Cette assemblée générale d’information du syndicat national de la Transrail-Sa a regroupé du beau monde à son siège, sis à Darsalam. On notait autour du secrétaire général Abdoulaye Berthé, Marafa Traoré de l’Untm, Modibo Fofana, secrétaire général adjoint et plusieurs autres compagnons de lutte. Faisant le point de la situation de la société, Abdoulaye Berthé a rappelé que depuis le 12 mai 2010, l’échec de Transrail a été constaté par les différentes parties à savoir : les deux Etats (Mali, Sénégal), l’autorité concédante, le concessionnaire, et des bailleurs de fonds. A la suite de ce constat, il a été attesté qu’il faut mettre un nouveau schéma institutionnel. Selon lui, ce nouveau schéma institutionnel consiste à mettre en place une société de patrimoine, une société d’exploitation et une société de régulation. «Nous sommes au regret de constater que ça fait 5 ans, 6 mois et quelques jours, aucune avancée significative n’est perceptible malgré les mesures arrêtées par la réunion interministérielle du 16 décembre 2014, tenue à Bamako, ainsi que les propositions et conclusions du mois de juin dernier à l’initiative de Transrail », a-t-il expliqué. Et d’ajouter qu’au cours des différentes réunions, précisera t-il, le constat palpable qui s’est dégagé est que le Mali est sous une pression politique des autorités sénégalaises qui préconisent le départ immédiat de l’actionnaire de référence comme le point de départ de toute solution. « Chassez l’actionnaire de référence, c’est créer un vide. Les cheminots maliens ne sont pas d’accord à aller vers l’inconnu », a déclaré M. Berthé. Partant, il a invité les deux chefs d’Etat, Ibrahim Boubacar Keïta et Macky Sall du Sénégal, à ouvrir une période transitoire pour assurer la pérennité de l’activité ferroviaire et de sauvegarder les emplois. A l’en croire, cette période transitoire va permettre aux Etats d’achever la mise en œuvre du nouveau schéma institutionnel. Pendant cette période, indiquera t-il, l’actionnaire de référence sera maintenu avec son operateur et l’Etat va s’occuper des parties les plus dégradées de la voie avant le renouvellement du chemin de fer. Toutefois, il a expliqué que depuis 2007, l’actionnaire de référence est là avec son matériel quand les autres ont fui. « Le communiqué du 16 décembre indique clairement que les Etats reconnaissent tous les efforts fournis par le groupe Advens pour continuer l’exploitation au moment où tous les autres étaient sortis », a t-il rappelé. Et d’ajouter qu’en contrepartie, l’actionnaire de référence doit s’engager à financer sans délai le programme de réhabilitation de son parc de matériel roulant, afin d’éviter tout arrêt de l’activité ferroviaire jusqu’à la fin de la période transitoire. « Ces aménagements permettront de faire évoluer la concession intégrale vers le nouveau schéma avec toutes les parties actuelles de la concession. En ce sens, l’activité ferroviaire sera préservée pendant cette phase transitoire, les emplois seront sauvegardés et les contentieux seront évités », a t-il conclu.
Boubacar SIDIBE