Malgré un parc automobile vétuste et plusieurs changements de site, la "Place du Point G" reste incontournable pour de nombreux usagers.
rn
rnSe rendre à l”hôpital du Point G ou à la Faculté de médecine, de pharmacie et d”odonto-stomatologie, relève
rn
rnsouvent du casse-tête. Pourtant les lieux perchés sur la colline du même nom drainent chaque jour, pas mal de monde : étudiants, enseignants, personnel médical, malades, parents ou proches de malades, habitants du quartier etc…
rn
rnPour "monter là haut", il faut se rendre au "Point-G Place" et emprunter un "taxi grimpeur". Ici, le parc est terriblement vétuste. Il est constitué de véhicules d”un autre âge qui donnent l”impression que le temps s”est arrêté. Leur carrosserie rouillée pourrait faire croire qu”ils ne sont plus en service depuis belle lurette. Et pourtant… Leur moteurs sont généralement en bon état, en assez bon état pour vaincre la redoutable "côte de Koulouba". Le parc automobile est exclusivement constitué de "Peugeot familiale", des breaks dont la moyenne d”âge est de … 25 ans.
rn
rnDEPUIS 1953 :
rn
rnCes véhicules datant de Mathusalem sont pourtant nécessaire pour la desserte du Point G. Parmi les clients de la "place du point G", on dénombre en plus des usagers allant rendre visite à un parent malade, de nombreux propriétaires de véhicules qui ne veulent pas "fatiguer" leur moteur ou qui évitent de conduire sur la route escarpée qui serpente à flanc de colline. Ces usagers préfèrent garer leur automobile au parking et emprunter les taxis. Les habitants du quartier Point-G et les étudiants de la faculté de médecine, de pharmacie et d”odonto-stomatologie qui ratent le bus n”ont d”autre choix que de recourir aux services des vieilles bagnoles.
rn
rnL”utilité -et même "l”indispensabilité"- de ces tacots se manifeste à des niveaux parfois étonnant. Ainsi, les malades qui doivent de rendre à l”hôpital du Point G et qui n”ont pas les moyens de payer la course, sont pris en charge par le syndicat des chauffeurs.
rn
rnÉtonnant, n”est-ce pas ? Mais insuffisant aujourd”hui pour garantir l”avenir du parc. Rien n”est, en effet, plus comme avant. Oumar Bâ, chauffeur transporteur à la retraite, est l”un des fondateurs de la place. Il se souvient : "On était au nombre de 6 transporteurs à créer cette place en 1953 : Karamoko Koné qui était le plus âgé, Amadou Diarra, Mamadou Kéïta, Bakary Sarro, Thierno Diallo et moi-même. Nous sommes aujourd”hui avec Amadou Diarra, les seuls survivants". Oumar Bâ explique que certains d”entre eux conduisaient leur propre voiture tandis que d”autres travaillaient pour le compte d”une tierce personne. La place était d”abord située sur le trottoir du Grand hôtel de Bamako. Elle aménagea ensuite dans les parages de l”ancienne voirie du district de Bamako, puis s”établit en face du cinéma Vox. L”autogare est implanté depuis 1989 sur un site aménagé près du stade Modibo Keita suite à une décision du conseil des ministres.
rn
rnPREDOMINANCE DES PEUGEOT :
rn
rnAu départ ce sont des voitures de marque Citroën qui étaient utilisées pour la desserte du Point-G. Mais selon des témoins de l”époque, ces véhicules que les transporteurs achetaient neuves n”était pas adaptées au terrain. Une compagnie d”assurance française dénommée "La Paix" vint par la suite proposer des marques véhicules de marque Peugeot à un prix jugé alors "abordable". Mais le transporteur devait verser une avance. Le reste du crédit était remboursé sous forme de "traites" sur un an et six mois. Les transporteurs sautèrent sur cette occasion. C”est ce qui explique, confirme Oumar Bâ, l”omniprésence des Peugeot.
rn
rnLes "203" furent le premier modèle de la marque à affronter ce trajet en lacets. Ensuite vinrent les "403" et les "404". Les derniers modèles qui forment encore l”ossature du parc auto de la Place du Point G sont les 504 et les 505. Ces véhicules sont véritablement adaptés au terrain, assure l”octogénaire Bâ qui se rappelle "le bon vieux" temps où le litre d”essence ne coûtait que 25 Fcfa.
rn
rn UNE FACILITÉ BIENVENUE :
rn
rnAu fil des ans, les rangs des transporteurs ont grossi avec l”arrivée dans le métier de fonctionnaires à la retraite. Par le passé, on dénombre plusieurs tentatives de marginaliser ou d”étouffer les transporteurs des la Place du Point G pour les remplacer par un moyen de transport plus moderne ou plus sûr. Par exemple sous la Ière République, on avait importé des cars hongrois pour les affecter au trajet. Ces véhicules ne tinrent pas longtemps. Ensuite débarquèrent les "Berliet". Cette expérience tourna également court. "Si nous avons pu tenir jusqu”aujourd”hui, c”est surtout grâce à l”endurance des Peugeot. En outre, nous ne plaisantons pas avec l”entretien quotidien du moteur et des freins. Nous avons à maintes reprises demandé qu”on nous cède des véhicules reformés de l”État. Mais en vain", indique Youssouf Koné, le chauffeur d”un des taxis. L”autogare a ses propres mécaniciens, ses tôliers, ses électriciens et ses spécialistes en peinture.
rn
rnAujourd”hui le parc compte 97 véhicules. Un nombre très élevé qui explique, compte tenu du système du "tour" en vigueur sur la place, la modestie des attentes des chauffeurs : pouvoir faire au moins un aller-retour par jour. A la différence des minibus de transport en commun communément appelé "sotrama", les taxis qui font la navette entre la ville et le Point G ne bougent pas avant d”avoir fait le plein de passagers (généralement 9 passagers à raison de 200 Fcfa par personne).
rnContrairement à nombre d”autres véhicules de transport en commun dans notre pays, les taxis du Point G sont assurés. La Compagnie nationale d”assurance et de réassurance (CNAR) consent aux transporteurs des polices d”assurances de 35 000 Fcfa que ceux-ci s”engagent de payer en 3 mensualités à raison de 1000 Fcfa par jour et par chauffeur. Une facilité appréciée à sa juste valeur dans un milieu où l”on est très pessimiste sur l”avenir.
rn
rnS. DOUMBIA
rn15 octobre 2007
rn
“