Après le lancement d’une première opération de 29 nouveaux taxis le 07 novembre 2009, puis d’une deuxième portant sur 160 véhicules neufs en avril 2010 et celle de la grande diva de la musique malienne, Oumou Sangaré, qui est venue aussi avec des taxis « Oumsang » flambant neufs, ATT a procédé le samedi dernier à Koulouba, temple du pouvoir, à la remise officielle des clés de 100 nouveaux taxis pro.
Les dits taxis neufs qui entrent dans le cadre de l’opération « taxiPro » sont le fruit du partenariat public privé. Pour sa réalisation, il a fallu une véritable synergie d’actions entre le gouvernement à travers l’ANPE, la BIM SA, la coopérative des chauffeurs et conducteurs de taxis du Mali et PrizeAuto.
En effet, pour que la BIM SA accepte de débloquer les 1 500 000 000 Fcfa (un milliard cinq cent millions francs Cfa), il a fallu que l’ANPE demande au Fonds auto renouvelable pour l’emploi (Fare) d’apporter sa caution bancaire au projet de renouvellement du parc des taxis monté par la coopérative des chauffeurs et conducteurs de taxis du Mali. Quant à la concession officielle de la marque italienne Fiat, accompagnée de la palette complète des services qui entourent la distribution de cette grande marque automobile mondiale, elle n’a été obtenue que par le canal de Prize Auto grâce à deux jeunes entrepreneurs maliens, Samba Bathily, le fils de l’ancien député aliment bétail et non moins opérateur économique de renom, Cheick Hamalla Bathily, et Oumar Diaw. Sans ces derniers qui ont porté inlassablement ce projet, affirme le patron de PrizeAuto, José Polet, nous ne serions pas réunis aujourd’hui.
La cérémonie de remise des clés qui a eu lieu le samedi dernier à Koulouba sous la présidence de son excellence Amadou Toumani Touré et qui a enregistré la présence de plusieurs membres du gouvernement, des diplomates, des cadres et agents de la BIM et surtout des structures relevant du ministère de l’emploi et de la formation professionnelle a sonné pour de bon le glas de ces vieux taxis qui ont fait leur temps au Mali. En effet, à la seule vue de ces chauffeurs et conducteurs assis au volant de ces taxis pro, flambant neufs et tout en jaune, on se rend compte de leur bonheur. Des chauffeurs qui ont vécu toutes les sensations et qui sont passés par toutes les étapes pour en arriver là. D’une situation de précarité, ils portent aujourd’hui le statut de professionnels chargés de vendre l’image du Mali et surtout de révolutionner les mœurs sur nos routes. D’ailleurs qui mieux que José Polet, le représentant de Prize Auto au Mali, pouvait expliquer l’opération « Taxi Pro » ?
Selon lui, ce que nous fêtons aujourd’hui, c’est une opération qui place Prize Auto comme société citoyenne, creuset d’une synergie dont les résultats touchent à l’emploi, à l’accès à la propriété entrepreneuriale pour les chauffeurs, à la bancarisation de ces chauffeurs et surtout à l’image touristique d’un pays qui se voit se créer une des meilleures flottes taxis de l’Afrique de l’ouest. Bref, ajouta-t-il, nous sommes au cœur du processus économique du développement d’une classe moyenne, celle là même qui soutient et accompagne tout développement économique. TaxiPro se distingue surtout par le fait qu’il s’agit d’une flotte de taxis fonctionnant en réseau et rattaché à un positionnement GPS. De plus, les chauffeurs ont suivi tous une formation assurée par le Fafpa.
Pour le président de la coopérative des chauffeurs et conducteurs de taxis du Mali (CCTM), Aliou Guissé, « ces 100 taxis neufs financés par la BIM SA viendront en complément de 180 taxis neufs qui sont déjà opérationnels dans le cadre d’un programme global de renouvellement du parc taxis du Mali, initié par la coopérative et l’agence nationale pour la promotion de l’emploi (ANPE) sous l’égide du ministère de l’emploi et de la formation professionnelle : : un partenariat public – privé très exemplaire ».
Le patron de cette coopérative qui compte à ce jour plus de 2000 membres repartis entre Ségou, Sikasso, Mopti, Koulikoro, Bougouni et le District de Bamako fera savoir que ce programme aura des impacts très positifs sur la sécurité routière, la qualité des services rendus par les conducteurs aux populations, l’amélioration des conditions de vie et de travail des chauffeurs et conducteurs, la professionnalisation de tous les acteurs du secteur, la mutation des activités de l’informel vers le formel, la promotion de l’emploi des jeunes et des femmes dans ce secteur d’activité, la lutte contre la pauvreté et la création d’emplois directs et indirects.
Quant au ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Ibrahima N ‘Diaye, il fera savoir que la première expérience lancée, il y a quelques mois seulement, a enregistré des résultats très encourageants, ce qui nous autorise à poursuivre . « Ces résultats nous le devons au dispositif de collectes mis en place qui s’est beaucoup inspiré des expériences des Sotrama et des taxinis à savoir le remboursement journalier et non mensuel », dira-t-il.
Faut-il rappeler que les chauffeurs, pour prétendre à ces nouveaux taxis, doivent avoir la carte de membre de la coopérative, être inscrit à l’INPS et surtout ouvrir un compte bancaire. Quelqu’un qui remplit ces conditions est sélectionnable. Une fois retenu, il doit verser 8 000 Fcfa par jour pendant quatre ans avant de devenir propriétaire du véhicule.
C’est ce projet de 100 taxis sous la caution bancaire de l’Etat qui est aujourd’hui en cours d’exécution. Une initiative salutaire qui ne peut se perpétuer qu ‘avec la rigueur et le sérieux dans le travail des bénéficiaires qui sont les conducteurs et les chauffeurs de taxis. Ils doivent se rappeler tous les jours que les taxis qui sont gracieusement mis à leur disposition proviennent de l’argent du contribuable malien. C’est là d’ailleurs où l’appel du Président de la République trouve tout son sens.
Qui l’aurait cru il y a un moment seulement que les entrepreneurs maliens allaient s’engager dans cette opération 1000 taxis ? Aujourd’hui, avec l’infrastructure routière actuelle, le secteur financier et nos banques qui ont désormais plus de capacités, l’opération 1000 taxis est dans nos cordes.
Birama Fall
Quand Iba Ndiaye fait l’éloge de Samba Bathily
Notre excellence tiendra en effet à faire savoir à son patron que son dernier mot est pour monsieur Bathily, jeune opérateur économique, moins de 40 ans. « Vous le verrez souvent entre deux avions, parfois sur tel ou tel continent, véritable vagabond, pas de la charité cette fois-ci mais de chercheurs d’entreprises et de partenariats économiques. Je le sais à l’œuvre chaque jour à travers le monde, à l’aise en anglais comme en français soutenir des discussions et des négociations à souhait », témoigna en sa faveur le ministre Ibrahima N’diaye. Selon lui, il n’est pas seul dans ce cas, qu’ils sachent, tous ces jeunes qu’ils ont la mission de provoquer cet effet d’entraînement. S’adressant toujours au Président de la République, il lui dira : « je sais que c’est votre vœu et le sens du combat que vous nous demandez de conduire chacun dans son secteur en faveur des jeunes, des femmes et des moins jeunes. Oumou Sangaré, il y a quelques semaines, aujourd’hui Bathily, il y en aura d’autres, nous promettons à partir de maintenant de les déceler, de les faire connaître d’assister autant que faire se peut».
BF