En septembre 2015, dix-neuf personnes ont péri dans la région de Mopti, dans le naufrage de leur pinasse. 70 personnes qui se trouvaient à bord ont réussi à échapper à la noyade. Deux ans avant, toujours dans la même région et sur le même fleuve Niger, 72 personnes avaient trouvé la mort. Les causes de ces deux naufrages n’ont jamais été communiquées officiellement en dépit des enquêtes ouvertes après ces deux drames. Le gouvernement a décidé d’engager une nouvelle réglementation renforçant la sécurité.
Au lendemain du naufrage de la pinasse qui avait fait 72 victimes dans la région de Mopti, le 12 octobre 2013, les ministres des Transports et de la Sécurité avaient annoncé des mesures, notamment sur le poids des personnes et des marchandises embarquées et l’obligation de gilets de sauvetage et d’extincteurs à bord.
Ce mercredi, le conseil des ministres a constaté que le transport fluvial s’exerce toujours dans des conditions sécuritaires inadéquates entraînant souvent des dégâts matériels et des pertes de vies humaines. En conséquence, le gouvernement a décidé de corriger les faiblesses et les insuffisances relevées dans le domaine de l’encadrement juridique de l’exercice des activités de transport fluvial.
Ainsi un dispositif va être mis en place pour réglementer la navigation, les transports ainsi que les conditions d’accès à la profession. Les contrôles par l’administration devraient être renforcés tout comme les normes, les caractéristiques techniques et sécuritaires des embarcations fluviales. Celles-ci auront l’obligation de se faire immatriculer et devront dorénavant posséder une assurance obligatoire.
Le texte soumis hier au conseil a été élaboré par le ministère de l’Equipement, du Transport et du Désenclavement. Il fait suite aux drames de ces deux dernières années. Les autorités comptent “faire de leur mieux” pour mettre en place ces nouvelles mesures.
Au micro de Studio Tamani, le directeur national des transports terrestres, fluviaux, maritimes a expliqué les nouvelles mesures.
“Ces textes vont permettre, entre autres, d’assurer un contour de l’administration sur le transport fluvial, de mettre en place un dispositif réglementaire en navigation des transports ainsi que des conditions d’accès à la profession. De mettre en place un système fiscal adapté. De définir les normes les caractéristiques technique et sécuritaire de la navigation. De procéder à la classification et à l’immatriculation de toutes les unités fluviales. De mettre en place un mécanisme de contrôle technique de toutes les unités fluviales. D’instituer une assurance obligatoire. Nous avons beaucoup de perspective à ce niveau. Nous avons des projets de dragage du fleuve. Nous avons des projets de construction de quais fluviaux et de ports fluviaux. Et également des projets d’équipement en termes d’unité fluviale. Mais au-delà de cela l’accent sera mis sur les mesures d’accompagnement.
Les mesures d’accompagnement en termes d’information et de sensibilisation des populations. En terme de large diffusion de ces textes dans toutes les langues et également des mesures d’accompagnement en terme de renforcement des capacités des acteurs, y compris l’administration et les acteurs du privé en terme de formation et d’équipement”, a détaillé Malick Kassé.
M D