Transport sur le fleuve Sénégal : Une rentabilité avérée

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Pour mieux faire connaître le Système Intégré de Transport Multimodal (SITRAM) et les Règlements d’application du Code International de la navigation et des transports sur le fleuve Sénégal, le département de l’Energie, de l’Eau et de l’Environnement, et celui de l’Equipement, des Transports, du Logement et de l’Urbanisme du Mali ont décidé de lever un coin du voile sur les énormes potentialités qu’offre ce secteur en termes de perspective de développement.

A cet effet un atelier national de trois jours sur «Communication sur le Système Intégré de Transport Multimodal et la diffusion des Règlements d’application du Code International de la navigation et des transports sur le fleuve Sénégal » a démarré à l’hôtel Salam, ce mardi 10 juillet. L’atelier est placé sous la présidence du ministre de l’Energie, de l’Eau et de l’Environnement, Alfa Bocar Nafo, en présence de son homologue de l’Equipement, des Transports, du Logement et de l’Urbanisme. C’était en présence du Secrétaire Général de l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal (OMVS), du Directeur Général de la Société de Gestion et d’Exploitation de la Navigation sur le fleuve Sénégal (SOGENAV) Solomani Diakité ; du Directeur Général de la Société de Gestion de l’Energie du Mali (SOGEM) ainsi que des Experts Juristes des Etats membres de l’OMVS.

Les représentants de l’Administration publique, des Usagers et des Partenaires du secteur des transports au Mali ainsi que représentants de la Guinée, de la Mauritanie et du Sénégal étaient également présents.

Le ministre de l’Energie, de l’Eau et de l’Environnement a rappelé que depuis sa création, l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal a élaboré une grande stratégie de développement concrétisée par la mise en œuvre d’un ambitieux programme de réalisation d’infrastructures régionales visant trois objectifs majeurs à savoir :la promotion de la production hydroélectrique pour réduire la dépendance énergétique des Etats membres vis-à-vis de l’extérieur; le développement de l’agriculture irriguée en vue de parvenir à l’autosuffisance alimentaire; la valorisation du transport fluvial et routier pour favoriser l’intégration des Etats, assurer leur désenclavement interne et promouvoir le développement des échanges commerciaux . « Des actions louables ont été réalisées pour atteindre les objectifs visés, notamment la construction des barrages de Diama et de Manantali, et la réalisation de la centrale hydroélectrique de Manantali qui ont contribué à régulariser le fleuve Sénégal, développer l’agriculture irriguée et améliorer le niveau de satisfaction des besoins énergétiques de nos Etats », selon le ministre. Suite à l’évaluation à mi-parcours de l’état de mise en œuvre du programme d’infrastructures régionales, il est ressorti que des efforts appréciables doivent être, encore, consentis pour développer le secteur du transport dans le bassin du fleuve Sénégal.

Ainsi, lors de sa 13ème Conférence tenue à Nouakchott le 21 mai 2003, le sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’OMVS a défini un cadre d’orientation stratégique dont l’une des principales composantes repose sur la mise en œuvre d’un Système Intégré de Transport multimodal (SITRAM) ayant pour objet la réalisation d’infrastructures fluviales et routières devant être exploitées de manière coordonnée et complémentaire.

Le SITRAM devra permettre : la navigabilité pérenne sur le fleuve Sénégal sur 905 km entre Ambidédi et Saint-Louis, après un aménagement conséquent du chenal fluvial, la construction du port fluvial d’Ambidédi et du port fluviomaritime de Saint Louis, la construction d’une dizaine d’escales portuaires et la réalisation de routes d’accès aux ouvrages hydroélectriques existants et en projet (barrages de Manantali, de Diama, de Koukoutamba et de Boureya).

