voir le Chef de l’Etat jeter des cailloux dans la cour de ceux qui sont chargés de dire le droit, de le rendre correctement selon nos textes et lois, qu’ils sont les premiers interpellés sur l’état de l’appareil judiciaire. Ces interpellations suffisent-elles pour changer les mentalités déjà « rabougris » à majorité chez nos hommes en noir suite à une course effrénée pour l’argent facile? Des comportements et maux dénoncés avec véhémence en son temps contre les régimes UDPM et ADEMA et qui se poursuivent de plus belle aujourd’hui? Pourtant depuis quelque temps, la lutte « implacable » contre la corruption est annoncée à coup de tapage médiatique, sans que certaines têtes de proues ne soient arrêtées et jugées ? Allez savoir pourquoi ?

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Le Président de la République n’a-t-il pas saisie cette énième rentrée judiciaire pour interpeller les juges, magistrats et autres avocats à dire le droit, cela sans état d’âme, face aux voleurs et autres corrupteurs qui n’auront désormais leur place qu’à la Maison Centrale d’Arrêt de Bamako ? Mais là aussi, le citoyen lambda demeure perplexe car, bien de cadres et non les moindres, poursuivent pour la plupart leurs fonctions, sans être inquiété pourtant, des preuves sont retenues contre eux d’avoir détourner l’argent du peuple (rapports du VEGAL, CASCA, Contrôle Général de l’Etat). Comment avec ces nombreux cas de vols organisés (affaire des exonérations, l’Office du Niger, huile frelatée…), dont les dossiers sont au niveau de la justice, demeurent comme tels sans que leurs auteurs ne soient châtiés ? « Le comble en général, est qu’aussitôt la cérémonie terminée, les mots et discours sont oubliés dans la salle et les mêmes habitudes continuent comme de rien n’était», martèle cet observateur très amer.

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Dans tous les cas, le citoyen lambda est habitué en général à un népotisme et laisser aller, cela depuis quelques années tout comme à des jugements bancales, une sorte de saupoudrage où ce sont les « petits poissons » qui paient le prix fort et les « grands » se la coulent en douce au vu et au su de tout le monde. Ceci n’est pas démocratique et écorne sérieusement le régime ATT2 qui à en croire l’homme, veut sortir en beauté de Koulouba en 2012 !!!

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Le chemin est encore long et les objectifs à mon entendement, ne pourront être atteints dans ces conditions lamentables. Et pour cause ! Un pays où l’autorité de l’Etat laisse à désirer, un pays où chacun fait ce qu’il veut comptant sur un proche ou parent « perché » là-haut, un pays où la corruption malgré des tentatives de dissuader et de lutter (création du Vérificateur Général par exemple), un pays où le népotisme, l’affairisme et l’exclusion font légion et enfin, un pays où la promotion réelle des cadres valables est remis aux calendes grecques si ce n’est de beaux discours, je dirai Monsieur le Président, qu’il sera difficile pour vous et votre équipe d’atteindre les objectifs du PDES d’ici à 2012. Comme dit cet adage Bamanan : Tant que tu ne châtie pas les morts, les vivants ne prendront jamais peur ! ». Pire encore, lorsque ceux qui sont chargés d’aider le Chef de l’Etat dans leur majorité, préfèrent le jeu de la girouette, l’eldorado tant rêvé, c”est-à-dire un Mali qui gagne n’est pas pour demain. Dans ce cas, une rupture s’impose pour deux raisons : – primo, pour permettre à ATT de réussir ses engagements de la dernière présidentielle d’avril dernier pour que la relève se fasse sans douleur mais avec la restauration de l’autorité de l’Etat qui est une nécessité absolue et impérative, voire vitale, immédiate. Sinon, inventer toutes les formules même magiques soient-elles, le bateau Mali ne pourra atteindre les rivages d’un autre Mali qui gagne; secundo, redresser notre appareil judiciaire dont on ne dira pas assez l’état déliquescent dans le quel il se trouve. C’est en remplissant ces conditions que le développement réel pourra venir. Mais lorsque dans un pays, l’appareil judiciaire ne répond pas à la marche de la démocratie, cela s’appelle de l’autocratie, voire de la dictature où les plus faibles seront trimbalés, humiliés par les plus forts. Donc l’instauration d’une politique de deux poids, deux mesures permanentes dans tous les domaines. Le Mali s’achemine-t-il vers ces abysses ? La question mérite d’être posée. Mieux, lorsque dans un pays, l’autorité de l’Etat est bafouée par ceux là même qui doivent l’appliquer, ne demandons point aux autres de s’acquitter de leurs devoirs civiques.

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Le recul en arrière de notre pays est inéluctable tant que certains comportements ne sont pas combattus avec fermeté et rigueur. Et de façon ouverte et souvent, spectaculaire. De toutes les façons, les discours sans actes, les discours sans résultats palpables, les Maliens sont fatigués avec « ces langage de bois ». Ils demandent aujourd’hui dans leur majorité, du concret avec au bout, une amélioration de leur condition de vie, de l’appareil judiciaire, des soins de santé profitables à tous, une éducation de qualité et un partage égal des richesses du pays. « Sans quoi, personne ne sait comment les retombées de l’or sont gérer », s’interrogent bien de citoyens. Pour le moment, le second quinquennat d’ATT2 débute bien difficilement. Cet état de fait est la résultante du cadeau empoisonné légué en 2002 par son prédécesseur.

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Bokari Dicko

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