vie chère : Un ramadan difficile pour tout le monde

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Cette année, le mois de jeûne musulman a un goût particulier pour les Maliens qui souffrent déjà des errements politiques et économiques. Les circonstances dans lesquelles la gouvernance a plongé le pays s’ajoutent à des difficultés qui ne dépendent pas du pays. La forte chaleur qui brûle le pays aurait pu être plus supportable si le marasme économique n’était pas présent.

Hors, les Maliens tirent le diable par la queue en raison de certains choix politiques. En croisant le fer avec les partenaires, le gouvernement a entraîné le peuple dans un tourbillon dont la conséquence est un ravage systématique sur le plan social et économique. C’est pourquoi il y a eu une nouvelle flambée des prix, dès l’annonce du ramadan.

Cette cherté affecte les consommateurs maliens et il a fait réagir le gouvernement. Les prix indicatifs plafonds fixés par arrêté n°2022/0865/MIC-SG du 06 avril 2022 concernent plusieurs produits dont le sucre, le riz, l’huile alimentaire ou encore le gaz et la farine de blé. Après d’intenses tractations, les commerçants ont accepté de baisser les prix de certains produits.

Les consommateurs restent attentifs à l’application de ces prix dans les boutiques et les marchés. Le prix de la baguette de pain qui était monté à 300 f CFA est maintenant fixé à 270 FCFA.  Le mois de ramadan a été mis à profit par certains commerçants pour augmenter les prix. Cela est une habitude chez les commerçants maliens à chaque mois de jeûne.

Mais la situation cette année est due à d’autres facteurs dont une flambée des prix sur le marché international. La guerre en Ukraine fait partie des causes de cette flambée, puisque la plupart de la farine du blé utilisée au Mali vient de cette zone. Mais cette guerre est venue trouver la situation déjà critique à cause de différentes raisons dont la pandémie du coronavirus.

Selon le ministère du Commerce, il y a des précisions à apporter à la baisse annoncée des prix. « Le prix plafond grossiste correspond au prix bord magasin importateur et carreau usine en ce qui concerne la farine », souligne la direction du commerce et de la concurrence sur son site.

Quant au prix plafond détaillant, il correspond au prix au consommateur quelle que soit la quantité achetée. En attendant, beaucoup de consommateurs restent inquiets car ce n’est pas la première fois ni la deuxième fois qu’on annonce des baisses sans que cela ne réduise la cherté de la vie.

Le ramadan 2022 est difficile pour tout le monde, habitants de grandes villes comme les ruraux. L’obscurité liée aux coupures d’électricité n’arrange pas les choses. Au moment où les jeûneurs s’attendent à des nuits réparatrices, la chaleur les étouffe. Le calvaire de la journée se prolonge jusqu’aux heures avancées de la nuit.

En brousse, on n’a pas besoin de courant. Ce qui préoccupe les gens là-bas, c’est la perspective d’une saison agricole cauchemardesque. Alors que la contre-saison démarre dans la zone Office du Niger et dans la région de Sikasso, des voix s’élèvent pour réclamer un appui aux paysans.

Selon plusieurs témoignages de paysans, il est difficile actuellement d’avoir de l’engrais. D’aucuns affirment avoir acheté un sac d’engrais à 32 500 francs CFA dans la zone de Niono, région de Ségou. En général, les producteurs dénoncent la non-disponibilité de l’engrais.

Partout, c’est le même propos : les paysans déclarent avoir constaté qu’il n’y a pas d’engrais sur le terrain. Au niveau de l’office du Niger, ils disent qu’ils donnent la quantité dont ils disposent au niveau des zones. Le spectre de la guerre en Ukraine fait craindre une flambée des prix de l’engrais. Le manque d’engrais est également constaté dans la région de Koutiala qui fait partie de la région de Sikasso.

Avec l’embargo, toute la chaîne d’approvisionnement a des difficultés, mais certains pensent que cela ne va pas compromettre la campagne. Moussa Mara, le fondateur du parti Yelema a publié une tribune pour attirer l’attention du président Assimi Goïta sur le danger qui guette la campagne agricole à cause du retard de la livraison de l’engrais aux paysans. Selon lui, 40 % de la quantité d’engrais n’est pas sur place.

Le Conseil supérieur de l’agriculture qui doit se tenir très prochainement permettra de donner des orientations claires par le gouvernement. En attendant, tout le monde est inquiet, surtout que les paysans pourraient boycotter la production du coton si la mésentente autour de la confédération des producteurs de coton demeurait.

Madou COULOU

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