C’est dans un communiqué laconique que nos braves autorités rappellent que le port des casques pour motocyclistes et l’usage de la ceinture de sécurité pour automobilistes sont obligatoires. Mais elles ont soigneusement évité de faire cas des vitres teintées et de l’usage de tout autre objet susceptible de réduire la visibilité chez les automobilistes. On les comprend si aisément. La plupart de nos responsables circulent bel et bien dans des véhicules de ce type avec leurs maîtresses à bord, s’il vous plaît ! Cela n’enfreint pas les règles de sécurité routière disent-ils ! Oh que si ! Derrière ces vitres teintées, les passages et passagères se livrent à de véritables jeux érotiques de nature à distraire le conducteur. De véritables boîtes de nuit ambulantes et Maisons closes, ces voitures de luxe! Autre preuve qu’elles constituent une cause d’insécurité, notre confrère Hamidou Diarra dit Dragon de
Venons-en au port des casques. La mesure risque bien d’aggraver une autre forme d’insécurité. Dans certains pays d’Amérique Latine, le port de ces objets dans la circulation routière est strictement interdit. Et pour cause : les bandits et autres délinquants se cachent justement derrière ces casques pour perpétrer leur forfait en plein jour. Le phénomène n’est pas étranger au Mali même s’il est pour le moment limité. L’obligation du port risque de le propager. Voilà que nos autorités nagent en pleine contradictions. A preuve : c’est dans la perspective que les malfrats ne se cachent derrière les vitres teintées des véhicules qu’elles ont (timidement) interdit son usage. Mais paradoxalement, elles ouvrent une autre brèche en permettant désormais aux autres délinquants d’opérer en toute quiétude. Sommes-nous vraiment dirigés ? Le port du casque évite-t-il l’accident ? Non, évidemment. Cet instrument est seulement censé limiter les dégâts en cas d’accident. Alors quelles sont les véritables mesures susceptibles de protéger les usagers de la route ? Il s’agit en premier lieu du respect du code de la route; du bon état des routes, des panneaux et feux de signalisation; de l’efficacité des Agents de la circulation routière entre autres. Mais à quoi assistons-nous dans les faits et à l’heure actuelle ? La délivrance des permis de conduire se fait dans des conditions que même le Chef de l’Etat a eu à déplorer ; certains agents excellent dans l’arnaque au vu et au su du Ministre ; les panneaux et feux de signalisation ne sont plus fonctionnels…
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Rien de cela ne constitue la préoccupation de nos braves autorités en manque de popularité. Il faut le casque ! Un point, c’est tout ! Preuve qu’elles ne poussent pas loin la réflexion et qu’elles ne sont pas adeptes du «prévoir pour diriger» : A l’heure actuelle, au moins 10 voire 20 % des motocyclistes utilisent leurs engins pour des raisons de commodités. La circulation dans
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Autre source d’inquiétude : l’application de ladite mesure : Faut-il divertir et disperser la force des éléments déjà en nombre insuffisant juste pour montrer au Chef de l’Etat qu’on est entrain de s’y mettre ? L’application de cette mesure populiste ne sera pas du beurre. La police n’est pas suffisamment équipée pour ce faire. Nos autorités risquent donc de se faire ridiculiser. Quel moyen dispose un flic pour mettre la main sur un jeune motocycliste en infraction ? Le pourchasser dans la circulation ? Tirer sur lui ? Mobiliser d’autres unités pour l’arrêter un peu plus loin ? Et pendant cette débauche inutile d’énergie, que n’adviendra-t-il pas ? Cette diversion ne profite à personne en cette période pré-électorale.
rnB.S. Diarra“