Depuis quelques mois, les entreprises d’exploitation minière semblent fouler au pied les textes régissant la convention minière et le code du travail par rapport à la liberté syndicale dans le domaine minier dans notre pays. Suite aux revendications légitimes des syndicats des mines d’or, des centaines de travailleurs sont victimes de suspension de contrat et de licenciement dont 436 travailleurs et 26 délégués du personnel BCM-Loulo et 27 travailleurs SEMOS- SA Sadiola.
Selon les responsables de la Fédération nationale des travailleurs des mines et de l’énergie (Fename), respectivement Yacouba Traoré, secrétaire général et Gaïdo Sissoko, porte- parole du regroupement, les conditions de vie et de travail des travailleurs sont précaires. Face à cette situation, la Fédération nationale des travailleurs des mines et de l’énergie (Fename) du Mali a adressé aux autorités compétentes un communiqué de préavis de grève qui date de novembre 2011. Les points de ces revendications étaient relatifs à l’amélioration des conditions des travailleurs et les augmentations salariales qui sont d’ailleurs de coutume dans le secteur minier. Et d’ajouter que cette grève a été suspendue suite aux négociations du département des mines et qui a instruit à chaque direction d’ouvrir les négociations internes sur les points de désaccord qui les concernent. Depuis cette date jusqu’au mois de juin 2012, soit six mois environ, aucune négociation n’a été ouverte dans les différentes directions des services d’exploitation des mines excepté le BW Syama. Il s’agit des directions de Semos-SA Sadiola, de LTA Mali-SA Sadiola, de BCM Loulo, de SOMILO Loulo et ses sous traitants (UPS-RH, GARA, SEAR). Compte tenu du refus des employeurs de négocier, les travailleurs ont procédé à l’observation des grèves.
C’est ainsi que les travailleurs ont procédé à des grèves internes dans les différentes entreprises minières. Suite à ces grèves, des décisions de suspension de contrat et de licenciement ont été engagés contre des centaines d’employés syndicalistes et surtout des travailleurs militants de la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM). Ces décisions interviennent malgré les interventions des autorités compétentes en la matière (Ministre des mines, inspecteur du travail, directeur national du travail, direction de la chambre des mines). La lettre n°055/M.C.M.I/CAB du 15 août 2012 du ministre du Commerce, des Mines et de l’Industrie au Directeur général de SEMOS – SA en est une illustration : « C’est avec regret que je constate que votre société sous-traitante MOOLMANS n’a pas daigné faire suite à la requête du Ministre, relative au rappel à l’activité des 27 travailleurs maliens licenciés. Ce dans l’intérêt de la stabilité sociale eu égard à la situation particulière que le pays traverse ».
Dans la lettre n° 110 MTEFP – DNT du 30 août 2012, du directeur national du travail au directeur de BCM-Loulo : « Comme suite, vous avez demandé et obtenu de l’inspecteur du travail le licenciement de tous les travailleurs ayant participé à la grève (cf. vos lettres L/014/12, L/015/12 et L/016/12 du 9 août 2012). Dans ce conflit, j’estime que les travailleurs n’ont commis aucune faute professionnelle dans l’exercice du droit de grève qui, je le rappelle, est consacré à la fois par la constitution et le code du travail. En effet, l’arrêt de travail incriminé a été causé principalement par votre impuissance à respecter les engagements auxquels vous avez librement souscrit dans le cadre du protocole du 4 juillet 2012. A cet égard, le code du travail indique très clairement que la grève ne peut être considérée comme illicite, en cas d’échec des négociations ». Et d’ajouter qu’en vertu des dispositions de l’article 19 du décret N° 103/P-RM du 19 février 2010 fixant l’organisation et les modalités de fonctionnement de la direction nationale du travail : « je considère nul, et de nul effet, la décision du directeur régional du travail de Kayes vous autorisant à procéder au licenciement des 436 travailleurs et 26 délégués du personnel de la BCM, pour arrêt illégal du travail ».
