Ibrahim Boubacar Kéita est-il obnubilé par les révélations de la presse française sur des cadeaux qu’il aurait soi-disant reçus du capo di tutti capi au point de ne pas s’apercevoir que sa case est en train de bruler à grand feu ? Pourtant, sa stature retrouvée d’homme d’Etat qu’il avait démontrée, le 15 mai, face à la communauté internationale, a pu permettre de penser que le président du RPM prendrait enfin sa lance de pompier pour éteindre l’incendie avant qu’il n’y ait plus de dégâts. Car des dégâts, il y en a déjà avec cette guéguerre inutile entre deux de ses plus fidèles lieutenants : Bocary Tréta et Abdoulaye Idrissa Maïga. Tous ministres, ces deux hommes seraient les protagonistes d’une guerre de succession à la tête du parti présidentiel, un poste dont le détenteur est quasiment assuré d’être le candidat du parti à la prochaine présidentielle. Mais l’accession à ce poste passe par la tenue d’un congrès statutaire du parti, donc, avant, par le renouvellement de toutes les instances à la base. Cette période est d’autant plus propice que se profilent les élections communales et régionales.
Sous-sections sur le qui-vive
Cet exercice est aujourd’hui en train de diviser le parti. Si le renouvellement des sous-sections est fait à presque dans toutes les communes, cela n’a pas été sans casse. Presque partout, en effet, où cela a été fait, des bureaux parallèles ont été créés par des mécontents. A cet exercice, selon plusieurs sources, c’est Bocary Tréta qui excellerait. A chaque fois qu’une sous-section est majoritairement favorable à un de ses rivaux, il s’arrangerait pour mettre en place un bureau parallèle. La même accusation est portée par d’autres sources contre son plus grand adversaire, Abdoulaye Idrissa Maïga. Lui aussi est soupçonné de mener un travail fractionnaire. Récemment, lors d’un de ses voyages à Gao, il a eu maille à partir avec certains responsables locaux de la sous-section du parti alors que, selon des membres de son entourage, il ne faisait que rendre visite aux membres de la section. Les locaux dans lesquels il s’est rendu sont le siège de la section, mais ce sont des membres de la sous-section parallèle de Gao-commune qui l’ont accueilli avec hostilité. Et contrairement à une certaine rumeur, il ne s’est bagarré avec personne, sur les berges du fleuve Niger ou ailleurs. De plus, il était en compagnie des trois députés élus dans la circonscription de Gao et d’un député du cercle de Kéniéba, lesquels auraient confirmé les bonnes intentions du ministre Maïga qui rendait plus une visite de courtoisie et d’amitié qu’il ne menait une campagne politique tendant à fractionner le parti.
Cet incident survenu à Gao est loin d’être anecdotique, parce que partout, maintenant, les sous-sections se tiennent sur le qui-vive et sont prêtes à ouvrir les hostilités à la moindre visite de l’un de ces deux ministres. Or, les missions respectives de ceux-ci se révèlent cruciales pour la réussite du mandat d’IBK. L’un, ministre du développement rural, a un rôle prépondérant pour la relance socioéconomique d’un pays dont l’économie est majoritairement basée sur l’agriculture, l’élevage et la pêche. Et IBK vient d’inaugurer la saison agricole en mettant en ligne de mire son ministre du développement rural, de surcroit numéro deux du gouvernement, comme pour souligner l’importance particulière qu’il accorde à ce secteur. Mais certains propos de Bocary Tréta envers le monde rural et certaines démarches envers les producteurs, notamment Bakary Togola, le président de l’Apcam, laissent planer des doutes sur ses intentions de ne pas politiser ses missions.
Peu visible et très avare
De l’autre côté, le président de la République a également besoin d’un bon ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation, car c’est celui-ci qui aura en charge d’organiser les élections communales et régionales, donc de la relance de la bonne gouvernance et de la mise en œuvre de la nouvelle politique de décentralisation. Jusque-là, l’homme choisi par le président pour cela, Abdoulaye Idrissa Maïga, semble ne pas avoir un autre agenda que cette mission essentielle à la nation. Peu visible sur la scène politique et très avare en discours politiciens, le ministre de l’administration territoriale semble avoir bien compris que la mise en œuvre efficace de la nouvelle décentralisation est la meilleure garantie de la réussite de l’accord de paix signé le 15 mai avec les groupes rebelles terroristes. La pacification du nord, la sécurisation des personnes et de leurs biens et la stabilisation du pays reposent essentiellement sur ses capacités à se mettre au travail sans être continuellement distrait par de vaines querelles politiciennes.
Le chef de l’Etat, conscient de tous ces enjeux, devrait prendre sa lance d’incendie et mettre fin à ces jeux dangereux et absurdes faits d’attaques personnelles et de coups bas contre ses ministres qui ont véritablement compris l’ampleur et la nécessité de leurs charges.
Cheick TANDINA
Moi il y a une chose qui m’a toujours fait rire c’est d’appeler ” honorable ” les députés 🙄 🙄 🙄 🙄 ils sont tous pourris et corrompus jusqu’à la moelle et ont le cul plus propre que les mains les maliens manquent d’humour mais vous devriez quand meme savoir ce qu’est avoir le sens du ridicule 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆
Et mali dans tout sa?
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