Cela n’est pas le conseil d’un médecin diététicien qui veille sur la santé de ses patients en surpoids et menacés d’hypertension. Il ne s’agit pas non plus de recommandations d’un chef musulman qui recommande le soufisme à ses ouailles.
Il ne s’agit pas non plus de la leçon d’un maître ascète hindou sur les vertus de la faim. Non, c’est le cri de désespoir d’une mère de famille de Ngomiyiranbougou, (en commune III du district de Bamako), impuissante face aux pleurs de ses deux petits bouts de chou, leur demande de tenir comme seule solution pour contenir la morsure de la faim.
Cette jeune femme et ses deux rejetons vivent au jour le jour ce que les uns et les autres leur donnent à travers la ville de Bamako au cours de leurs va et vient. Parfois, la ”route est bonne” mais parfois aussi, la petite famille tourne dans le vent. Oui, il y a des jours comme ça, comme d’ailleurs pour tout le monde, dans la vie où le sort s’acharne sur nous et où nous n’arrivons à rien. Des jours où ces indigents n’arrivent à glaner quelque chose et restent sans rien à manger. C’est incroyable dans une ville comme Bamako, mais cela arrive.
Dans ces cas, la mère indigente creuse la tête pour inventer des stratagèmes dans le but de détourner l’attention de ses deux enfants de la morsure de la faim. A chaque fois, il faut inventer et trouver autre chose. La dernière trouvaille de Maman Misère sous le ciel d’ATT a été cette phrase admirable désespérément lâchée à ses progénitures en pleurs : " Habituez vous à supporter la faim !". Faut-il commenter ?
Amadou Tall
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