Les nouvelles technologies ont, de nos jours, fait du monde un village planétaire. Elles ont facilité les échanges entre les uns et les autres, et constituent un lieu de business à travers notamment le commerce électronique qui est fréquent sur les réseaux sociaux. Au Mali, des pages de vente d’articles sont créées sur facebook, Tik-Tok et autres au grand bonheur des clients. Peut-on ainsi faire confiance à ce système où les identités des clients et des propriétaires de ces pages de vente ne sont pas connues ? Quels peuvent être les risques de cette vente en ligne ?
Une jeune fille, sous l’anonymat, ayant été victime d’escroquerie, affirme qu’elle n’aimait pas les ventes en ligne, mais ce sont ses copines qui l’en ont dissuadée, soutenant qu’on n’a pas besoin de se déplacer pour aller faire des achats. « Il me suffit de passer la commande et on viendra me livrer jusqu’à chez moi, et c’est là que j’ai vu sur une page X des produits cosmétiques pour bien raffermir les seins et avoir une belle forme. J’ai passé la commande et ils m’ont livré au même jour en disant que les résultats des produits sont visibles en une semaine, chose qui était fausse. Après une semaine, je n’ai pas vu de résultat. Je ne dirais pas que c’est tout le temps de l’escroquerie, mais il faut faire très attention avec les ventes en ligne », avertit-elle.
Brehima Coulibaly, un jeune vendeur des maillots d’équipe de foot, fait ses ventes en ligne et achète parfois certains articles en ligne aussi. A ses dires, il n’a pas eu de problème avec ses clients, car il livre les maillots commandés par les clients sans escroquerie, c’est-à-dire avec la couleur, la taille et le motif demandés.
Quant à Samba Diallo, vendeur de tissus au grand marché de Bamako, il dit qu’il gagne plus à travers la vente en ligne que la boutique. « Mais parfois c’est compliqué chez certains clients et clientes. Certains disent que les tissus sont plus jolis sur la photo qu’à l’œil nu et renoncent à la commande. D’autres refusent le produit après livraison, sous prétexte que la couleur n’est pas bonne. On est obligé de rembourser l’argent et le déplacement n’est pas non plus payé. Ce qui constitue une perte», explique-t-il.
Aux dires de Djinta Mamadou, vendeur de prêt-à-porter en ligne, ses produits sont de bonne qualité et ses clients sont toujours satisfaits. « Mais c’est très compliqué, car certains clients passent la commande et ensuite ne la réclament plus ou renoncent à la dernière minute. D’autres disent que le produit n’est pas joli, indiquant que c’est la photo qui les a trompés. Souvent ce n’est pas du tout facile », déplore-t-il.
Ami est vendeuse d’accessoires féminins et produits cosmétiques à Lafiabougou. Pour elle, la vente en ligne est plus compliquée que la vente directe. « Parfois, on est confronté à beaucoup de problèmes. Par exemple, il y a des clients qui passent la commande jusqu’à Kati et une fois que tu envoies le livreur, ils ne décrochent pas l’appel et ce dernier est obligé d’attendre là-bas. En ce qui concerne mes produits, je remercie le bon Dieu. Parmi 100 de mes clients, 99 sont satisfaits. Etant vendeuse, on ne peut pas satisfaire tout le monde et ma marque est « AF » », déclare-t-elle
Il est évident que les ventes en ligne auront des beaux jours au Mali. Cependant, il faudra bien prendre le secteur au sérieux pour le bon déroulement du commerce électronique.
Kadidia Youssouf Diarra, stagiaire