Le maintien du ministre Abdoulaye Koumaré de l’Equipement et des Transports dans le gouvernement d’Oumar Tatam Ly a surpris plus d’un. Surtout le personnel de l’Aéroport international de Bamako-Sénou. Il reproche au ministre Koumaré son volte-face dans le dossier de concession de l’aéroport de Bamako-Sénou en faveur d’une société française. Le personnel de l’aéroport sera-t-il sacrifié pour payer la « dette » morale de l’intervention française au Mali ?
Mais, curieusement aujourd’hui, c’est lui, Abdoulaye Koumaré, qui pilote ce projet de concession. Sa correspondance du 18 juillet 2013 adressée au président directeur général de SEGAP, M. Christian Rognone, mandataire du groupement SEGAP/Egis Projects, l’atteste largement. Dans ce courrier il mentionne ceci :« Je tiens à vous informer que la situation actuelle est favorable à la reprise du processus de mise en concession de l’Aéroport de Bamako-Sénou ».
Le célèbre artiste africain, Tiken Jah Fakoly, a toujours dit ‘ qu’ils (les Blancs) ne font rien pour rien ». Cette assertion sied aujourd’hui à l’intervention française au Mali pour libérer les régions du Nord aux mains des terroristes et groupes armés.
Après la guerre, c’est le règlement des factures. L’un des bonus serait de concéder coûte que coûte l’aéroport international de Bamako-Sénou à une société française, le groupe Segap/Egis Projects.
Les syndicalistes des Aéroports du Mali attestent qu’aucun aéroport n’est concédé en France. Financièrement, l’aéroport de Bamako-Sénou tient très bon.
Rappelons que les Aéroports du Mali (ADM) ont connu une large progression de l’ensemble de ses agrégats financiers depuis 2006. En 2007, les ADM ont réalisé un chiffre d’affaire de près 4 milliards 700 millions FCFA ; en 2010 près de 8 milliards 300 millions FCFA et en 2011 près de 8 milliards 700 millions FCFA, soit une augmentation de 87%. En 2012, malgré la crise sociopolitique et sécuritaire, la fermeture des aéroports du Nord du pays, le chiffre d’affaire était de plus de 7 milliards 200 millions de FCFA, avec un impôt de près de 800 millions de FCFA.
La reconduction du ministre Abdoulayé Koumaré dans le gouvernement d’Oumar Tatam Ly affiche clairement la volonté des nouvelles autorités de brader l’aéroport international de Bamako-Sénou, au détriment du personnel.
A suivre
Sékou Coulibaly