Billet : Si j''étais Président

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Sitôt installé au palais présidentiel de Koulouba, je mettrai dare-dare aux enchères les luxueux meubles, tableaux ou autres inutilités des lieux. Histoire d’épouser sur-le-champ la modeste vie que mène la majeure partie de mes concitoyens.

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rnJ’aurais du mal à sommeiller dans un  "château" alors que la majorité de mes compatriotes mangent du tô (plat traditionnel à base de mil ou du maïs, servi avec une sauce gluante souvent de mauvais goût) et dorment dans des cases. Pour remeubler les lieux, j’installerai des "kalaka", des escabeaux, des hamacs… Tout pour être en phase avec mon peuple et faire connaître à mes visiteurs étrangers la vraie réalité de mon pays.

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rnAdieux alors les costumes et cravates. Le port obligatoire de nos tissus traditionnels deviendra alors une réalité. Ceux qui désobéiront seront sévèrement … Nous serons alors nous même, pas des caméléons, pas des chauves-souris… J’érigerai nos langues nationales en langues officielles. Histoire de nous affranchir du diktat de l’occident. Le parc automobile du Palais sera liquidé, la somme récoltée servira à construire des puits à Ousssoubidjandjan…

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rnJe ne manquerai pas de faire l’audit du pays. Tous les secteurs clés de l’économie seront contrôlés. Gare à ceux qui se seraient rendus coupables de vol. je serai impitoyable en matière de lutte contre la corruption et la délinquance financière. Je sais que beaucoup de Maliens usant quotidiennement la semelle de leurs chaussures sur le chemin de la Mosquée, tomberont comme des fruits mûrs. Il me faudrait alors transformer tout le quartier de Bamako Coura en prison.
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rnJe sais les voleurs des ressources du pays nombreux, parmi eux ces fonctionnaires.
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Tout agent de l’Etat détenant une villa, une voiture de luxe, s’expliquera. La chasse aux voleurs de la République s’ouvrira. Et les procès se dérouleront au Stade du 26 Mars. Tout un symbole! Gare au juge qui ne dira pas le droit. Il sera publiquement châtié, humilié… Outre ces premières mesures, d’autres suivront telles que : l’institution du travail forcé pour les prisonniers (en majorité les pilleurs des caisses de l’Etat), l’institutionnalisation de journées citoyens pour balayer les rues du pays, venir en aide aux indigents, aux personnes malades dans les hôpitaux. Ce dont les Maliens peuvent être sûrs : mes cent premiers jours seront un véritable enfer pour bon nombreux d’entre eux.

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Qu’advienne que pourra, les gens obéiront, de gré ou de force. Force restera aux lois de la République.

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rn Par Tientigui

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