Trafic fluvio-maritime : «Le Mali n’est pas un pays enclavé», dixit Bréhima Traoré

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 «Le Mali, n’est pas un pays véritablement enclavé, comme enregistré dans les manuels scolaires maliens, nous avons un accès à la mer par le fleuve Sénégal. Il est consacré dans les Résolutions de la Conférence de Berlin, depuis le 25 février 1885, en ses articles 26, 27 et 28», selon Bréhima Traoré, inspecteur du trésor à la retraite.

Pour lui, le Mali a accès à l’océan atlantique à travers le fleuve Sénégal. Il estime que Le Port fluviomaritime de Kayes existait jusqu’au 20 août 1960. Le trafic était très florissant, avec le prolongement des Bateaux fluviomaritimes Occidentaux.

A ses dires, le qualificatif donné par les Occidentaux à Kayes, de Port Fluviomaritime n’est pas choisi au hasard. C’était un Port où mouillaient des Bateaux de mer, battant pavillon : « COMPAGNIE PAQUET, « COMPAGNIE LAFARGUE », « COMPAGNIE MAUREL ET PROM », « COMPAGNIE DES MESSAGERIES MARTIMES AFRICAINES ». Parmi les Bateaux généralement affrétés par ces Compagnies, ajoute-t-il, il y avait : CAP LOPEZ ; BORGNIS DESBORDES ; GALLIENI ; ARCHINARD ; BANI.

«Aucun pays, aucune frontière, ne sépare le Soudan Français de l’Océan Atlantique, par le fleuve Sénégal, version retenue dans les Articles 26, 27 et 28 des Résolutions de la Conférence de Berlin du 25 Février 1885.  Le Port fluviomaritime de Kayes a vécu un embouteillage des bateaux, pour le débarquement de nos denrées de premières nécessités, commandées à l’extérieur, par des Sociétés Commerciales installées au Soudan Français, et qui animaient ce trafic fluviomaritime, jusqu’en Août 1960. Elles étaient toutes françaises et Syro Libanaises. Il s’agissait, entre autres, de : MAUREL et PROM, VEZIA, SCOA, CHAVANNEL, DEVEZ ET CHAUMET, BUHAN ET TEYSSERES, PEYRISSAC, CHARBONNAUD, MANUTENTION AFRICAINE. ». A-t-il expliqué.

Avant de préciser que: «Cet accès à la Mer permettait, à ces Sociétés Commerciales Françaises, l’exportation en Occident, de nos matières premières, et l’importation, au Soudan Français, de leurs produits manufacturés. L’arachide partait du Port de Kayes, directement à Bordeaux ; Les Archives Administratives du Soudan Français partaient directement à Nantes ; La Gomme Arabique, dont le Soudan Français était à la tête du peloton des pays exportateurs mondiaux, à l’époque, partait directement à Marseille».

A en croire M. Traoré, le volume des opérations portuaires, à l’arrêt brutal du trafic, au Port fluviomaritime de Kayes, s’élevaient à 125 000 Tonnes, information tirée de la base de données de l’Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Sénégal (OMVS).

Cependant, dit-il, ce qu’il faut faire comprendre au Maliens, ce que, ce trafic fluviomaritime au Port de Kayes, a été victime d’un blocage, au lendemain des Indépendances, déroutant ainsi, tous les bateaux, vers les Ports d’Abidjan, de Dakar, de Lomé, de Cotonou, de Conakry, alors que nos produits nous étaient livrés, par bateau, directement jusqu’à  Kayes.

Il demande aux autorités de revoir le traitement réservé par l’OMVS, au Programme « aménagement du fleuve Sénégal », décidé depuis sa création, il y a 49 ans, mais confronté à des difficultés de financement. Selon lui, cet argument a toujours été opposé au Mali, chaque fois que l’attention de l’Organisation a été attirée sur le retard dans le traitement du dossier.

« Cet aménagement du fleuve Sénégal », favorable à notre désenclavement, a des effets indésirables chez les autres Etats Membres, dont l’abandon de leur Port, par les Opérateurs Economiques Maliens, au profit de leur Port de proximité, Ambidédi (Kayes). Le volume des opérations effectuées par les opérateurs économiques maliens, au niveau des Entrepôts du Mali, situés dans ces Ports Côtiers, est éloquent et suffisant pour appuyer cette inquiétude des autres Etats Membres de l’OMVS. Faisons en sorte que les leviers de l’économie malienne ne soient pas tenus par les auteurs de l’effondrement du Mali. Cherchons-les parmi les Acteurs compétents, ayant l’esprit patriotique avéré. Bonne chance pour les dirigeants actuels», a-t-il laissé entendre.

Moussa Sékou Diaby

 

 

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5 COMMENTAIRES

  1. Bonjour

    Il ne faut pas attendre que les autres vont le faire à notre place . Il faut monter le project et chercher le financement Just do it .Avez vous des document sur les etudes de faisabilité anterieures datant de l époque Coloniale

  2. Le problème c’est le financement

    Ils ont intérêt à ne pas trop nous chercher car une partie de la électricité du Sénégal provient du barrage de Mannantali

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  3. ” … ce que, ce trafic fluviomaritime au Port de Kayes, a été victime d’un blocage, au lendemain des Indépendances, déroutant ainsi, tous les bateaux, vers les Ports d’Abidjan, de Dakar, de Lomé, de Cotonou, de Conakry, alors que nos produits nous étaient livrés, par bateau, directement jusqu’à Kayes… ” …///…

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    Si je comprends bien…, on nous oblige à être dépendants de nos voisins…, alors que nous pouvons nous passer de leurs ports autonomes. C’est vraiment vache…, la tyrannie des PUISSANTS…!
    Ce serait bien que Assimi GOÏTA et Choguel Kokalla MAÏGA se penchent sur la question de cet ” Ex-Port-fluviomaritime de Kayes. ”
    Y a plus qu’à le remettre en service comme au temps des Colons. Et on ne pourra plus nous menacer avec je ne sais quel ” embargo ” chaque fois qu’il y a une crise politique dans notre pays. C’est pas marrant du tout de dépendre des autres comme c’est le cas en ce moment.

    Vivement le Mali pour nous tous.

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