Le 1er juillet 2020 est la date symbolique retenue pour l’entrée en vigueur de l’ECO, la monnaie commune choisie par la CEDEAO et l’UEMOA. La réforme est aujourd’hui dans une impasse, le Nigeria n’approuvant pas l’implication de la France.
L’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) se retrouve techniquement dans un vide monétaire. Le 1er juillet 2020 a été choisi comme date symbolique d’entrée en vigueur de l’ECO, la nouvelle monnaie de cette sous-région, après la signature le 21 décembre 2019 avec la France, d’un accord de réforme de la coopération monétaire.
Les pays de l’UEMOA ne sont pas prêts à abandonner plus de 60 ans de stabilité monétaire du jour au lendemain. Plusieurs analystes et agences de notation estiment que cela entraînerait un désastre économique d’une ampleur qu’on ne peut évaluer. A ce propos, le Nigeria ne propose pas des solutions de substitution concrètes. Sa monnaie (le Naira) qu’il a adoptée en 1973 a vécu au rythme de plusieurs vagues d’inflation. Jusqu’en 2016, elle était encore liée au Dollar US sur une parité fixe avant que les autorités du pays ne la laissent de nouveau évoluer selon le marché, avec un grand coup de pouce de la Banque centrale.
La France est suffisamment avancée pour ratifier l’accord signé avec ses partenaires francophones de la CEDEAO. Mais le texte ne peut entrer en vigueur que si l’accord de garantie est signé à son tour. Or, le Nigeria ne veut pas de cette garantie. Cela laisse penser que le Franc CFA continuera de circuler dans une espèce de statu quo.