Coïncés entre leur pitié- pour un Mali démuni mais fort respectable dans ses convictions républicaines et démocratiques- et leur ardent désir d´hégémonie sur l´immense espace sahélo- saharien géostratégiquement et géopolitiquement luxuriant où l´avenir se joue, la Communauté internationale et les médiateurs se donnent chaque jour un mal enragé à courir après la paix. Introuvable paix, il faut dire ! Pour la simple raison que la Paix c´est un peu comme l´amour (ce n´est pas pour rien qu´amour et paix sont liés, intimement!). Et, on le sait, aucun amour ne peut fleurir sur un terrain de mensonge.
Or, le septentrion malien apparaît désormais comme un vaste champ de mensonges où chaun cultive son lopin. Et mëme nos meilleurs amis y ont les leurs. Sinon comment comprendre certains agissements?
En tout cas, la prise de position suivante du Général Jean-Bernard PINATEL, ancien chef du bureau Renseignement et Opérations de la 11ème Division Parachutiste et membre fondateurs du Groupe Permanent d’Évaluations de Situations (GPES) donne matière à réflexion: «les autorités françaises devraient à mon avis exercer une très forte pression sur le gouvernement transitoire de Bamako pour qu’une négociation politique s’ouvre avec les représentants des Touaregs afin de déterminer un statut d’autonomie de la région de Kidal, du même ordre que celui que le gouvernement espagnol a octroyé au Pays Basque. Les autorités maliennes savent que si nous nous retirons elles se retrouveront dans la situation de 2012, ce qui donne à la France un pouvoir d’influence considérable ».
Le fin stratège Français sait de quoi il parle. Puisque, relève-t-il, toutes les crises au Tchad dans lesquelles la France a été impliquée depuis 1969 ont été fondées sur les mêmes causes. La stabilité du Tchad n’existe que depuis qu’un chef militaire issu du Nord, Idriss Deby, a pris le pouvoir à N’Djamena.
Et, de façon péremptoire, le Général PINATEL ajoute : «Tant que Bamako n’aura pas accepté que, dans le cadre de l’unité du Mali, les régions quasi désertiques allant de la frontière algérienne jusqu’au fleuve Niger disposent d’une autonomie administrative du même type que celle que Madrid a fini par consentir au peuple Basque, les islamistes disposeront d’un terreau favorable et le Nord Mali ne connaitra pas la Paix».
La chanson est douce et le MNLA la fredonne chaque jour encore. Il est vrai, en termes de «fédéralisme» !
Et elle est si douce, la chanson PINATEL que même la désormais républicaine Coalition du Peuple de l´Azawad (CPA) la chantonne: «Nous respectons l’intégrité territoriale du Mali dans le cadre de l’accord de Ouagadougou du 18 juin 2013 et nous respectons le caractère laïc et républicain du Mali depuis l’accord du 18 juin 2013.
Cela ne veut pas dire que nous ne construirons pas le Grand-Mali dont j’ai toujours parlé. Pourquoi, je dis le Grand-Mali ? Il y a le Grand-Iraq, le Grande-Espagne et j’en passe. Il faut avoir le courage de faire la paix, et pour la faire il faut pouvoir se dire les quatre vérités en face », par la voix de son président Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, notamment.
Faut-il croire avec le Maroc que les « négociations » d´Alger « ne parviendront à rien » ? Le doute est difficilement permis lorsque nos amis du royaume chérifien laissent entendre :« Certains groupes touareg sont en partie sous notre contrôle et nous suivons tout ce qui se déroule à Alger»
Alors, le Maroc aurait-il des visées expansionnistes sur notre septentrion?
Là-dessus, voilà le commentaire ( relatif à la visite de Bilal Ag Chérif du MNLA au Maroc) d´un de nos cousins Marocains Boubker Ouarda :«Je l´ai déjà dit sur cette plateforme, si le Maroc consolide ses acquis démocratiques et atteint un niveau de prospérité économique et sociale plus élevé (avec un PIB de 350 B$ on serait tres à l´aise), cela pourrait pousser certains peuples jadis liés au trône Alaouite de demander par eux même le retour sous le giron du Maroc… Un Royaume Uni à la Marocaine pourrait voir le jour dans les decennies à venir… Dans tous les cas, la visite du chef du mouvement separatiste a Marrakech et les discussion avec le Roi vont surement accelerer la pacification de la bande nord du Mali et repousser les groupes terroristes vers leur terre d’acceuil en attendant une autre mission pour destabiliser un autre pays voisin… Mr. Al-Ansari souligne que «les gens de l´Azawad non seulement sont une extension du peuple marocain, et il n’est pas logique d´en laisser une partie anéantie sans déplacer les résidents… la région de Tombouctou a été associée avec le Maroc à tous les égards (guerres ?) religieuses, politiques et économiques, et ils avaient à leur cou l’allégeance aux Rois Alaouites »… ».
Billal Ag Chérif serait-il en conséquence au service du royaume chérifien? La réponse officielle est assurément non, tant du côté marocain que du côté de «l´Amghar targui». Sauf que «Rien n’est impossible dans ce Sahel où les influences les plus diverses s’entrecroisent», nous apprend le Général Jean-Bernard PINATEL. Lequel connaît la zone Sahélo-saharienne jusqu´à ses grains de sable les plus fins.
Cela vaut également pour l’Algérie médiatrice. Mieux, à écouter des initiés, l´Algérie serait même capable de savoir la provenance du moindre grain de sable de la zone. D´où d´ailleurs sa farouche opposition d´alors à toute intervention millitaire. C´est, du moins, ce que soutiennent les mêmes initiés.
Cependant, ces derniers omettent de souligner le rôle prépondérant qu´y joue le très mythique Département du Renseignement et de la Sécurité (DRS), détenteur du pouvoir réel en Algérie. En effet, l´émérite Professeur Lahouri ADDI de l´IEP de Lyon et memebre du Triangle (laboratoire du CNRS) soutient: « la presse anglo-saxonne rapporte souvent que les services algériens ont des agents doubles parmi les rebelles du Nord-Mali, fournissant une partie de la logistique au Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), à Ansar ed-Dine et même à Aqmi ». Et de trancher: « La réalité est que le DRS ne veut pas que l’armée régulière remporte des victoires contre les islamistes, cherchant à être seul sur ce terrain avec sa propre stratégie pour combattre ces organisations en les infiltrant et en les manipulant pour les affaiblir ». Triste réalité qui n´est que la face émergée de l’iceberg sahélo-saharien. Bien sûr que cette réalité sera toujours niée par la Communauté Internationale et les médiateurs. L´hypocrisie qui lamine!
Après quoi, l´on va nous parler de paix! Mais de quelle paix nous parle-t-on donc? Puisque la plupart des faiseurs de paix sont ceux-là même qui sèment les germes de la haine. Et à longueur de journée! Car l´on ne peut pas être avec ceux qui sont pour la République et ses valeurs (le Gouverment et le Peuple du Mali) et être avec ceux qui combattent la République et ses valeurs (les mouvements politico-militaires et religieux comme Ansar Al-Eddine et le Haut Conseil pour l´Unité de l´Azawad ainsi que leurs alliés).
De toutes façons, Albert Einstein dit : «Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire».
Alors, regardons faire dans notre monde sans agir et détruisons-le, sans le moindre égard à la responsabilité! La géopolitique et la géostratégie n´en seront que trop meilleures. Les droits de l´Homme, du Citoyen et du Peuple aussi.
Hawa DIALLO
hé ! quelle analyse!! mes respects à ton niveau!!
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