Pour informer l’opinion nationale et internationale sur les inquiétudes suscitées par la suspension des activités d’excavation au niveau de la Mine d’or de Yatela-Sa, le secrétaire général de la Section nationale des Mines et des Industries (Secnami), M. Fousseyni Touré, a animé une conférence de presse, hier mardi 17 septembre 2013, à la Bourse du travail
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Des problèmes techniques, de réserve additionnel et manque de marge de profit constituent les raisons de la suspension, annoncée pour le 30 septembre courant, des activités d’excavation minière dans la mine d’or de Yatela.
Cette décision de suspension des activités d’excavation oppose les responsables de Yatela-Sa aux membres de la Section nationale des Mines et des Industries (Secnami). Selon les informations fournies par les membres de la Secnami, c’est suite à une assemblée générale tenue le 28 août 2013 que le directeur général de la mine a informé le personnel de la décision relative à la suspension des activités d’excavation au niveau de la Mine d’or de Yatela-Sa.
Les mêmes informations précisent que cette situation de suspension concerne plus de 400 travailleurs de cette mine.
Le projet de la mine d’or de Yatela-Sa a débuté en 1997. La licence pour la production a été délivrée en 2000 et le premier lingot d’or a été coulé en 2001. La durée de vie initiale de cette mine était de 6 ans. Suite aux différentes recherches géologiques effectuées à l’intérieur du permis par la société, d’autres gisements économiquement exploitables découverts ont permis à Yatela-Sa de repousser plusieurs fois la date de fermeture initiale.
Selon le secrétaire général de la Secnami, M. Fousseyni Touré, il s’agit de faire d’abord des propositions avant d’entamer quoi que ce soit. Aux dires du président de la première commission de la Secnami, M. Mahamadou Konté, en ce qui concerne cette suspension toutes les procédures légales n’ont pas été respectées en la matière. M. Konté souligne justement l’aspect social et l’aspect environnement de cette suspension. Pour lui, la mise en place d’un plan social pour les travailleurs est un aspect fondamental.
Toujours selon M. Konté, un accord de principe avait été mis en place, afin d’informer les travailleurs de la fermeture au moins six mois à l’avance. Pour lui, cet accord de principe n’a pas été respecté. Aussi affirme-t-il que les différentes préoccupations des travailleurs inscrites dans le cahier des doléances n’ont jamais été prises en compte par les responsables de la mine. “Nous avons fait des demandes relatives au report de la suspension des activités d’excavation, prévue pour le 30 septembre prochain. Jusqu’à présent il n’y a aucune suite favorable. Il y’aura d’autres négociations futures”, a-t-il ajouté.
Le président de la deuxième commission de la Secnami, M. Cheick Tidiane Fofana, a lui déclaré que la Secnami est un syndicat constructif qui cherche des solutions adéquates aux préoccupations des travailleurs. A en croire M. Fofana, Sahara Mining de Tienfala et Total Mali se déchargent des préoccupations des travailleurs à travers des sous-traitantes. Il a dénoncé le fait que le droit syndicat fasse l’objet de répression au sein de Total-Mali.
La conférence de presse d’hier a donc été une excellente occasion pour lui de réclamer la réinsertion des syndicalistes et des travailleurs licenciés de façon abusive au niveau de Sahara Mining et Total-Mali.
Les conférenciers ont souhaité qu’il soit mis en place des stratégies pour le report de la suspension des activités d’excavation. Surtout qu’ils soulignent avec force que la date de fermeture prévue dans les documents est le mois d’avril 2014.
Le secrétaire général de l’Untm, M. Siaka Diakité, a rassuré les membres de la Secnami du soutien de l’Untm tout au long de la procédure de négociation. “Même s’il y a lieu d’aller en grève, on va le faire”, a-t-il ajouté.
M. Diakité a indiqué que la mission sociale des entreprises est obligatoire pour régler les préjudices causés. Selon lui, Total-Mali a l’obligation de prendre en compte les préoccupations de ses travailleurs. Aux dires du secrétaire général de l’Untm, les sociétés multinationales sous-traitent pour échapper aux fiscs.
Selon nos informations, on compte une cinquantaine de licenciés au niveau de Total-Mali et 5 licenciés au sein de Sahara Mining dont le secrétaire général de la section syndicale.
Tougouna A. TRAORÉ