Pendant que les péages se multiplient sur le tronçon Bamako-Ségou, il devient de plus en plus périlleux de l’emprunter, à cause des ravins qui s’y sont formés et de son étroitesse.
«Pour se rendre actuellement à Ségou par la Nationale 6, il faut une bonne dose de patience, de la dextérité et, surtout, beaucoup de prières», nous confiait, il y a peu, un chauffeur, la cinquantaine bien sonnée. Lui qui a plus de 30 années de volant au compteur sait très bien de quoi il parle. Et pour cause! Depuis quelques années, soutient-il, la route se rétrécit et les risques d’accident se multiplient. Notre interlocuteur a failli y laisser sa peau quatre fois de suite.
240 kilomètres seulement. C’est la distance qui sépare Bamako de Ségou, la capitale de la quatrième région, communément appelé par les habitués du voyage «la Commune VII du District de Bamako». Mais, pour s’y rendre, c’est la croix et la bannière: nids de poule, ravins, bas-côtés catastrophiques! Bref, la liste des risques qui guettent les usagers de ce tronçon est plus longue que le bras. Sans oublier qu’au moment deux gros porteurs doivent se rencontrer, c’est toute une gymnastique à laquelle doivent se livrer les chauffeurs routiers.
Pendant ce temps, le ministère de l’Equipement et des Transports continue de mettre en place ses postes de péage. Un nouveau verra certainement bientôt le jour vers Kônôbougou. Soyons d’accord sur un fait: c’est bien le rôle du département que de mettre en place de telles structures, vitales pour l’entretien des routes. «L’entretien des routes» ce groupe de mots a été ressassé par Ahmed Diane Séméga lors de la mise en place des premiers péages.
Sur l’axe Bamako-Ségou, on semble avoir oublié que l’argent collecté » par le péage, à défaut de pouvoir refaire totalement une route, doit d’abord servir à la réparer quand nécessaire et à l’entretenir de manière routinière.
Peut-être que notre ministre- par ailleurs Président du PDES – prépare déjà 2012 avec les milliards engrangés par les différents postes routiers? La question mérite d’être posée, au regard du calvaire que vivent les usagers de l’axe Bamako-Ségou.
A suivre.
Paul Mben