Depuis un moment, des notes émanant du milieu de certains travailleurs de l’Agence Nationale de la Sécurité Routière (ANASER) ne manquent pas de susciter la curiosité. Ces écrits laissent croire qu’il y a manifestement de vives inquiétudes face au nouveau management que tient à imprimer à leur boîte la Directrice Générale, Mme Diadji Sacko. À l’heure où nous écrivons ces lignes, beaucoup de choses se font pour améliorer la situation de l’ANASER. Cependant, il est désormais acquis que le gouvernement ne doit pas se satisfaire des coups médiatiques mais de rapports d’experts extérieurs pour laver de tout soupçon la DG de l’ANSER qui intrigue plus qu’il ne convainc.
Nommée par le Conseil des ministres du mercredi, 23 octobre 2019 dans des circonstances qui continuent de nourrir toutes sortes de débats sur la démocratisation du Mali depuis l’arrivée du régime en place, le président IBK sait qu’il doit absolument rentrer dans le cœur de ses concitoyens à commencer par ceux-là qui n’ont pas voté pour lui. Mais au-delà, c’est à toute la nation qu’IBK doit prouver qu’il est parfaitement en mesure de lutter contre l’approximation en termes de gestion du bien public.
À nomination clanique, gestion mafieuse
Si plusieurs services d’État dirigées par des cadres nommés en Conseil des ministres sont aujourd’hui objet de toutes les curiosités, force est de reconnaître que l’heure n’est pas aux attaques fantaisistes ni simplement opportunistes. Il est maintenant question pour le seul et unique chef du gouvernement d’user de toutes ses prérogatives légales pour mettre chaque chose à sa place et chacun face à ses responsabilités.
Le cas qui fait aujourd’hui l’unanimité pour être pris très au sérieux est la manière dont est gérée l’ANASER. Victime d’une gestion qui jure avec les bonnes méthodes depuis un certains temps, cette agence est loin d’être mise sur les rails, malgré la nomination de Mme Diadji Sacko comme Directrice général. Quoique la gabegie suit toujours son cours à l’ANASER, la gestion de la Direction générale continue à faire couler toujours de l’encre, face au clanisme et au laxisme du régime. La DG de l’ANASER, Mme Diadji Sacko jouit toujours de certains privilèges malgré les plaintes qui fusent de tous les côtés.
Selon des travailleurs de l’ANASER, le constat est troublant. Pour certains qui avertissent, la gestion de la Direction de l’Agence doit absolument subir un contrôle véritablement indépendant. Les rumeurs devenant très alarmantes, c’est l’un des moments où le régime doit démontrer aux maliens qu’il est effectivement engagé dans une lutte incolore contre la corruption. Et cela, afin de sortir par la grande porte.
Pour ce qui concerne l’année en cours, l’ANASER, indiquent nos sources, aurait engagé des dépenses qui n’auraient dû l’être. Pour les responsables de cette boîte, expliquent nos interlocuteurs, il est normal que toutes ces dépenses soient engagées pour la bonne relance des activités de l’ANASER. Qui croire ?
Et c’est pour remettre les choses en bonne marche que les autorités maliennes, ont l’obligation de faire vérifier certaines informations qui ne manquent point de gravité.
À en croire nos sources qui assurent, avant de rassurer, il s’agit, entres autres, de signature de contrats de prestations de services sans études préalables ; des commandes de tickets valeurs dont le rapport qualité-coût demeure une source de préoccupation légitime pour certains travailleurs de l’ANASER.
Au tant de choses, qui selon nos sources, recommandent qu’une mission indépendante de vérification aille voir nécessairement comment Mme Diadji Sacko et ses ‘’zombies’’ pilotent cette Agence dont l’importance dans la sécurité routière n’est plus à démontrer. Sans être un oiseau de mauvais plumage, il urge que cette vérification se fasse dans les tout prochains jours. Tellement les informations qui parviennent à notre rédaction font craindre le pire. Mais que risque encore l’ANASER, diront les sceptiques, compte tenu de la gabegie en cours dans cette boîte ? Seuls les rapports d’une mission externe de vérification mettront un terme définitif à toutes ces rumeurs qui font craindre réellement le pire dont il s’agit.
Certes, l’ANASER a besoin d’un management de qualité. Cependant, il faut se méfier des apprentis sorciers ou des faiseurs de miracles dans un monde et surtout un domaine où seule l’application des règles strictes de gestion financière pourront nourrir les espoirs. Le président IBK doit finir avec les fiches que certains proches amis politiques ou conseillers lui remettent en guise d’aval pour la gestion de tel ou tel directeur général. Encore faut-il qu’IBK fasse également attention avec les offensives de charmes par voie de presse.
La Directrice Générale sous le feu roulant des critiques
Quelles sont les mesures prises par la Directrice générale de l’ANASER, Mme Diadji Sacko, pour contribuer à l’application des normes d’exploitation des véhicules routiers? Une question qui trouve sa réponse depuis sa prise de fonction. Elle est loin d’être le profil idéal de ce poste.
