A moins de deux mois de son départ, le ministre de l’Equipement et des Transports, le Colonel Abdoulaye Coumaré, s’apprête à mettre en concession pour 30 ans l’aéroport de Bamako Sénou.
Mis en veilleuse sous la pression des travailleurs du temps d’ATT, ce projet, contre lequel les travailleurs de Bamako Sénou entendent se battre par tous les moyens, vient d’être relancé par le ministre de l’Equipement et des Transports. Dans une correspondance en date du 18 juillet 2013, adressée au Président Directeur Général de SEGAP, le Colonel Abdoulaye Coumaré, invite le mandataire du Groupement SEGAP / Egis Projects, le concessionnaire Christian Rognone, à venir au Mali pour le redémarrage des activités, dans le cadre de ce projet de mise en concession.
Face à cette situation, qui va mettre au chômage, dès la première année de concession, 60% de l’effectif des travailleurs de Bamako Sénou, soit près de 143 personnes, et qui va aussi priver l’Etat malien de dizaines de milliards de FCFA durant les 15 ans que va durer l’exonération du concessionnaire de tous droits et taxes, la section syndicale des travailleurs de Bamako Sénou se mobilise.
Elle a animé la semaine dernière une conférence de presse pour manifester sa ferme opposition et attirer l’attention de l’opinion nationale et des plus hautes autorités sur la question. Animée par Malick Sy, Secrétaire général de la section UNTM de l’aéroport de Bamako Sénou, Amadou Dansoko et Cheick Oumar Tall, la conférence a été l’occasion pour les travailleurs de battre en brèche les arguments du ministre Coumaré et de certains adeptes de cette mise en concession, selon lesquels la concession de l’aéroport international de Bamako Sénou serait une question de droit et une conditionnalité du Millenium Challenge Corporation.
Pour les syndicalistes, «la thèse de la concession des aéroports du Mali n’a jamais été une conditionnalité du Millenium Challenge Corporation». Est-ce donc à dire que cet argument a été inventé de toutes pièces par des cadres maliens véreux pour assouvir leurs sordides intérêts personnels? Dans tous les cas, au niveau des travailleurs, on estime que ministre Abdoulaye Coumaré a renié sa parole.
Au cours de sa rencontre de prise de contact avec le personnel de Bamako Sénou, le jeune ministre proche de la junte avait assuré le personnel de l’aéroport de Bamako Sénou que cette plate-forme aéroportuaire n’échapperait pas au Mali et qu’il allait tout mettre en œuvre pour éviter la privatisation. Certes, la privatisation est bien différente de la concession, mais aucune raison ne justifie, pour un Etat sérieux, de se débarrasser, ne serait-ce que pour quelques années, d’une société dont les agrégats financiers connaissent depuis 2010 une large progression.
A moins que le ministre Coumaré ne soit lui aussi membre de cette trame de responsables administratifs prêts à tout moment à brader les sociétés et entreprises d’Etat, comme on l’a vu par le passé, pour se faire de l’argent.
A suivre..
Yaya Samaké
Les Maliens n’ont rien vu encore !
Après l’opération de recolonisation Serval, après les élections bidon, ce sont les vautours occidentaux en lien avec les affairistes mafieux locaux qui vont s’occuper de s’entendre sur les modalités du pillage criminel de l’économie malienne.
Sans résistance et mobilisations conséquentes des travailleurs, tout y passera en terme de privatisation; surtout les secteurs rentables de l’économie nationale.
C’est le prix à payer aux « libérateurs étrangers » quand on ne l’a pas pu soi-même.
Demandez aux Ivoiriens auxquels on a imposé par les armes coloniales et une rébellion criminelle, un fantoche au service de la bancocratie mondiale (FMI-BM-BCE et Réserve fédérale US).
Depuis, l’aéroport Félix Houphouët a été privatisé et est géré pour l’exemple, par le même groupe SEGAP / Egis Projects qui lorgne désormais sur Bamako-Senou et d’autres plateformes que la sous-région néo-colonisée s’apprête à livrer aux prédateurs blancs et nègres du néolibéralisme échevelé.
Dans le cas d’Abidjan, en plus des licenciements tout est devenu payant: le parking, les toilettes,… Puis SEGAP et Bolloré ont mis la main sur la RAN (Régie Abidjan-Niger) devenue désormais SITARAIL. Une liaison économique stratégique et historique, construite à bras d’hommes dans le cadre des travaux forcés coloniaux par nos grands-parents dont beaucoup mourront de tuberculose. Et là aussi les choses sont à l’abandon. Le personnel a été renvoyé ; et la voie livrée aux herbes folles, ne voit plus passer que de rares tortillards de marchandises. Un gâchis évitable dont l’économie aurait été une solution pérenne contre la perspective d’un endettement futur lourd pour une réhabilitation couteuse.
Aussi le seul conseil à donner aux travailleurs maliens qui sont majeurs et vaccinés : c’est de dire non aux privatisations criminelles ; c’est de rester debout et mobilisés contre tous ces nègres à plat ventre et tous les pilleurs de nos peuples.
Les gens ne réagissent pas à de tels articles. Ce Ministre laisse un très mauvais souvenir aux travailleurs de son département qui retiendront qu’il n’a travaillé que contre leurs intérêts. Dieu est grand. Il est faux.
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