Transport : Le blues des commerçants maliens

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Dans l’embargo qui frappe notre pays depuis le mois de janvier dernier, une société de manutention française s’illustre particulièrement au détriment de nos opérateurs économiques. Ladite société refuse tout simplement d’embarquer les containeurs à destination du Mali.

CMA-CGM est une multinationale française évoluant dans le transport international par voie maritime, ferroviaire et autres. Depuis que la Cédéao a décidé d’isoler notre pays économiquement et diplomatiquement, cette multinationale joue sa partition de sa plus belle manière. Non sans conséquences pour nos importateurs.

Dans un poste sur les réseaux sociaux le week-end dernier, un homme apparemment importateur, a crié à la désolation en pointant du doigt CMA-CGM. Selon le commerçant, cette multinationale de droit français se fait un malin plaisir de jouer des tours aux opérateurs économiques maliens. Ce qui lui semble aberrant, « elle embarque les containeurs, attend une quinzaine de jours pour dire à son propriétaire qu’elle ne peut pas acheminer le colis sur le Mali à cause ses sanctions de la Cédéao ».

Le changement de destination est alors le seul recours qui reste au propriétaire du containeur. Selon un autre opérateur économique de la place, importateur et exportateur, confronté aux mêmes réalités, « une fois que le containeur prend la direction d’un autre pays comme Dakar, Abidjan, Conakry, Lomé ou Cotonou, la liquidation des droits de douane devient obligatoire dans ce pays-là, selon la règlementation douanière ». La réexportation de la même cargaison vers son pays de consommation finale s’oppose à un autre dédouanement. Ce qui fait un double dédouanement pour une seule et même marchandise.

Selon l’opérateur économique concerné, il a reçu une correspondance au mois de février de la direction de CMA-CGM au sujet de son containeur dans un pays asiatique. Le transporteur français s’est fendu de cette lettre pour dire qu’en raison de l’embargo qui frappe l’importation de certains produits en dehors des produits alimentaires, pharmaceutiques, hydrocarbures, qu’il ne peut pas transporter d’autres objets sur le Mali.

Cette situation fait que de nombreux commerçants souffrent le martyre. Leurs matières premières étant bloquées sur leurs lieux d’embarquement, ils sont pris en otage dans leurs propres activités. Certains craignent déjà la banqueroute, leur commerce étant arrêté avec la pression de leurs banquiers, les charges fixes comme les salaires, les loyers, l’eau et l’électricité à payer tous les mois.

 

Abdrahamane Dicko

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