Passer en revue les nombreux problèmes qui plombent le secteur des transports et proposer des pistes de solutions. Tel était l’objectif d’une rencontre organisée par un consortium de syndicats des transporteurs composé du SYNTRUI-Mali (Syndicat National des Transporteurs Routiers Urbains et Interurbains et Internationaux du Mali), du STA (Syndicat des Transporteurs par Autobus) et de la FGTRAM (Fédération des Groupements des Transporteurs du Mali). C’était le dimanche 12 juin 2022 à la Maison de la Presse, en présence des responsables du Collectif pour la Refondation du Mali (COREMA) et non moins membres du CNT.
Secteur assez contributeur à l’économie nationale, le transport est frappé de plein fouet par plusieurs difficultés d’ordre administratif et organisationnel. Cette rencontre a été mise à profit pour attirer l’attention des autorités de la transition sur ces maux qui minent ce secteur pourvoyeur d’emplois et de richesses.
Pour la circonstance, plusieurs responsables syndicaux des transporteurs étaient présents à cette rencontre. Au-delà du président du Syntrui-Mali, M. Adama Coulibaly et M. Malicky Doumbo Diallo du FGTRAM, on notait au présidium, M. Boubacar Coulibaly du STA. S’y ajoute, le secrétaire général du bureau du Syntrui-Mali du district de Bamako M. Siaka Diakité qui assurait la police des débats. Sans compter les représentants des regroupements syndicaux des régions.
Si cette rencontre n’a pas été organisée pour faire des revendications, elle a tout de même permis d’attirer l’attention des décideurs à travers les responsables du COREMA, non moins membres du CNT. Car selon les organisateurs de cette rencontre, le secteur des transports est vital mais traverse une crise sans précédent qui s’est aggravée avec les conséquences des sanctions illégitimes et inhumaines imposées par la CEDEAO au vaillant peuple du Mali.
Inorganisation des acteurs du transport routier dans son ensemble, tracasseries routières, non-respect des textes régissant l’évacuation des marchandises maliennes en transit dans les différents pays côtiers de la sous-région. Auxquels s’ajoutent, la problématique du renouvellement du parc automobile malien, le non-respect des textes relatifs au transport pour compte propre et la concurrence déloyale des transporteurs pour compte propre vis-à-vis des transporteurs professionnels, les conséquences sur le secteur, la cessation du paiement du droit de traversée et la vente illégale des tickets par le Conseil Malien des Transporteurs Routiers(CMTR). Bref, la liste des maux dont souffrent le secteur des transports au Mali, n’est pas exhaustive.
Au sujet de la vente illégale des tickets par le CMTR qui constitue aujourd’hui un obstacle pour le secteur des transports, les responsables syndicaux des différents regroupements ont montré leur indignation contre cette mauvaise pratique.
Dans leurs interventions, les responsables syndicaux ont fait croire que le CMTR a outrepassé ses missions régaliennes. « Au lieu de rassembler et d’organiser le secteur, le CMTR est devenu syndicat et le gouvernement n’a plus d’interlocuteur. Il ne se souci que du montant à mobiliser des fonds à travers les tickets alors qu’il n’est pas autorisé à le faire », ont-ils dénoncé.
Les responsables syndicaux sont très remontés contre le président du CMTR en la personne de M. Youssouf Traoré dont l’élection laisse à désirer. Pour eux, ce dernier est dans une mauvaise posture et est en complicité avec le département des transports qui jusque-là, ne pipe pas mots et restent à preuve de contraire, silencieux face aux activités illégales du CMTR. Aux dires de ces personnalités, une relecture des textes du CMTR s’impose et la transition en cours est le moment opportun pour le faire, en ce sens que ledit conseil ramasse des milliards par an pour des destinations inconnues.
Les tracasseries routières et administratives sont d’autres difficultés auxquelles le secteur des transports fait face. À en croire le consortium de syndicats, le transport est devenu une vache laitière. « Mieux vaut ne pas être en règle que de l’être. Parce que quoi qu’on fasse, il est aujourd’hui très difficile d’échapper aux tracasseries routières et administratives », fustige-t-il
Dans la foulée, les organisateurs de la rencontre ont sollicité l’implication des autorités de transition dans la résolution de ces problèmes. Face à cette situation préoccupante, ils ont proposé au-delà de la relecture des textes du CMTR, entre autres, la suppression de la vignette auto, le retour au droit de traversée et le respect des textes régissant le transport au Mali.
Les messages des transporteurs ne sont pas tombés dans l’oreille d’un sourd. Car selon les responsables du Collectif pour la Refondation du Mali représenté par M. Fousseyni Diawara et Aboubacar Sidiki Fomba, il faut une synergie des actions pour trouver une solution à ces problèmes. Conscients qu’aucun pays ne se développe sans le transport, le COREMA a rassuré de faire son possible pour pallier à ces difficultés qui minent le secteur des transports.
Adama Coulibaly