Le mois de ramadan approche à grands pas accompagné d’une spéculation sur le prix des denrées les plus utilisés.
A quelques jours du mois béni de ramadan, c’est l’explosion des prix des denrées alimentaires. Pour éviter toute surprise, certains ont déjà fait un stock de produits. D’autres, par manque de moyens attendent une embellie.
Aminata Traoré une mère de famille dévoile son inquiétude : “A chaque fois que le soleil se lève, j’ai la peur au ventre car je sais que je dois me rendre au marché et une fois là-bas je ne saurais quoi acheter. Pourtant je ne peux pas rentrer bredouille”.
Selon elle, le prix d’un kilo d’oignons est passé de 150 à 250 F CFA. Celui de la pomme de terre de 250, à 280 ou 300 F CFA, voire plus en fonction du choix. Le kilo de l’igname est passé de 250 à 275 F CFA… Cette femme au foyer craint fort le pire.
Le mois de jeûne, moment de partage et de solidarité, qui devrait être accueilli avec quiétude par les fidèles musulmans est craint par beaucoup de familles bamakoises. Les leaders religieux déplorent cette situation qui ne semble pas du tout s’améliorer dans notre pays comme le démontrent les propos d’une citadine : “Quand j’étais une petite fille, nos repas de rupture étaient toujours riches mais au fil du temps les plats ont diminué de ramadan en ramadan”.
Said Badini, un jeune religieux déclare à ce propos : “Nous sommes reconnaissants à Dieu d’avoir institué le jeûne de ramadan afin de bénéficier de Ses Bienfaits. Ce mois devrait être, pour les musulmans, synonyme de renouveau spirituel. Malheureusement, nombre d’entre eux ignorent jusqu’à présent les exigences de ce mois sacré. Ces temps-ci, ramadan rime avec profit : les commerçants dans les pays musulmans en profitent pour augmenter les prix des denrées, les chaînes de télévision lancent de nouveaux feuilletons et font payer le prix fort aux annonceurs. Ailleurs, le mois de ramadan est l’occasion de faire la fête”.
Aminata Traoré, la ménagère, exhorte les leaders religieux à faire la lumière sur la notion de ramadan et aussi les autorités à faire en sorte que les prix des denrées n’augmentent ni à l’approche ni pendant le mois de ramadan qui est à l’origine un mois de pénitence, de pardon, d’adoration et surtout de solidarité entre les fidèles musulmans.
Atiyatou Rahmane Coulibaly
Stagiaire