Moussa Dagnoko
La matrice des crises au Mali
Le Mali est confronté à deux crises majeures:
1. Sécuritaire: occupation des 2/3 du territoire par des groupes islamiques et criminels;
2. Institutionnelle: régime d’exception au sud du pays et confusion à la tête de l’état malgré l’existence d’une constitution et des institutions officielles de la république;
Et d’une triple crise de société:
3. Crise identitaire ( dépravation des mœurs et dérives comportementales de toutes sortes, et propension à prendre tout élément étranger ou opinions divergentes comme ennemis…)
4. Crise morale (perte de confiance en soit et aux valeurs sociales reconnues, résignation, fatalisme…)
5. Crise civique (règne du gain facile, piétinement de biens collectifs, non respect de la république et de l’autorité, non accomplissement des devoirs des citoyens, tendance à s’approprier tous les droits…)
Les deux crises majeures sont en réalité la résultante de la triple crise de société qui a ébranlé pendant des décennies les fondements de la société malienne basée sur le respect mutuel, l’entraide, le collectivisme, la retenue, le pardon, le cousinage, le voisinage, la fraternité et la reconnaissance et le respect des anciens.
En fissurant ce ciment social consolidé à travers les siècles, nous avons cultivé en nos seins: l’égoïsme, la gourmandise, l’indifférence et l’insouciance.
Chaque malien ou presque a commencé à vouloir se sentir lui et ses proches au centre du monde et à considérer les autres comme étant nés uniquement pour la périphérie.
Dans cette situation, la mauvaise gouvernance et l’incivisme deviennent les règles et tout le monde s’adonne à la recherche du gain facile, ouvertement dans nos administrations, dans l’armée, dans nos entreprises, nos projets, nos familles, nos lieux de travail, sans que cela ne gêne personne.
À cause de ces pratiques, malgré l’or, le bétail, l’office du Niger et la culture du coton nous sommes restés parmi les dernières nations sur la terre en terme de développement sur tous les plans.
Le constat est amère sur toute l’étendue des 1241000 km² du Mali, mais il est encore beaucoup plus révoltant au nord, compte tenu de l’immensité du nord et de la rudesse de son climat.
Et cela malgré des programmes d’investissement à coup de milliards pendant plusieurs années orientés vers le nord mais jamais d’audit financier et d’audit de performance pour évaluer l’efficacité réelle desdits programmes sur les populations concernées.
Un seul exemple: aucune route goudronnée ne lie deux capitales régionales du nord de notre pays.
Cela semble ne déranger personne.
C’est toujours le ” vive Moussa”, le ” ATT en bè sa inôfè” et le ” Sanogo sauveur” basé sur le déni de réalité et le manque de courage pour regarder les vrais problèmes de la nation en face car allergique et réfracteur aux critiques.
Donc forcément quand on baisse la tête et refuse de regarder en face, on quitte facilement le droit chemin, on s’égare.
C’est exactement ce qui est arrivé avec ATT en voulant résoudre, à sa seule manière, le dossier du nord, qui n’est en réalité qu’une copie de la matrice de la crise multiple de société qui nous a rattrapés dans notre marche à tête baissée errant ensemble dans le faux.
Mais, compte tenu la situation rudimentaire de l’armée malienne et de notre forte dépendance financière et technique à l’extérieur, il fallait rester dans le système politique mis sur place en 1991, et régler la question ATT par la justice et non par un putsch et donner une chance aux élections du 29/04/2012 pour éviter le vide constitutionnel et la crise institutionnelle.
Et cela quelle que soit la situation sécuritaire nord (400000 déplacé s donc 300000 électeurs, au plus, sur 5000000 d’électeurs, 6%, avec un taux de participation maximal de 40%, cela représenterait une perte nette de voix de 2,4% pour tous les candidats).
Mais à cause de la crise identitaire et civique, les maliens ont eux mêmes enlevé tout crédit à leur propre justice alors que le monde entier les considérait comme une “démocratie”, label et considération pourtant très rare et difficile à trouver sur le continent africain par ces temps qui courent.
La crise morale à fait que la raison n’a pas prévalu devant les passions et les colères légitimes des populations.
