ATT, 2007 et le père Noël

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L”on connaissait ATT, spécialiste des effets d”annonce. Le locataire de Koulouba aura si bien poussé le talent qu”il s”est mué en un véritable père Noël, à la faveur de son discours à  la nation.rn

 Au nombre des cadeaux distribués généreusement aux Maliens figure en bonne place l”entrée en vigueur, à compter de ce mois de janvier, de la hausse de la valeur de l”indice des salaires qui passe de 295,5 à 300 FCFA. Une revalorisation   du point d”indice qui bénéficiera,  a souligné le président de la République,  à l”ensemble  des fonctionnaires civils et militaires émargeant au budget d”Etat. Les projections de la production d”or en 2007 – qui  a été de 58 tonnes en 2006 pour une contribution de 80 milliards de FCFA aux finances publiques – sont de l”ordre de 63 tonnes d”or brut pour un apport attendu au budget de 120 milliards de FCFA.

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Dans la besace du père Noël-ATT se trouve une foultitude d”autres cadeaux, plus beaux les uns que les autres. A l”image du troisième pont de Bamako, la tranche 2006-2007 portant sur 1087 maisons, la gratuité des combinaisons thérapeutiques à base  d”artémisine pour la prise en charge en charge des cas de paludisme.  ATT se sera métamorphosé en véritable faiseur  de miracle avec " l”opération miracle " dans le domaine de l”ophtalmologie qui permettra de dessiller les yeux   des Maliens menacés de cécité, sur les prodiges de la vie. Aux frais du prince, naturellement.

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Auparavant, ATT avait pris le soin d”emmancher son speech présidentiel par le rappel de la pluie de milliards de FCFA qui commencera bientôt à arroser le Mali grâce à la coopération internationale, notamment dans le cadre du Millenium Challenge et du 10e FED. De quoi se surprendre à rêver d”un Mali paradis sur terre et nous faire oublier " les accords d”Alger " et le brûlot " ATT-cratie… ".

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Il est fort à craindre, cependant, que le réveil  ne soit plutôt brutal pour le Malien moyen. D”autant qu”il est fort probable que l”augmentation annoncée des salaires, via la revalorisation de la valeur indiciaire,  se révèle n”être qu’une broutille. Au moment où les nuits de l”écrasante majorité de nos compatriotes-70% vivent en dessous du seuil de la pauvreté-continuent de " blanchir ",  désespérés qu”ils sont par les ordonnances médicales, les prix des céréales et des condiments, les factures d”électricité et de téléphone, entre autres dépenses incompressibles. D”autant aussi que, malgré la pluie de milliards de FCFA annoncée, le taux de croissance prévu pour 2007,  de l”ordre de 5,6%, est encore loin des 7% indispensables pour réduire la pauvreté de façon significative dans notre pays.       

rnYaya SIDIBE

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