Rapport définitif du crash d’avion survenu près de Gossi en juillet 2014 : L’enquête met en cause les systèmes d’antigivrage

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Les familles ont pu se recueillir sur une stèle dressée en l'hommage des victimes, sur le site de Gossi, le 21avril 2015. RFI/Yaya Boudani

Après de deux ans de travaux, le Comité de crise, présidé par le ministre de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement, Mamadou Hachim Koumaré, mis en place après le crash d’avion survenu le 24 juillet 2014 près de Gossi, a rendu public son rapport final le vendredi 22 avril dernier. Ce rapport conclut que les systèmes d’antigivrage de l’avion n’ont pu être activés par l’équipage.

Les systèmes d’antigivrage fonctionnent en permanence afin de prévenir toute formation de glace sur les ailes. Selon les enquêteurs, c’est ce système qui n’a pu être activé par l’équipage. En effet, le givre est un véritable ennemi en aéronautique: il modifie les efforts aérodynamiques sur les ailes (diminution de la portance, augmentation de la traînée), pouvant entraîner le décrochage de l’avion.

Pour rappel, le 24 juillet 2014, le MD-83 immatriculé EC-LTV, avait décollé de l’aéroport de Ouagadougou, aux environs de 1h 15 minutes, à destination d’Alger. Cet avion, affrété par Air Algérie, était exploité par la compagnie aérienne espagnole Swiftair et répondait aux normes internationales et régionales requises de certification.

Selon le ministre de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement, Président du Comité de crise, après le décollage, l’équipage a fait, lors de la montée, plusieurs altérations de cap pour éviter une zone orageuse, avant d’atteindre le niveau de croisière FL 310.

«Quelques minutes après avoir atteint son régime de croisière, la vitesse de l’avion a diminué. Il a alors perdu de l’altitude, puis a chuté brusquement, en virage par la gauche. L’impact avec le sol a été très violent, provoquant la mort instantanée de 110 passagers et 6 membres de l’équipage. A bord de l’avion, 17 nationalités étaient représentées», a-t-il déclaré.

A en croire son Président, les travaux du Comité ne se sont pas faits sans difficultés. Il a relevé notamment que les données d’un des deux enregistreurs de vol (CVR – Cockpit Voice Recorder) n’ont pas pu être exploitées, ce qui a, selon lui, limité l’analyse du comportement de l’équipage en vol.

«Une première analyse a montré que les capteurs de pression des moteurs avaient été obstrués, vraisemblablement par des cristaux de glace, et que les systèmes d’antigivrage n’avaient pas été activés par l’équipage. De ce fait, l’obstruction des capteurs a perturbé le fonctionnement des moteurs, limitant la poussée à un niveau insuffisant pour que l’avion poursuive son vol à son niveau de croisière», a-t-il ajouté.

Poursuivant que «le pilote automatique a progressivement compensé la diminution de vitesse, due à la perte de puissance des moteurs, en augmentant l’incidence, pour maintenir le niveau de croisière».

Parallèlement à ce Comité, une enquête de sécurité a été ouverte par la République du Mali, à laquelle ont été associés des représentants accrédités des USA, à travers le National transportation safety bord (NTSB), de l’Espagne, représentée par la Commission d’investigation des accidents et incidents d’aviation civile, de l’Algérie, du Burkina Faso, du Liban et de la France.

Youssouf Diallo

 

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