Trafic ferroviaire au Mali : La promesse de reprise pour fin mars tiendra ?

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Dans le cadre du trafic ferroviaire, le compte à rebours a commencé pour les populations maliennes en général et celles des villes et villages riverains de la voie ferrée en particulier et pour cause : la promesse solennellement ténue par le ministre des transports et de la mobilité urbaine, Ibrahima Abdoul LY, le vendredi 25 octobre 2019 dans l’hémicycle, relative à la reprise du trafic ferroviaire au Mali avant la fin du mois de mars 2020.

Avec ses 1 241 000 Km2, le Mali est plus vaste que le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée et le Sénégal réunis et fait frontière avec chacun de ces pays. Face à cet enclavement, les autorités ont été obligées de multiplier des initiatives. C’est dans ce cadre que la nouvelle compagnie aérienne SKY Mali lancée récemment s’active à prendre d’assaut le ciel malien pour son vol inaugural prévu au plus tard fin mars 2020. Ce qui sera un ouf de soulagement dans la mesure ou le nouvel avionneur qui, avant la conquête de l’espace sous régional et même d’autres zones aériennes du continent africain, projette de faire des vols domestiques dans certaines villes du Mali (Kayes, Mopti, Gao et Tombouctou). Cette action gouvernementale appréciable et très attendue, ne semble pas suffisante pour tout le monde particulièrement les riverains de la voie ferrée. Malgré les efforts financiers pour que le transport voyageur et marchandise soit une réalité entre Koulikoro et Diboli (frontière avec le Sénégal) avec environ une dizaine de milliard de francs CFA, les choses seraient toujours loin du bout du tunnel. A titre de rappel, en 2003 les sociétés RCFM (Régie des Chemins de Fer du Mali) et SNCF (Société Nationale des Chemins de Fer du Sénégal) ont été concédé à une société privée appelée Transrail qui a vécu d’octobre 2003 à Mars 2016. Mais entre-temps, il y a lieu de rappeler que les 2 états partenaires (Mali et Sénégal) ont décidé dans le nouveau schéma institutionnel, la séparation de l’investissement et de l’exploitation. Ainsi, deux ans après la création de DBF (Dakar Bamako Ferroviaire) en 2016, il y a eu la création de la société du patrimoine ferroviaire du Mali (SOPAFER sa) qui s’occupe des rails et de la rénovation des gares. En terme d’équipement, 4 nouvelles locomotives ont été achetées et environ trente wagons remis en état sont prêts pour la nouvelle aventure. Les sources proches de DBF précisent que les techniciens s’affairent au niveau des ateliers. La grosse difficulté dans cette relance de la voie ferroviaire concerne le personnel. Ainsi, les plus de 400 employés de la société qui, jadis, cumulaient 11 mois d’arriérés de salaire, sont maintenant à 5 mois. Il est préférable à ce niveau que les décideurs et les responsables syndicaux privilégient le dialogue pour bien entamer cette phase de relance qui arrange tout le monde.

En attendant la fin du deadline gouvernemental, les cheminots, clients et autres riverains sont dans l’impatience d’entendre le train siffler.

Oumar Baba TRAORE

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