Le processus de mise en œuvre du SITRAM a permis l’élaboration et l’évaluation d’un programme d’investissement cohérent qui a reçu des engagements de financement, la création de la Société de Gestion et d’Exploitation de la Navigation sur le fleuve Sénégal (SOGENAV), l’acquisition d’une flotte de deux vedettes destinées au suivi de la navigation et de deux bateaux de transport de marchandises (dont un de 500 tonnes et l’autre de 600 tonnes), l’adoption d’un cadre règlementaire sous régional articulé autour du Code International de la navigation et des transports sur le fleuve Sénégal et de douze règlements d’application, l’édition en cours des nouvelles Instructions Nautiques du fleuve Sénégal. Ainsi la phase de communication entamée, sur le SITRAM et le cadre règlementaire de la navigation, à travers l’organisation d’ateliers nationaux dans chacun des Etats Actionnaires de la SOGENAV, vient harmonieusement compléter ces réalisations qui confortent l’idée que le Programme navigation de l’OMVS est bien lancé.

A l’ouverture des travaux, un film de témoignage réalisé par Abass Fambougouri Traoré de l’Ortm sur l’importance du transport fluvial dans le ravitaillement des villes et campagnes a été projeté dans la salle à la satisfaction des participants. Des témoignages poignants ont édifié sur l’apport de la navigation dans la lutte contre la pauvreté. Cette projection a été suivie par de nombreuses communications sur lesquelles nous allons revenir. Un ambitieux programme de 155,165 milliards de Fcfa a été lancé comprenant des réalisations d’infrastructures routières. La première composante du programme est le volet navigation, car il a été démontré que le transport par voie d’eau est le moins cher, selon le Directeur général de la Société de Gestion et d’Exploitation de la Navigation sur le fleuve Sénégal (SOGENAV), Solomani Diakité. La flotte de deux bateaux est disponible pour les opérateurs économiques intéressés, l’OMVS n’ayant pas vocation à les exploiter, mais à établir la preuve que le transport par bateau est plus économique, donc rentable.

B. Daou

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1 commentaire

  1. 07/08/2012
    Bonjour,

    Contrairement au gros titre de cet article, la rentabilité de la navigation commerciale sur le fleuve Sénégal n’est pas du tout avérée, loin s’en faut.
    Seule une expérience réussie permettrait de l’affirmer.

    Sur le papier, le transport par bateau est effectivement plus économique.
    Mais en réalité pas forcément rentable car pour équilibrer les dépenses fixes du bateau (amortissement et entretien, salaires, assurance,taxes, etc…) et ses dépenses variables (carburant, manutention, droits, taxes et redevances en tout genre), encore faut-il, pour faire simple :
    – trouver des clients réguliers avec suffisamment de marchandise à transporter, à un tarif correct
    – pouvoir accoster, charger et décharger en des points bien desservis
    – pouvoir mettre à sec pour gros entretien et réparation
    – pouvoir naviguer en toute sécurité X mois par an
    – accéder facilement au carburant sans surcoût ni rupture de stock
    Réunir toutes ces conditions, ce n’est pas gagné d’avance.
    Parvenir à l’équilibre sans perdre d’argent serait déjà une prouesse.

    Selon cet article, la SOGENAV (ou bien l’OMVS) aurait déjà fait l’acquisition d’une flotte de deux vedettes destinées au suivi de la navigation et de deux bateaux de transport de marchandises (dont un de 500 tonnes et l’autre de 600 tonnes), ces derniers étant disponibles pour les opérateurs économiques intéressés.

    Acheter des bateaux AVANT de réaliser :
    – l’aménagement conséquent du chenal fluvial,
    – la construction du port fluvial d’Ambidédi et du port fluviomaritime de Saint Louis,
    – la construction d’une dizaine d’escales portuaires
    n’est-ce pas mettre la charrue avant les boeufs?

    Où sont ces deux vedettes et ces deux bateaux de charge?
    Quelqu’un les a-t-ils vus? Photographiés peut-être?
    Sont-ils neufs ou d’occasion? Leur prix d’achat? Leur financement? Leurs caractéristiques, notamment le tirant d’eau?
    Quel est leur pavillon? leur port d’attache?

    En résumé, la rentabilité est hypothétique et les 4 bateaux déjà acquis restent à retrouver! Bien cordialement

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