Maintenant que tout est cassé et que le Mujao pointe ses canons à 120 km de Mopti au moment où l’armée malienne n’est pas encore “prête” pour combattre victorieusement, il faut résoudre la matrice en tenant compte des contraintes suivantes:
1. Une guerre imminente et inévitable qu’aucune négociation ne saurait éviter,
2. Une armée malienne volontaire mais non prête, pour l’instant, et ce malgré un budget de défense de minimum 100 milliards de francs pendant 20 ans et jamais d’audit,
3. Une Cedeao engagée et soutenue par toutes les puissances militaires, mais pouvant être encombrante si les règles ne sont pas bien définies au départ, ce que les hésitations et les agitations inutiles et les choix malencontreux des 5 derniers mois n’ont jamais permis,
4. Une communauté internationale alliée mais qui exige le retour des putschistes dans leurs casernes pour ne pas s’immiscer dans le pouvoir transitoire, pour satisfaire la sacro-sainte “démocratie”,
5. Un pays qui risque l’asphyxie financière si la crise multiple perdure,
6. Et les populations à bout de souffle risquant une catastrophe humanitaire à ciel ouvert.
La solution la moins pénible pour minimiser simultanément les contraintes ci-dessus, est un retrait total des putschistes du pouvoir pour avoir une pleine participation de la communauté internationale (financement de la guerre, appui logistique, appui aérien, appui satellitaire, renseignement, communication…) pour combler les faiblesses de l’armée malienne et faire face à l’imminence d’une guerre inévitable.
Tout entêtement militaire à vouloir conserver une portion de pouvoir, atténuerait le soutien de la communauté internationale et nous priverait de l’assistance internationale indispensable face à la puissance de feu islamiste.
Alors que la requête d’intervention est formulée par le président Dioncounda auprès de la Cedeao, c’est pourtant Kati qui se prononce sur d’éventuel rôle et place des forces de la Cedeao dans les futures opérations militaires en lieu et place de l’état-major général des armées et du ministère de la défense du Mali.
Cela est un mauvais signal que les autorités transitoires doivent vite corriger en clarifiant tout de suite la primauté de l’autorité politique (présidence intérimaire, gouvernement de transition et assemblée nationale) sur l’autorité militaire (garnisons, officiers, sous officiers et hommes de rang de l’armée malienne).
Toute absence de clarification à ce niveau attise le risque de maximisation des 6 contraires et rendrait plus compliquée la matrice des crises que nous avons entre nos mains.
http://payram.com/ref.php?page=act/ref&invcod=36339
messieur le journaliste avez vous ete sur les dits sites pour mieux vous renseigner??? 😈 😈
lol
les syndicalistes ont toujours raison.Merci voir le fond et non la forme.
VOILA UNE BELLE BATAILLE, QUE TOUT LE MONDE SE MOBILSE POUR SOUTENIR CES TRAVAILLEURS, DANS LE DROIT
Alain tant que le gouvernement (malgre qu’il soit complice)ne s’implique pas a part entiere dans la resolution des problemes de mines il y’aura toujours ces genres de licencement.
Par ce que les inspecteurs de travail(Directeur)sont dans des conditions express a favoriser leur corruption faute de civisme et moyen.
voila pourquoi ils ont toujours donnés avis favorables contre argent surtout celui qu’on vient vider a kayes tres incapable et corrompu qui prend 400 milles pour chaque 7 licencement(source et preuve sures)aussi s’il faut qu’un DRH non juriste tranche ou apprecie la faute professionnelle ou interprete les textes ça sera toujours le ridicule malien qui livre son frere au blanc par reglement de compte ou pour montrer ses muscles.Une chose est claire si la mine finie les DRH ou Chef personnel ont interet a rentrer avec le blanc sinon……tu connais la suite.
Nos salopards dirigeants n’ont souci que de voler et livrer nos peules à des charognards exploiteurs de nos ressources, ce sont des vermines, nous devons les écraser, nos malheurs sont ces intellectuels dits politiques, ils n’ont appris que savoir broyer son peuple, honte à vous, nos indignes!
je dis aux syndicats, ne Cédez pas, Bloquez tout car vous n’avez plus rien à perdre, au contraire, vous avez tout à gagner!
Que ces syndicalistes aient l’honnetete intellectuellle et morale de dire la verité à leurs suiveurs (militants ou va t en guerre).
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