La ville de Bamako est un lieu de consommation par excellence. Elle dispose de quelques marchés stratégiques qui ravitaillent les commerçants des quartiers de la ville. Pour ce faire, ce sont des cyclistes et des tricycles qui transportent les marchandises.
Les propriétaires de vélo se plaignent des conducteurs de tricycles, connus sous le nom de «katakatani», nom tiré vraisemblablement du bruit que ces engins émettent dans leur course folle. Ils les accusent de rafler tout le marché de transport urbain. « J’ai vendu mon vélo pour faire le portefaix devant des grands magasins au grand marché. Ça ne marche pas ; les katakatani ont détruit le marché. Ils ne respectent aucune règle ni personne. Avant, on avait des prix indiqués par zone et par secteur. Ce n’est plus le cas», se plait Aliou Hassèye, un ancien transporteur urbain.
Selon lui, la multiplication des katakatani a donné lieu à une concurrence déloyale. Aussi, reconnait-il que ces tricycles sont plus rapides que les vélos. Donc, les gens préfèrent leurs services. Cependant, Aliou Hassèye rassure que certains cyclistes parviennent à tirer leur épingle du jeu, car leurs anciens clients, notamment les commerçants détaillants, leur font encore confiance. « Ce secteur est compliqué. Parce que nous ne sommes pas propriétaires des tricycles. Nous les louons par jour. Donc, on doit reverser la recette convenue au propriétaire tous les soirs.
Les policiers vous fatiguent avec les contrôles intempestifs. Nous sommes obligés de baisser les tarifs du transport pour faire plusieurs voyages par jour», confie Lassina Ongoïba, conducteur de tricycle. Il ajoute que le marché est libre et chacun a sa chance.
La Rédaction