Zone Franc : Le franc CFA en sursis

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Une croissance en berne, des résultats économiques contrastés : tel est le diagnostic fait par la réunion des ministres des Finances de la zone CFA en début de la semaine à Paris. Le bilan n’est pas très réjouissant.

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Dans la zone de l”Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa) par exemple, la croissance perd un point par rapport à 2005. Il sera seulement de 3,1 % cette année pour l’ensemble de la zone. Et pourtant, le spectre de la dévaluation du F CFA s’éloignerait de la zone. En effet, les différents responsables des banques centrales affirment que la question de la dévaluation du F CFA n”a pas été évoquée à Paris.

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« Non seulement la question de la dévaluation du franc CFA n”était pas à l”ordre du jour, mais tous les participants à la réunion s”y opposent farouchement, en tous cas officiellement », déclare un participant à la réunion. Et pour le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, « il ne faut pas s”obnubiler sur l”idée que l”euro flamberait face au dollar ».

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Pourtant, de nombreux économistes affirment que le niveau trop élevé de l”euro par rapport à la monnaie américaine nuit à la compétitivité de la zone CFA sur les marchés internationaux. En octobre, l”euro a en effet dépassé 1,42 dollar. Les producteurs de coton en Afrique sont naturellement les premières victimes de cette situation. La baisse du dollar face à l”euro a fait chuter de plus de 25 % la valeur de leurs récoltes.

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En 1994, la surévaluation de la monnaie française avait entraîné une dévaluation de 50 % du F CFA. Mais aujourd”hui, c”est le statu quo qui domine sur la continuité de la parité entre les deux monnaies. « A aucun moment je n”ai entendu parler de dévaluation», assure Damo Justin Baro, le gouverneur de la Banque centrale d”Afrique de l”Ouest.

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Pour Xavier Musca, directeur général du trésor français, la parité assure même « la crédibilité de la monnaie ». Même s”il précise que « le choix final du régime de change est entre les mains des Africains ». Des propos qui ne rassurent pas néanmoins parce que, en 1994, la même assurance avait été donnée aux populations de la zone CFA dévalué peu de temps après une réunion similaire à Dakar.

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Moussa Bolly

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(avec Rfi.fr)

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