Le collectif des centrales syndicales et associations des cheminots retraités du Mali (CSTM, UNTM, CMT, ACRM) a tenu un sit-in ce samedi 08 juin à la gare ferroviaire de Bamako. Pour demander l’ouverture immédiate de la ligne Dakar-Bamako, d’une part et exprimer sa solidarité à la CGT France, d’autre part.
Ce jeudi matin du 08 juin, les cheminots en retraite et en activité du Mali ont exprimé leurs colères aux autorités maliennes et aux autorités françaises par rapport à la crise que le secteur ferroviaire de ces deux pays traverse. En effet, il est 10h00 à la Gare ferroviaire de Bamako, les trains sont garés, il n’y a pas de passager encore moins de marchandise. A quelques mètres des trains, face au goudron, non loin de la place de la Liberté et de la Mairie du District, un groupe d’individus occupe les rails. Ils tiennent des banderoles en main. Sans entonner de slogan, ils sont porteurs de message de revendication et de solidarité.
Ainsi, l’on pouvait lire sur des banderoles : «Solidarité internationale entre cheminots maliens et cheminots français pour : la réouverture immédiate de la ligne ferroviaire Dakar-Bamako ; la bataille contre la concurrence et la privatisation du chemin de fer en France. La relance du chemin de fer : les cheminots réclament la reprise des activités ferroviaires. »
Crise du chemin de fer au Mali
«Aujourd’hui, le chemin de fer au Mali traverse une crise profonde de son histoire depuis sa privatisation en septembre 2003», déclare le collectif dans un mémorandum qu’il va remettre au ministre des Transports. Selon Djibril Diallo, cheminot en retraite, le chemin de fer est un investissement lourd qu’un privé ne peut pas prendre, investir et faire du profit. Avant d’indiquer que le chemin de fer est un outil politique des Etats. Alors, pour lui, les Etats doivent s’assumer en les gardant. C’est pourquoi d’ailleurs, dans le mémorandum, le collectif demande la réhabilitation en urgence des infrastructures (voie et télécommunication) ; l’acquisition de locomotives et autres matériels et équipements ; la création rapide d’une société nationale de chemin de fer, entre autres.
SOUTIEN A LA CGT FRANCE
Dans le cadre de la solidarité internationale, les cheminots français ont secouru leurs homologues maliens lorsque ceux-ci étaient en grève de la faim, selon Mahamane Maïga, président de l’association des cheminots retraités. En retour, puisque ce sont cheminots français qui sont présentement en détresse, les cheminots du Mali ont tenu à leur apporter leurs soutiens. Pour rappel, la Confédération Générale des Travailleurs a mobilisé 20.000 personnes dans les rues de Paris, le 4 juin dernier, pour protester contre la privatisation de la Société Nationale du Chemin de Fer français (SNCF).
Yacouba TRAORE