L’ANASER est un établissement public national à caractère administratif. Elle a pour mission de promouvoir et renforcer la sécurité routière ; contribuer à l’amélioration des conditions d’exploitation du réseau routier. Mais à l’Agence aujourd’hui, le scepticisme a gagné les esprits.
Que peut apporter de mieux Mme Diadji Sacko, pour diriger cette boîte qui bat de l’aile ? D’aucuns l’appellent de façon pompeuse « la Dame de fer » alors qu’au sein de l’ANASER son nom rime avec doute sur sa capacité à atteindre les objectifs assignés. La raison est simple : l’ancienne conseillère au cabinet du président de la République, n’a aucune expérience avérée en la matière. Son CV ne rassure pas ses collaborateurs. Pourquoi un tel sentiment ? Juriste de son état, la patronne de l’ANASER apparaît à son poste comme une ‘’Directrice par procuration’’ et téléguidée à cet effet.
La première action qui était attendue d’elle était de faire la lumière sur la gestion du péage. Il s’agissait aussi de lutter contre l’insécurité routière. Choix raisonnable ou mauvais casting ? En tout cas, à peine installée dans ses fonctions, elle est décriée par ses collaborateurs.
Une néophyte aux commandes
L’annonce de la nomination de Mme Diadji Sacko en qualité de Directrice générale de l’ANASER a été ressentie comme l’effet d’une bombe, tant au département qu’à l’ANASER.
Au niveau du Ministère des Transports et de la Mobilité urbaine, ses collègues de service la considèrent encore comme la juriste, qui est devenue conseillère à la présidence à cause de ses liens avec l’ex-ministre, Mahamadou Camara. Est-il besoin de rappeler en effet qu’il existe ‘’le Club des Amis de Diadji Sacko ? Jusqu’à sa nomination à la tête de l’ANASER, elle était conseillère à la présidence de la République. C’est par ce biais qu’elle est aujourd’hui dans le giron du Ministère des Transports et de la Mobilité urbaine. Sa venue dans le domaine de la Sécurité routière relève plus de la volonté de récompense du président de la République que d’une compétence ou d’une expérience professionnelle quelconque de sa part.
Selon nos informations, la juriste franco-malienne devenue conseillère de la présidence puis bombardée Directrice générale de l’ANASER, n’a jamais fait une formation de sécurité routière. Même un simple stage en entretien routier. Voilà toute sa qualification professionnelle. On a en outre appris, de source sûre, qu’elle fait partie des lots de jeunes maliens de la diaspora qui ont battu campagne pour IBK à la présidentielle de 2013 puis régularisés en 2014. Ladite régularisation a été faite sur quelle base ? Ce qui est sûr, au moment de la régularisation de Mme Diadji Sacko, elle n’était pas contractuelle de l’ANASER.
En outre, son contrat de 2014 à 2019 avec la présidence est un contrat de conseiller. Ce qui fait dire à certains de ses collègues qu’elle a été imposée par IBK. Et que le fameux CV qu’elle a concocté est truffé de faux dossiers.
À l’ANASER, le pire est à craindre
En effet, sur le plan de la gestion des ressources humaines, des sources informent que depuis l’arrivée de Mme Diadji Sacko, il y a un climat délétère et de méfiance qui règne au sein l’ANASER. Pour ce qui est des qualités professionnelles de la dame Diadji Sacko, des cadres confient qu’elle n’en a point. Quant à d’autres plus critiques «Mme Diadji Sacko ne peut pas expliquer un phénomène de sécurité routière. Elle n’est pas capable de proposer une solution à un problème de sécurité routière».
À l’ANASER, tout le monde est unanime à dire que c’est de la rigolade. Que cette bonne dame réclame la paternité du Programme d’action multisectoriel alors que ledit programme est le résultat d’une action multisectorielle. Pourquoi le ministre des Transports et de la Mobilité urbaine, Monsieur Ibrahima Abdoul Ly, a-t-il alors accepté de nommer une telle dame à la tête de cette structure technique? Pour certains, la bonne foi du ministre Ly a été abusée. Pour d’autres, c’est le président IBK, qui aurait joué dans cette histoire.
Et toujours est-il que l’ANASER est désormais inscrite à l’article de la mort avec cette nomination de Mme Diadji Sacko, qui met aussi à nu la pratique des enquêtes de moralité fort décriée avec d’anciens bagnards et des personnes de moralité douteuse qui s’emparent de plus en plus des responsabilités dans notre pays. De toute façon, Mme Diadji Sacko, comme tous les autres fonctionnaires maliens issus de la diaspora est en mission et doit être prêt à servir l’État là où le devoir l’appelle. Mais de là, à ne pas maîtriser les dossiers et le poste, à elle confiés, cela ne fait pas sérieux comme choix. Mais il semble bien que celui qui disait que « ce que femme veut, Dieu le veut », n’a pas tellement tort.
Pour rencontrer la Directrice Générale de l’ANASER, Mme Diadji Sacko et recouper nos informations, nous avons tenté de lui joindre au bigophone. En vain.
En revanche, que se reproche-telle au juste ?
Nous y reviendrons !
Mariam Konaré