Un froid diplomatique sans précédent entre les deux capitales depuis mars; des passes d’armes ministérielles qui rajoutaient au drame ; mais depuis vendredi, les signaux sont encourageants entre Alger et Bamako. Sans cette décision concertée de décrispée, l’ambassadeur algérien qui avait été rappelé par son pays suite à l’affaire Camatte, ne serait pas revenu à son poste.
Et le président Touré ne lui aurait pas accordé le tête à tête du week-end que le diplomate algérien a manifestement apprécié. Autre signe de décrispation : la presse algéroise si prompte à vider son chargeur sur le président malien se retient depuis quelques jours et cette stratégie de la pondération se ressent jusque dans le compte rendu qu’elle a fait, vendredi et samedi, du dernier rapport du State Department sur le terrorisme, ce qui, en d’autres temps, aurait donné lieu à la nième rafale algérienne sur le dos décidément large d’ATT. Ce n’est pas que Bouteflika nous croit déjà morts et qu’en officier gentleman, il s’épargne de tirer sur le corbillard.
C’est qu’il sait, en définitive, que tout n’est pas de proclamer la fermeté mais d’en faire un usage dissuasif et aux résultats visibles. Or ce n’est pas encore son cas puisque rien que sur les mois de juin et juillet, l’Algérie a connu quatorze attaques terroristes dont deux furent sanglantes.
C’est qu’ensuite et surtout que le raid du 22 juillet dégage une moralité claire pour les pays de « l’axe » : s’ils ne peuvent pas s’entendre sur une stratégie anti Aqmi et la mettre en œuvre au plus tôt, les armées d’autres pays le feront à leur place.
C’est ce que
Et quant à ATT, il sûr d’une chose désormais : son problème est plus à Nouakchott qu’à Alger. Si la décrispation ne va pas jusqu’à voir l’Algérien et le Malien bras dessus bras dessous, il est, par contre, évident qu’en plus d’ATT, Azziz « cherche » Boutef. Et que tout ça est une bonne nouvelle pour Abu Zeid.
Adam Thiam