Vente des produits « Les merveilles du jour » :rnPetit boulot, gros bénéfices

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En les voyant raser les rues de Bamako du matin au soir, on a l’impression que le bénéfice qu’ils tirent de cette activité est fortement en deçà de l’énorme travail abattu toute la journée. Erreur. Car, l’activité qui se réorganise davantage avec sa formalisation, constitue véritablement un apport remarquable  aux efforts de lutte contre la pauvreté et le chômage des jeunes. Notre reporter est allé à la rencontre des vendeurs ambulants. Enquête sur un secteur en pleine expansion.

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Dans les pays, comme ceux en voie de développement, où la majorité de la population est constituée de jeunes, l’emploi constitue une des préoccupations les plus importantes. Notre pays n’échappe nullement à ce constat. Au Mali, on estime à moins de 30% les jeunes qui ont accès à un emploi durable. Et pour subvenir à leurs besoins quotidiens, ils sont nombreux, ceux qui ont décidé de prendre des initiatives. Si certains ont choisi d’aller vers de nouveaux cieux, à la recherche, disent-ils, d’un « meilleur vivre », d’autres estiment qu’il faut rester, et ont décidé de mener des activités génératrices de revenus. A travers leurs « petits boulots », ils parviennent à « gérer leur quotidien », et à réaliser des économies pour d’autres investissements. Au nombre de ces jeunes figurent ceux qui pratiquent le petit commerce à travers la vente des produits « Les merveilles du jour ». Les Bamakois se sont certainement familiarisés avec cette nouvelle race de jeunes très courageux et dévoués à la recherche de leur pain. Leur manière d’aborder la clientèle est tout le contraire de celui des « fellowmen ». Ils vous abordent en disant : « Bonjour Monsieur. Je viens vous présenter nos nouveaux produits. Il s’agit des merveilles du jour. De très beaux produits, avec un prix vraiment abordable ». En les voyant raser les rues de Bamako du matin au soir, l’on dira que le bénéfice qu’ils tirent de cette activité est fortement en deçà de l’énorme travail abattu toute la journée. Erreur. Car, l’activité qui est en pleine restructuration, à travers la création de services rattachés, mérite d’être saluée et encouragée au regard de son impact remarquable sur la réduction de la pauvreté et du chômage dans notre pays.

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 5.000 à 10.000 francs de recette  journalière

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L’initiative ainsi née dans notre pays il y a quelques années, est partie de la création d’une structure associative dénommée Organisation internationale de lutte contre le chômage et la pauvreté, OILCP, dont le siège est en Commune VI. L’objectif visé par une telle organisation est de lutter, comme son nom l’indique, contre la pauvreté et le chômage, notamment des jeunes, de toutes catégories sociales. Cette initiative va conduire à la mise en place dans les six communes du district, de l’Office malien de distribution des biens de consommations courant, OMDBC. A travers cette jonction, il s’agit pour l’organisation de négocier les produits (toutes espèces confondues, pourvu qu’ils soient d’une large consommation de la part des clients) auprès des fournisseurs à l’étranger. A leur arrivée, les marchandises sont vite évacuées auprès des différentes antennes de l’Office malien de distribution des biens de consommations courant. En Commune III du District de Bamako, ledit office emploie au total 15 jeunes, issus de nationalités différentes, mais dont les plus nombreux demeurent les jeunes maliens. « Notre mission consiste en la formation des jeunes, non seulement en techniques de marketing et de  liquidation des produits, mais également à la distribution des marchandises » nous explique le responsable de l’office dans la commune, M. Alfred Gnamssou, Togolais résidant au Mali depuis six ans, et époux d’une Malienne. Pour celui-ci, avant d’être nommé responsable du service dans cette commune, a fait plusieurs années d’abord sur le terrain. « La vente ambulante constitue le passage obligé pour les recrues, dont nous recevons les dossiers (photo d’identité, acte de naissance, etc.) après un avis de recrutement public » précise notre interlocuteur. « Nous ne faisons pas de discrimination entre les niveaux d’instruction. Chaque jeune garde sa chance de travailler ici, si besoin, pourvu qu’il soit motivé à travailler, d’abord pour lui-même et ensuite l’entreprise. Le nouvel arrivant aura droit à quelques jours de formation auprès d’un ancien distributeur, avec qui il descend sur le marché. Après, il est soumis à un test dans le but de savoir s’il a assimilé les techniques élémentaires du marketing et de la vente des produits » nous explique M. Gnamssou. Qui se réjouit que l’activité soit une source de profit pour lui depuis plusieurs années. M. D, évoluant dans la même activité, mais dans le secteur de la Commune VI, n’en dira pas moins. Originaire de Ségou, l’homme qui était venu à Bamako pour ses études (qui ont été écourtées) mène cette activité depuis quelques temps. Pour lui, le bénéfice des 15 % sur chaque produit vendu par jour lui permet de subvenir quotidiennement à ses besoins. « Il y a des jours où la chance nous sourit. Et du matin au soir, la remise de 15% de bénéfice sur le produit vendu me permet de réaliser souvent une recette journalière de 5.000 à 10.000 francs CFA. C’est vrai que cela ne se fait pas tous les jours, car le commerce dépend de la chance »  déclare notre interlocuteur. Lequel nous conduit chez un ami répondant au nom de Lamine Traoré, qui menait la même activité, mais qui a décidé d’évoluer pour son propre compte. « Il y a quelques années, je vendais les mêmes produits du genre. Et j’assure que l’activité m’a été d’un grand apport, car les économie réalisées n’ont fortement aidé dans l’ouverture de ma propre boutique » explique M. Traoré. Comme pour dire qu’il s’agit d’un exemple de réussite.

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A question de savoir si la vente de ces produits (souvent à moindre coût) constitue une concurrence déloyale, le responsable de l’Office malien de distribution des biens de consommations courante, M. Alfred Gnamssou, réfute la thèse et précise que la différence de prix sur les produits s’explique tout simplement par le fait que dans la boutique, le commerçant, qui est soumis à beaucoup de contraintes financières (paiement de taxes et locations des lieux, etc.) ne peut nullement céder sa marchandise au même prix. Et, ajoute, notre interlocuteur, les facilités d’acquisition des produits diffèrent selon les fournisseurs. Interrogé sur la question, Moussa Makadji, commerçant au grand marché de Bamako, estime que la cohabitation est sans difficulté. Pour notre interlocuteur, l’activité, qui est à saluer, au regard de son effort immense, n’affecte en rien la rentabilité des commerçants installés sur place. Le client, ajoute-t-il, achètera le produit qui lui paraît le plus accessible.

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Bref, ce créneau constitue véritablement un plus remarquable aux efforts de lutte contre le chômage et la pauvreté. Le secteur, qui en pleine réorganisation avec sa formalisation, à travers à la création de structure  régulatrice, doit retenir toute l’attention des pouvoirs publics.

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Issa Fakaba SISSOKO

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