TRAFIC VOYAGEURS : Les contradictions de Transrail SA

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            Tout le monde se rappelle les travers de la Société Transrail concernant le trafic voyageur dans l’axe Bamako-Dkar en passant par Kayes. Les trains ne sifflaient presque plus et beaucoup de gares fermées. Maintenant que l’Etat malien s’est saigné pour acquérir du matériel roulant à plus de 15 milliards de F CFA, Transrail SA ose remuer ciel et terre pour en assurer l’exploitation.

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            L’image de l’Afrique bananière est tellement restée ancrée dans l’esprit outre-atlantique que l’on se permet tout, vraiment tout, s’il s’agit de traiter avec les Africains car comment comprendre l’attitude de Transrail qui veut prendre le beurre, l’argent du beurre et le sourire de la crémière, laissant  l’Etat malien dans la dèche noire?

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La mise en œuvre de la concession des Chemins de fer a sonné comme le point de départ d’un calvaire pour les populations dont la vie restait intimement liée à celle des chemins de fer. En effet, la société Transrail se préoccupait beaucoup plus de développer le trafic marchandises, laissant en rade les habitués du train pour se rendre de Bamako à Kayes ou Dakar. Progressivement, des mesures très controversées se sont succédées : réduction du trafic –voyageur et du nombre de gares, puis finalement, un démarketing parfait visant à décourager complètement les voyageurs par des reports des dates de départ et des pannes interminables.

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Dans le cadre des questions orales, des députés ont eu à interpeller le ministre de l’Equipement et des Transports à l’Assemblée nationale. Ce fut vraiment houleux, mais Transrail n’en avait cure !

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Toute une vie économique qui s’organisait autour des gares venait ainsi de s’estomper suite aux mesures restrictives de Transrail et les complaintes ne pouvaient être ignorées par ATT s’il tenait vraiment à se faire une bonne cote à la toute prochaine présidentielle. Lui et on gouvernement se sont démenés pour acquérir, à travers le programme team 9 de l’Inde, du nouveau matériel roulant à plus de 15 milliards de nos francs, tel que nous l’avons spécifié dans L’Index numéro 4.

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Pour ATT, l’achat de ce matériel est une promesse réalisée et c’est tout joyeux qu’il disait aux populations de la région de Kayes : « Je vous avais promis le train passager, il est là. Bientôt le trafic va être effectif et toutes les gares seront rouvertes progressivement ».

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Justement, la reprise de ce trafic est actuellement source de polémique entre Transrail et l’Etat malien qui a entamé une procédure de création d’une structure autonome pour assurer la gestion, disons l’exploitation du nouveau matériel roulant, par conséquent le trafic voyageur. On parle même d’une nouvelle structure composée d’anciens cheminots – victimes de la restructuration- à réhabiliter très prochainement.

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Du côté de Transrail on est furieux et on fait feu de tous bois pour récupérer l’exploitation de ce trafic voyageur pourtant presque abandonnée auparavant, au profit du trafic de marchandises. Aux dernières nouvelles, l’Etat a proposé à Transrail de s’occuper de la gestion technique, pour laisser l’exploitation à la nouvelle structure dont la mise en chantier est en cours. Proposition à laquelle Transrail a opposé un niet catégorique, jugeant cette situation impraticable. Malgré le coup de pouce du syndicat Sytrail qui affirme que l’exploitation du nouveau matériel doit être confiée à Transrail, l’Etat malien fait la sourde oreille et continue de dérouler sa logique.

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Cette affaire permet d’ailleurs de poser la problématique de la concession et sa portée véritable s’il faut que l’Etat aile s’endetter pour acquérir du matériel et laisser une société étrangère s’enrichir sur son dos  travers l’agent des contribuables maliens. Affaire à suivre car du côté du Sénégal, Transrail ne serait plus en bonne odeur de sainteté, le Président Wade préférant la société belge qui montre le bout du nez.

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 Amadou Bamba NIANG

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