Au cours d’un meeting d’information et de sensibilisation, organisé au parking des gros porteurs de Faladié, le projet « Gouvernance routière » a renforcé les capacités des acteurs sur les pratiques anormales concernant la libre circulation des personnes et de biens sur les axes routiers inter-états dans la sous-région.
La Coalition des Alternatives Africaines, Dette et Développement (CAD-Mali) est engagée depuis bientôt deux ans aux côtés de son partenaire de Trade Hub (Centre Ouest africain pour le Commerce basé à Accra au Ghana) dans la sensibilisation et le plaidoyer en vue de réduire substantiellement les pratiques anormales nuisibles à la fluidité du transit et du transport des personnes et des marchandises sur les corridors routiers inter Etats dans l’espace UEMOA et CEDEAO.
Le meeting d’information, organisé mercredi dernier, s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la seconde phase du projet de plaidoyer et de promotion de la bonne gouvernance routière. Il a réuni les chauffeurs et les agents des services concernés, tels que les ministères des transports et de la sécurité intérieure.
L’objectif visé par ce rassemblement était de sensibiliser les acteurs sur les pratiques anormales concernant la libre circulation des personnes et des biens sur les axes routiers inter-états dans l’espace UEMOA et CEDEAO et de susciter leur adhésion et leur engagement pour une mise en application effective de la décision n° 15/2005 de l’UEMOA, relative aux modalités pratiques de contrôle sur les axes routiers inter-état.
Les principaux instruments pertinents, qui donnent une justification à la réglementation en vigueur au sein de l’espace UEMOA et de la CEDEAO dans le cadre de la circulation des biens et des personnes à l’intérieur de ces deux espaces communautaires, sont les traités de création de ces deux organisations sous-régionales.
Dès sa création le 28 mai 1975, la CEDEAO a affirmé le principe de libre circulation des biens et de personnes dans l’espace constitué par ses Etats membres. Malheureusement, l’application des dispositions se heurte à de nombreux obstacles. Cela à cause des pratiques anormales et des perceptions illicites sur les différents axes routiers.
Le responsable du projet « Gouvernance routière », Nouhoum Keïta, a attiré l’attention de ses interlocuteurs sur le dernier rapport de l’Observatoire des Pratiques Anormales (OPA). Selon lui, le dernier trimestre 2010 a été marqué par une recrudescence des tracasseries routières (pratiques anormales).
« On enregistre des prélèvements illicites, l’érection de barrières physiques et de nombreuses tracasseries qui occasionnent des retards et des délais d’attente préjudiciables aux activités économiques et à la libre circulation des personnes et des biens » a-t-il déploré. Nouhoum Keïta, d’expliquer que tous les indicateurs (déjà élevés) ont enregistré une hausse généralisée, favorisée en grande partie par le contexte de crise en Côte d’Ivoire, par la culture de l’impunité et le manque d’uniformité ou la faiblesse des dispositifs d’application et de mise en œuvre des réglementations et politique de lutte contre les tracasseries routières.
Ainsi, ajoute le coordonateur du projet « Gouvernance Routière », on a enregistré des hausses de 2,8%, 3,5% et 73,6% respectivement pour le nombre de contrôles, les rackets et les temps de contrôles par rapport au trimestre précédent sur l’ensemble des six corridors suivis par l’OPA.
Le meeting d’information a été l’occasion d’exhorter les acteurs à poursuivre l’intégration économique par la suppression des barrières et l’édiction de règles communes notamment quant aux barrières douanières, à la circulation des biens et des personnes, au droit d’établissement.
Aussi, il ressort que les résultats obtenus au cours des précédentes actions ont permis d’atteindre des résultats encourageants. Les syndicats des chauffeurs, le Conseil malien des transporteurs routiers (national et régional), la Chambre de commerce et d’industrie du Mali, les forces de sécurité, la Direction nationales des transports terrestres, fluviaux et maritimes, ont adhéré à la campagne contre les tracasseries routières au Mali. Ils ont ainsi demandé la poursuite du projet afin de permettre aux différents acteurs de renforcer leurs capacités techniques à travers une meilleure connaissance des textes de la CEDEAO-UEMOA relatifs au transport inter-état.
Issa Fakaba Sissoko