Youssouf Bani Traoré, Président du CMTR : ‘’Je n’ai jamais été inculpé’’

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Youssouf Traoré, président Cmtr
Youssouf Traoré, président Cmtr

Des rumeurs avaient fait état de l’inculpation de Youssouf Traoré. Le président du Cmtr s’explique et donne la vraie version au cours d’un entretien qu’il a accordé à votre journal.

«Une plainte est effectivement pendante contre mon bureau au pôle Economique et financier de Bamako. Moi, en ma qualité de Président du conseil Malien des Transporteurs Routiers (Cmtr), et mon comptable, nous avions été convoqués et entendus une seule fois par le juge d’instruction Sarr. Depuis lors  plus rien. Je n’ai jamais été inculpé. Je n’ai reçu aucune notification dans ce sens ». Telle est la réponse du berger à la bergère.

Le Président du Conseil malien des Transporteurs routiers, et non moins promoteur de la compagnie des transports ‘’Bani’’, que nous avons rencontré tout juste à son retour d’Abidjan par rapport à ce dossier qui défraie la chronique était certes très remonté mais très serein. «Cela ne nous fera pas dérouter de l’objectif que nous cherchons. Nous n’avons rien à nous reprocher. Je suis confiant, je suis serein. Je suis le Président du Conseil Malien des transporteurs Routiers jusqu’aux prochaines élections… ». A en croire le Président Traoré, tous les membres de son bureau sont soudés dernière lui bien que cette campagne de dénigrement dure depuis deux ans. Et aucune autorité (de Hamed Diane Séméga au Général Abdoulaye Koumaré en passant par Dioncounda Traoré, ancien Président de la transition, et Diango Cissoko, ancien Premier Ministre) n’a été épargnée par ce dossier. Mais à part Moussa Mara, actuel Premier Ministre, aucune d’entre elle n’a voulu donner de suite à leur requête. L’attitude de Moussa Mara est d’autant plus déconcertante qu’elle tranche avec  la stricte neutralité de l’administration. Comment peut-on, en effet, fonder sa conviction sur des faits de dénonciation sans prendre le soin de les vérifier auparavant ?  Comment peut-on aussi vouloir anticiper sur la décision de la justice qui a été saisie sur des faits opposant deux parties ? La saisine de la Cour Suprême par l’actuel Ministre de l’équipement des transports et du désenclavement avait pour but non pas de demander une sanction contre l’actuel Président du Conseil Malien des transporteurs Routiers pour des faits non avérés mais pour se conformer à une jurisprudence constante et maintes fois renouvelée depuis 2012 au Mali, qui voudrait que chaque fois qu’on veut renouveler une structure, on se réfère à l’avis de la Cour Suprême. Le fait de donner une autre explication à cette saisine relève de la pure mauvaise foi et d’une imagination malsaine. Est-il en effet besoin de rappeler que  derrière cette campagne de dénigrements contre le Président Youssouf Traoré se cache une autre campagne : celle du renouvellement des instances du Cmtr prévu en mars 2015.   Tous les coups sont permis dans cette bataille de positionnement. Et c’est l’occasion toute trouvée pour certains pêcheurs en eaux troubles de passer aux manœuvres.

Les faits

Sans ressources et sans dotation budgétaires, l’Assemblée consulaire du conseil Malien des Transporteurs Routiers, créé en 2003, a autorisé le bureau que dirige Youssouf Traoré de prélever des redevances sur les lettres de voiture. C’est un document qui définît la nature, le poids, le colisage et la destination.  Cette redevance n’est payée par les transporteurs que quand ils sont chargés. Elle est de 2500 F Cfa pour l’intérieur du Mali et 10 000 FCFA pour l’international.

Malgré cela, les recettes sont nettement inferieures aux besoins du Cmtr qui comporte un bureau national, le bureau du district de Bamako, une délégation dans chacune des régions du Mali, un Secrétaire, un gardien et un aide comptable. Et chacune de ces délégations  bénéficie d’un appui budgétaire. A part 5 véhicules dont 3 à Bamako et 2 pour Dakar et Abidjan, l’Etat n’a rien fait d’autre. Selon Youssouf Traoré, pour corriger ce manque criard de ressources, son bureau, avec l’accord de tous les ressortissants du Cmtr et conformément à la loi N°04/chap 2, a instauré un ticket propre au Cmtr. Une vaste campagne a d’ailleurs été initiée à travers tout le pays pour expliquer cette démarche et donner le montant de la redevance à tous les ressortissants : 5 000 FCFA pour les véhicules poids lourds, 2500 FCFA pour les véhicules passagers et 10 000 FCFA à l’international.

C’est cette décision qui est aujourd’hui attaquée par certains qui ne sont même pas transporteurs. L’un des plaignants est Baba  Coulibaly qui se réclame de l’UN-Ctrm (Union nationale des coopératives des Transports Routiers du Mali). Une union qui n’existe même plus sur le terrain. Baba Coulibaly est donc en train de faire du faux.

L’autre plaignant est Adama Coulibaly du Syntri (Syndicat des entreprises de transport). Et enfin un certain Adama de SET. Ce sont ces trois qui sont à la base de cette plainte. Les associations pour lesquelles ils roulent ont chacune leur propre ticket. Ils ne sont pas membres du Cmtr et ne paient plus de cotisation au Cmtr. Tous les 3 sont des « coxeurs » (intermédiaires) qui négocient avec les transporteurs pour le transport des balles de coton de la Cmdt. En clair, c’est dire qu’ils n’ont aucune qualité pour ester en justice contre le Cmtr.

A qui profite donc le crime ?

Qui est donc derrière tout ça ? L’ancien candidat à la présidence du Cmtr, Moctar Théra, promoteur de Binké transport, battu à plate couture par Youssouf Traoré. Une défaite qu’il n’a jamais digérée. Et à moins de 4 mois des élections pour le renouvellement du bureau du Cmtr, prévues en Mars 2015, Moctar Théra veut prendre sa revanche. La meilleure façon de le faire pour lui est de ternir l’image du Président et de son bureau.

Birama FALL

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