Depuis un moment, des tracts émanant du milieu de certains travailleurs de la Banque Malienne de Solidarité (BMS-SA) ne manquent pas de susciter la curiosité. Ces écrits laissent croire qu’il y a manifestement de vives inquiétudes face au nouveau management que tient à imprimer à leur boîte le PDG, Babaly Bah. A l’heure où nous écrivons ces lignes, beaucoup de choses se font pour améliorer la situation de la BMS-SA. Cependant, il est désormais acquis que le gouvernement ne doit pas se satisfaire des coups médiatiques mais de rapports d’experts extérieurs pour laver de tout soupçon le PDG de la BMS-SA qui intrigue plus qu’il ne convainc.
Nommé dans des circonstances qui continuent de nourrir toutes sortes de débats sur la démocratisation du Mali depuis l’arrivée du régime actuel, le président ATT sait qu’il doit absolument rentrer dans le cœur de ses concitoyens à commencer par ceux-là qui n’ont pas voté pour lui. Mais au-delà, c’est à toute nation qu’ATT doit prouver qu’il est parfaitement en mesure de lutter contre l’approximation en termes de gestion du bien public. Nombreux sont ceux qui commencent par avoir espoir suite à la formation de l’actuelle équipe gouvernementale et qui pensent, à juste titre, qu’ATT de 1991 est de retour. Mais jusqu’à quand ? Déjà, point n’est besoin d’aller loin pour commencer le boulot. Si plusieurs entreprises dirigées par des cadres nommés en conseil des ministres sont aujourd’hui objet de toutes les curiosités, force est de reconnaître que l’heure n’est pas aux attaques fantaisistes ni simplement opportunistes. Il est maintenant question pour le seul et unique chef du gouvernement d’user de toutes ses prérogatives légales pour mettre chaque chose à sa place et chacun face à ses responsabilités.
Le cas qui fait aujourd’hui l’unanimité pour être pris très au sérieux est la manière dont est gérée la BMS-SA. Victime d’une gestion qui jure avec l’orthodoxie bancaire dès sa création en 2003, sous ATT premier, cette entreprise sera remise plus tard sur les rails. À la satisfaction de tous. Mais avec le même PDG, Babaly Bah. Quoique la gabegie suit toujours son cours à la BMS-SA, la gestion de la Direction générale continue à faire couler toujours de l’encre face au laxisme de l’Etat malien qui sous l’époque du régime Konarien avait du sérieux. Babaly Bah jouit toujours de certains privilèges malgré les plaintes qui fusent de tous les côtés. Mais à quelques encablures de la fin du second et dernier bail du président ATT à la tête du Mali, il est facile de se rendre compte que beaucoup reste encore à faire afin de donner pleine satisfaction aux populations, à l’Etat et enfin aux bonnes règles en matière de gestion comptable et commerciale.
Selon des travailleurs de la BMS, le constat est troublant. Pour certains qui avertissent, la gestion de la Direction de la BMS-SA doit absolument subir un contrôle véritablement indépendant. Les rumeurs devenant très alarmantes, c’est l’un des moments où ATT doit démontrer à ses compatriotes qu’il est effectivement engagé dans une lutte incolore contre la corruption. Et cela, afin de sortir par la grande porte, à quelques mois de la fin de son dernier mandat.
Pour ce qui concerne l’année en cours, la BMS-SA, indiquent nos sources, aurait engagé des dépenses qui n’auraient dû l’être. Pour les responsables de cette boîte, expliquent nos interlocuteurs, il est normal que toutes ces dépenses soient engagées pour la bonne relance des activités de la banque. Qui croire ?
Et c’est pour remettre les choses en bonne marche que le chef de l’Etat a l’obligation de faire vérifier certaines informations qui ne manquent point de gravité.
Selon nos sources qui assurent, avant de rassurer, il s’agit, entres autres, de signature de contrats de prestations de services sans études préalables ; des commandes de tickets valeurs dont le rapport qualité-coût demeure une source de préoccupation légitime pour certains travailleurs.
Au tant de choses, qui selon nos sources, recommandent qu’une mission indépendante de vérification aille voir nécessairement comment Babaly Bah et ses sbires managent cette banque dont l’importance dans la vie du pays n’est plus à démontrer. Sans être un oiseau de mauvaise augure, il urge que cette vérification se fasse dans les tout prochains jours. Tellement les informations qui parviennent à notre rédaction font craindre le pire. Mais que risque encore cette banque, diront les sceptiques, compte tenu de la gabegie en cours dans cette boîte ? Seuls les rapports d’une mission externe de vérification mettront un terme définitif à toutes ces rumeurs qui font craindre réellement le pire dont nous parlons.
Certes la BMS-SA a besoin d’un management de qualité. Cependant, il faut se méfier des apprentis sorciers ou des faiseurs de miracles dans un monde et surtout un domaine où seule l’application des règles strictes de gestion financière pourront nourrir s espoirs. Le président ATT doit finir avec les fiches que certains proches amis politiques ou conseillers lui remettent en guise d’aval pour la gestion de tel ou tel directeur général. Encore faut-il qu’ATT fasse également attention avec les offensives de charmes par voie de presse.
Pour rencontrer le PDG de la BMS-SA, Babaly Bah et recouper nos informations, nous avons tenté de joindre au bigophone le chargé à la communication de la banque, monsieur Maïga. En vain.
Par ailleurs, Babaly Bah est au cœur d’autres scandales et non des moindre. Mais comment il est devenu le proprio d’une école privée sur la rive droite appartenant à un débiteur de la caisse d’épargne et de crédit Jemeni ?
Nous y reviendrons dans nos prochaines éditions.
Jean pierre James