Pots-de-vin et retards sur les axes routiers inter-Etats : Les gendarmes et les policiers maliens, les plus corrompus de la sous-région

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Une vingtaine d’organisations de la société civile ouest-africaine ont pris part, du 25 au 26 octobre 2007, à une rencontre sous-régionale à l’Institute of management and public administration (GIMPA) à Accra (Ghana). Ce forum, organisé par le Centre Ouest Africain pour le Commerce, en collaboration avec l’UEMOA, la CEDEAO et l’USAID, portait sur les pratiques anormales sur les axes routiers inter-Etats. Il s’agit des corridors prioritaires Ouagadougou – Tema (Ghana), Lomé – Bamako.

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Selon les résultats de la deuxième enquête (juillet–septembre 2007), menée par l’Observatoire des pratiques anormales, au Mali «les pots-de-vin sont les plus élevés». Parmi les corps en uniforme, la gendarmerie malienne perçoit sur 100 km 6,30 $ ou 2 961 FCFA de taxes illicites, suivie de la police malienne sur la même distance (5,70 $ ou 2 679 FCFA). Ces deux corps sont considérés aux termes de cette enquête comme les plus corrompus de la sous-région.

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Le Mali conserve toujours la palme d’or en matière de corruption routière. Il y a trois mois, l’Observatoire des pratiques anormales attribué cette médaille de mauvais goût aux corps en uniforme de notre pays (Police, Douane, Gendarmerie) avec 25.09 $ extorqués sur chaque 100 km. Les policiers avaient été indexés comme étant les plus corrompus.

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Avec la deuxième enquête, les pots-de-vin perçus par les PDG maliens (entendez Police, Douane, Gendarmerie) ont régressé sur ce corridor (de 25.09 $ à 19,40 $).

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Cependant, ils demeurent les plus élevés de la sous-région. Et la gendarmerie malienne, avec la perception de $ 6,30 ou 2961 FCFA de taxes indues sur 100 km, supplante la police (5,70 $ ou 2679 FCFA).

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De ce fait, les pandores sont les plus corrompus de la sous- région, suivis des flics. La douane burkinabé, avec 4,30 $ soit 2 021 FCFA leur emboîte le pas.

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Au Ghana, selon les résultats de cette enquête, les corps en uniforme extorquent moins que ceux des autres pays : 2,80 $ ou 1316 FCFA, suivis par leurs homologues togolais (3,60 $ ou 1692 FCFA). Au Burkina Faso, les sommes extorquées valent approximativement le double des montants illicitement perçus par les Togolais : 7 ,80 $ ou 3666 FCFA.

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Ainsi, on note une amélioration plus grande au Ghana (-33 %). En revanche peu d’avancée a été réalisée au Burkina Faso (-12%), tandis qu’au Togo, on note une aggravation sensible de la situation (+9%) par rapport aux données de base.

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Concernant les nombreux barrages érigés sur les tronçons, on dénombre 18 sur le corridor Ouagadougou – Bamako, soit 4,3 arrêts sur 100 km sur le territoire malien contre seulement 1,6 arrêt sur 100 km sur le tronçon burkinabé. Ce corridor est plus entravé que le corridor Tema – Ouagadougou. Celui de Lomé – Ouagadougou est le moins entravé (1,5 barrages sur 100 km). Selon les différents types de barrages, le constat fait par cette étude indique que les douanes tracassent le plus au Burkina et au Ghana tandis que c’est la gendarmerie, suivie par la police, qui harcèle plus au Mali et au Togo. En comparant ces résultats aux données de base (octobre 2006 – mai 2007) il s’est produit une réduction sensible du nombre de barrages au Mali (de 25 à 18 barrages, soit –7 %). Des progrès similaires ont été réalisés au Burkina Faso (-5 %) et davantage au Ghana (-27 %) tandis qu’au Togo, c’est le statu quo.

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S’agissant des retards, l’enquête relève que le temps perdu sur 100 km causé à cause des barrières est le plus accentué au Mali (38 minutes), mais également au Burkina Faso sur le tronçon de Ouagadougou à la frontière ghanéenne (35 minutes).

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Par contre, au Togo le retard moyen sur 100 km ne s’élève qu’à 16 minutes. En comparant ces résultats aux données de base, à en croire les chiffres de l’enquête, il s’est produit une réduction de la durée d’attente, sensible au Mali (de 38 minutes à 26 minutes, soit -32 %) et importante au Togo (-50 %).

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La constatation est toutefois très négative pour le Burkina Faso au vu de la forte augmentation du temps d’attente (plus de + 600 %) et au Ghana (plus 100 %).

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Rappelons que l’Observatoire des pratiques anormales (OPA) sur les axes routiers inter-Etats a été mis en place par l’UEMOA et la CEDEAO avec le soutien financier de l’USAID et du Programme des politiques de transport en Afrique sub-saharienne (SSATP) soutenu principalement par la Banque Mondiale ainsi que l’appui technique du Centre Ouest africain pour le Commerce.

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Le lancement des activités de l’Observatoire a eu lieu en juillet 2007 à Ouagadougou et les premiers résultats collectés ont été rendus publics au cours de cette rencontre.

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Chahana TAKIOU

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Envoyé spécial à Accra

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