Transrail en péril :Les syndicats interpellent l’Etat malien et sénégalais

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Face à la situation désastreuse que Transrail traverse, aujourd’hui, le collectif des syndicats du Mali et du Sénégal vient de rompre le silence. C’était, hier à la faveur d’une conférence de presse à la maison des Cheminots.

« Transrail traverse une période transitoire. La société n’a plus les moyens de subvenir à ses besoins. Et la sauvegarde de l’emploi des travailleurs est préoccupante à tout prix ».
C’est en ces termes que les 7 secrétaires généraux des syndicats de Transrail du Mali et du Sénégal, tirent la sonnette d’alarme sur l’état actuel de la société. Devant l’éternel. Avant d’expliquer ce qu’il appelle volontiers : « la faillite de Transrail ».

A en croire les syndicalistes, l’Etat malien et sénégalais refusent de prendre en charge la société. Avant qu’un autre repreneur ne pointe le nez en décembre prochain.
Face à cette situation, le collectif des syndicats de Transrail (Mali et Sénégal) lève le voile sur l’abandon par l’Etat malien et celui du Sénégal de la société.
En clair, les syndicalistes interpellent les deux Etats à ne pas se dérober. Mais plutôt, de respecter leurs engagements qui consistent à venir au chevet de la grande malade qu’est devenu Transrail pendant cette période transitoire. Sans lequel, Transrail restera sans soutien, jusqu’en décembre 2011.
De 2003 à nos jours, les cheminots de Dakar-Bamako vivent le calvaire le jour au jour. Au rythme que les conditions de travail de l’administration de Transrail se compliquent. Du coup, le gouvernement malien et sénégalais multiplient les démarches nocturnes pour une sortie de crise. Et c’est à la date du 12 mai 2010 à Dakar que deux Etats se sont manifestés pour créer une société patrimoine. Avec à l’appui, un système de contrôle de régulateur. Afin de mettre fin à l’ancienne concession. Et la création de cette société patrimoine est prévue pour décembre prochain.
Mais auparavant, les deux Etats s’étaient engagés pour venir en aide à Transrail pendant la période transitoire. C’est-à-dire, de fin 2010 à décembre 2011. Parce que c’est à cette date que l’appel d’offres de la société patrimoine sera lancé.

Les travailleurs de Transrail sacrifiés
Dès lors, les autorités maliennes et sénégalaises ne se sont plus manifestées. Les travailleurs sont abandonnés à leur triste sort. Du moins, eu regard au retard clinique et du manque de volonté de l’état malien et sénégalais face au processus.

Aux dires des sept syndicalistes en chef, dont Mahamane Djenta du Mali et non moins secrétaire Général du collectif ; Oumar Cissé du Sénégal-S.G Sutrail ; Dramane Touré du Mali –S.G Synachem ; et N’Diaye du Sénégal-S.G Sentrail, l’Etat malien et sénégalais, jusque-là n’ont pas fait signe de vie depuis que cette période de transition a commencé.

Selon eux, les travailleurs sont en péril. Leurs familles aussi : « c’est la détresse total chez les employés de Transrail », souligne le collectif. Avant d’ajouter amer : « les 1.500 agents de Transrail voient leurs emplois en insécurité »

A en croire les syndicalistes, Transrail à une dette de 12 milliards de nos francs : « Transrail étant préoccupé par la dégradation des rails et des matériels, n’est plus à mesure de satisfaire à la demande des travailleurs. Et par souci de ne pas se voir hypothéquer les biens, la société s’est confiée à la justice », précisent les secrétaires généraux. Pour toutes ces raisons, le collectif des syndicats des rails du Mali et du Sénégal sont décidés à ne pas se laisser faire. Il s’insurgent contre la politique des deux Etats qui, selon eux, consiste à favoriser les infrastructures routières au détriment du chemin de fer.

Pourtant, les syndicalistes expliquent qu’aucun pays ne peut se développer sans les rails : « Il faut que les gens comprennent que le Mali et le Sénégal ne vont jamais se développer sans le chemin de fer Dakar-Bamako. Et la vie des routes ne dépassent pas quatre ans », soutiennent-ils.
D’autre part, les syndicalistes indiquent que la vie des riverains du rail est sensible à l’arrêt des activités de Transrail. Pour ce faire, le secrétaire général du collectif, Mahamane Djenta, interpelle les deux Etats à respecter leurs engagements pour soutenir Transrail : « Nous voulons que les Etats s’investissent pour sauvegarder le corridor et le travail des agents. Il faut que les Etats se manifestent. Ce que les ministres nous ont dit est rassurant. Mais nous voulons un congrès ».
Déjà, les syndicalistes ont démarché les ministères maliens concernés par cette affaire. Et ça sera le même cas au Sénégal pour palier à la mort programmée Transrail.
« Une concession ne veut pas dire un abandon ni un oubli. Nous allons lutter jusqu’au bout. Nous le crions à qui veut l’entendre », déclare haut et fort Oumar Cissé, Secrétaire général du Sytrail du Sénégal.

Dans la foulé, le doyen des secrétaires généraux n’a puis retenir ses larmes : « nous vivons dans la détresse total », signale-t-il entre deux sanglot.

Et son collègue de renchérir en rassurant que les larmes de son camarade ne sont pas celles du crocodile. Mais plutôt, celles d’un père de famille qui ne sait plus où donner la tête pour assurer le quotidien de sa famille : « ceux sont les larmes d’un travailleur, totalement, abandonné à son par son Etat », fustige-t-il. Avant de lancer un cri de cœur au président du Sénégal et du Mali. Celui de venir, urgemment en leur secours.

Oumar Diakité

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