L’espoir suscité par l’arrivée d’Ibrahim Abdoul Ly à la tête du département des transports et de la mobilité urbaine tourne court. Pour celui qui se présentait à sa prise de fonction comme un ministre d’action et non de promesse, les cheminots du Mali sont passés de 4 à 9 mois de salaire impayés et le tableau des actions demeure désespérément vierge.
Les gares du Transrail sur l’axe Bamako-Kayes sont toujours plongées dans un silence béant et les populations riveraines des rails guettent toujours l’arrivée d’une locomotive qui signera la résurrection de leurs activités économiques. Ainsi de sa prise de fonction à nos jours, les 495 agents et les 33 communes desservies par Transrail sont loin du bout de leur peine et continuent d’interpeller le gouvernement. Sans doute fidèle à sa déclaration, le ministre Ibrahim Abdoul Ly ne communique pas sur la situation des cheminots qui sont dans l’attente des réponses à leurs nombreuses préoccupations. A défaut d’être un ministre d’action, n’est-il pas temps pour le ministre de communiquer avec les agents de Transrail ne serait-ce que pour échanger sur ce qu’il envisage pour d’une part la reprise des activités et d’autre part pour la gestion des salaires impayés ?
L’anticipation et la gestion diligente de la demande sociale n’étant pas une pratique des ministres d’IBK, il est fort probable que le ministre des transports et de la mobilité urbaine ne réagira que lorsqu’éclatera une colère sociale dont le pays n’a que faire en cette période de crise multiforme. Au-delà du seul ministre des transports, la situation des agents de Transrail et des populations riveraines des rails interpelle les plus hautes autorités du pays au premier rang desquels le président de la République et le Premier ministre qui ont le devoir et l’obligation de voler au secours de la population dans son ensemble. Aujourd’hui, Transrail se meure et les agents avec lui à cause de l’incapacité des ministres. Les yeux sont désormais tournés vers le président de la république, Ibrahim Boubacar Keita et le Premier ministre Boubou Cissé, afin qu’ils prennent les décisions idoines pour abréger la souffrance des agents de Transrail et des populations pour lesquelles le train est vital.
Bouba Sankaré