Services des SOTRAMA à Bamako : Respect aux « rois » apprentis !

0

Se procurer une voiture ou une moto n’est pas à la portée de tous. De ce fait, nombreux Bamakois ont recours aux moyens de transport publics, plus particulièrement les Sotrama, en raison de son coût  bas par rapport aux taxis. Mais dans ces trucs verts, le passager-client  n’est pas  toujours « roi ».

En effet, les usagers des Sotrama à Bamako se trouvent quotidiennement confrontés aux comportements on  peut le dire « désagréables » des apprentis chauffeurs. Le respect du client s’achève dès qu’il prend place dans le véhicule. Il se prédispose donc à entendre et à recevoir les grossièretés qui peuvent provenir de celui-là même qui le suppliait quelques minutes plus tôt de monter dans son véhicule. 

La plupart du temps, les problèmes surviennent pour une histoire de monnaie, de point de descente ou de place. Si ce dernier, le client s’avère être d’un gabarit impressionnant, alors il saura se faire entendre. Dans d’autres cas, le pauvre client n’aura qu’à se taire et compter sur le soutien de ses semblables esclaves, pardon passagers.  Et c’est un scénario ordinaire débutant toujours par des invectives et se terminant souvent par des coups de poing.

Pour la petite histoire, dans un Sotrama en partance pour Sabalibougou, un jeune apprenti n’oubliera pas de sitôt la bastonnade qu’il a reçu des enfants d’une cliente à qui il proféra des propos vexants. La bonne dame ne dit mot et malgré les interventions des autres passagers, le jeune homme continuait à vociférer. Elle attendit tout bonnement sa descente en prenant soin de prendre l’apprenti pas le col de sa chemise. Elle fit appel à ses fils assis devant une boutique à l’entrée de la rue. Ceux-ci accourent donc et aidés de leurs amis, ils ruèrent le jeune homme de coups qui en reçu une bonne dose avant l’intervention du chauffeur et des passants.

Le plus surprenant, c’est qu’il n’y a pas d’âge chez ces jeunes apprentis  pour manquer de respect aux clients et le comble est qu’ils n’épargnent personne. Tout cela sous le silence et des chauffeurs et des syndicats. Pour cerner l’ampleur du problème et le ras-le-bol des clients, il suffit juste de prendre place dans un de ces véhicules. L’on se retrouve rapidement face à des propos grossiers. Les femmes sont le plus souvent les victimes pré indiquées.

Ce comportement odieux serait-il une règle pour être apprenti dans un Sotrama ou cela est-il simplement dû à l’emprise de la drogue ? Cette deuxième supposition semble faire l’unanimité auprès des Bamakois.

Par ailleurs, clients et apprentis se rejettent la balle. Pour certains clients, ces jeunes gens sont tout simplement mal polis car le boulot que l’on exerce ne doit pas faire oublier certains principes moraux. « Ce qui me surprend le plus, c’est de voir un de ces gamins manqué de respect à une personne qui est son aîné. On se demande s’ils sont même souvent normaux, ils ignorent le mal qu’ils se font à eux-mêmes. A certaines heures de la journée, ils nous imposent même d’avoir d’abord de la monnaie », s’exprime cette cliente. Cependant ce jeune apprenti de 21 ans voit le problème sous un autre angle : «  c’est vrai que beaucoup d’entre nous se comportent mal mais ce que les gens oublient, c’est qu’il y a des clients qui sont très agressifs même si on les parle gentiment… ». Oumar, un apprenti bien connu de la ligne Sabalibougou-Rail da ne mâche pas ses mots : « Moi, je m’en fou de ce que les clients pensent de nous. On ne peut pas être dans un Sotrama et se comporter comme si on était dans un  taxi. Ils n’ont qu’à se mettre à leur place ».

Que faire donc, car la recherche d’une solution à ce phénomène s’impose à tous. Comme disait ATT « tout le monde connait le problème, mais personne ne veut agir au risque de susciter une colère généralisée ». Dur, dur d’être Malien.

Saly KANE

 

Commentaires via Facebook :