L’avènement des Moto-Taxis, des livreurs, des coursiers, a été très applaudi. Mais, déjà, des grincements de dents font jour. Bréhima Goïta, promoteur de l’entreprise NTI Express est une victime qui, aujourd’hui se bat non seulement pour avoir ses recettes, mais aussi pour recouvrer ses motos perdues dans la nature.
Bréhima Goïta est le promoteur de l’entreprise NTI Express. Il dispose d’un parc de 32 motos, et a fait ses débuts en 2020. Son entreprise est composée d’un gérant, 32 conducteurs et un réparateur pour l’entretien des motos. Au début, les recettes de M. Goïta faisaient 35 00 F CFA par jour et par moto. Mais, aujourd’hui, elles tournent autour de 2 500 F CFA à 3 000 F CFA par jour et par motos.
Dans l’entreprise NTI express, il y a deux types de contrats. Le premier consiste à léguer la moto au conducteur qui parvient à faire deux ans de service. Dans ce type de contrat, l’entreprise se charge uniquement des grandes réparations et les petites seront au compte du conducteur. Le second contrat est journalier, dans ce cas toutes les réparations seront au compte de l’entreprise.
Cependant Bréhima Goïta affirme avoir 5 motos dans la nature. Des conducteurs qui viennent prendre la moto et disparaissent avec sans nouvelle. « J’ai fait la déclaration dans presque tous les commissariats de Bamako et jusqu’à présent on n’a pas eu de nouvelle », dit-il. Toutefois la chance de M. Goïta a été qu’il a commencé tôt le projet, ce qui fait que l’argent investi a pu être récupéré à temps.
Aujourd’hui, il a seulement du mal à faire du profit à cause des doubles jeux des conducteurs. Les conducteurs n’apportent plus les recettes au complet. Au lieu de 15 000 F par semaine de travail, ils viennent avec 7 500F et ont toujours des arguments à faire dormir début.
Finalement notre promoteur dit avoir trouvé une formule pour que le paiement se face tous les jours. Il dira que ce sont les chefs de famille qui sont le plus à avoir du mal avec les recettes. « Ces derniers ne voient que leur famille à nourrir et sont obligés de piocher dans les recettes pour les dépenses », dit-il. A l’en croire, il y a également quelques délinquants, bandits et voleurs qui se sont invités dans le secteur. Ces personnes maltraitent les motos, elles ne donnent pas de temps de repos à la moto, du jour comme de nuit, elles roulent dans tous les sens, et elles disparaissent aussi avec la moto. Le souhait de notre interlocuteur est de trouver vite un petit profit pour quitter le secteur qui est devenu très encombrant pour lui.
Il lance à cet effet, un appel aux autorités pour une organisation formelle de ce secteur. Selon lui, le secteur devrait être une source de soulagement pour les populations d’un pays où le chômage gagne du terrain. Au début, cela se faisait dans un cadre normatif apparent, mais aujourd’hui, c’est une véritable anarchie qui s’est installée par la force des choses.
Ibrahima Ndiaye