Trésor public :rnLes caisses sont vides

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Il existe aujourd’hui au Trésor public une crise d’argent due à des entrées de liquidité au compte-gouttes. Le Trésor parvient difficilement à encaisser 20 à 30 millions par jour alors qu’en temps normal, les entrées d’argent se font par milliard.

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Le Trésor public est réputé être la banque de l’Etat. Une banque qui a pour vocation essentielle d’encaisser l’argent provenant des services de l’assiette (impôts et douanes) ou tout autre fonds destiné à l’Etat. Il est en même temps habilité à prendre en charge les dépenses courantes effectuées au nom et pour le compte de l’Etat et paye les factures des fournisseurs. La moindre panne est ressentie par tout le pays.

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Imaginez un instant que les comptes d’un tel service affichent le rouge. Les conséquences sont tout simplement graves pour le citoyen moyen et pour l’Etat qui n’est plus solvable. Les difficultés de trésorerie ne font que s’accentuer au Trésor.

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Depuis plusieurs mois, ses caisses sont à sec et des fournisseurs courent désespérément derrière leurs dus. Le mal pour certains ne fait que s’aggraver jour après jour et les solutions, qui passent par le renflouement des caisses, ne sont pas à portée de main. Selon des sources, il existe une crise d’argent due à des entrées de liquidité au compte-gouttes. Selon les mêmes sources, le Trésor parvient difficilement à encaisser 20 à 30 millions par jour. Or en temps normal, les entrées d’argent se font par milliard.

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Ce sont plusieurs personnes munies de leur mandat de paiement, qui arpentent tous les jours les couloirs de la Paierie générale près du marché Dibida. Certaines d’entre elles peuvent rester du matin jusqu’à la fermeture des bureaux sans être appelés à la caisse. D’autres font le pied de grue toute la semaine et cela pendant six mois à un an.

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Hier, l’atmosphère de désolation était à son comble à la Paierie générale. A moins d’une semaine de la fête de Tabaski, le lot des débiteurs du Trésor semble grossir. Un entrepreneur en BTP que nous avons rencontré dit avoir construit, il y a plus d’un an sur appel d’offres, un bâtiment appartenant à un service public. Il a aujourd’hui de la peine à mettre la main sur le reliquat d’environ 2 millions de F CFA.

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Ce montant, selon lui, doit servir à éponger une dette qu’il avait contractée auprès d’une connaissance dans le cadre des travaux du chantier. Un autre débiteur du Trésor est le fournisseur en matériels et consommables bureautiques d’un service de l’administration publique. L’Etat lui doit six millions qu’il attend impatiemment depuis plus de sept mois. « Chaque jour, on me dit de repasser demain. Demain ressemble toujours à hier », affirme, notre interlocuteur. Les vacataires de l’éducation au niveau du district vivent le même calvaire. Ils attendent eux aussi leurs salaires.

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Le Républicain dans sa parution d’hier a levé le lièvre en titrant en Une « Danger sur l’économie malienne : quatre commerçants doivent 75 milliards de F CFA aux banques ». Le confrère qui se base sur un rapport de la Commission bancaire remis au chef de l’Etat, impute le manque de liquidité au Trésor public à cette hémorragie financière dont sont victimes les banques maliennes.

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La menace de dévaluation du F CFA qui a plané un moment sur les pays de la zone franc et qui continue d’enflammer les milieux financiers de nos pays est aussi invoquée comme une cause probable à la crise d’argent. Beaucoup d’opérateurs économiques, qui veulent jouer à la prudence, ont préféré expatrier leurs fonds dans des banques étrangères.

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Les menaces de contrôle du Végal constituent aussi pour certains des causes profondes du ralentissement du rythme des affaires dans notre pays. Les importations ont pratiquement régressé. Il va sans dire que le Trésor public ne peut que ressentir les dégâts collatéraux pour la simple raison que notre économie se nourrit des taxes et droits payés au cordon douanier par les importateurs.

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Abdrahamane Dicko

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