Perte de bagages à l’Aéroport de Bamako-Sénou : Négligence et manque de professionnalisme de l’ASAM d’après la RAM

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Les pertes de bagages sont monnaie courante à l’Aéroport de Bamako Sénou, causant ainsi un très grand préjudice aux compagnies aériennes opérant sur place. De graves insuffisances, et aussi le manque de professionnalisme de l’ASAM ont été décelés, lors du vol AT 523, par le représentant régional de la RAM, Badou Abdelkhalek, dont la compagnie a été plusieurs fois victime de ce type de problèmes.

 L’Assistance aéroportuaire du Mali (ASAM-SA) est la société qui gère les bagages à l’Aéroport de Sénou. Malheureusement, cette société, parait-il, n’a pas la capacité technique pour mener à bien sa mission dans un aéroport de la stature de Bamako Sénou. Insuffisance criarde de caméras et autres appareils de surveillance, ajoutée au peu de professionnalisme de certains agents. La conséquence en est la fréquence des pertes de bagages, dont la plupart traînent dans les bureaux de l’ASAM et de la Douane, avant de disparaître complètement du circuit sans que leur propriétaire en soit informé.

C’est l’un de ses scénarios qui s’est produit sous les yeux du Représentant Régional de la RAM, Badou Abdelkhalek, le 14 juillet 2010, à l’arrivée du vol AT 523. Celui-ci a aussitôt saisi le Directeur général de l’ASAM et adressé une copie de la correspondance à chacune des structures de l’Aéroport de Sénou et au ministère des Transports. Il y attire l’attention des responsables sur les conséquences extrêmement négatives d’une série d’incidents graves enregistrés dans le processus d’assistance lors de ce vol: «absence totale des responsables de l’ASAM, un seul agent affecté à l’enregistrement, aucun responsable des opérations et une seule voiture pour tracter les conteneurs. Comble de malheur, le tapis roulant tomba en panne, ce qui provoqua de longues attentes des clients qui attendaient leurs bagages bloqués sur le tapis. La majorité des bagages RUSH sera d’ailleurs abandonné à l’APT. Puis ce fut le grand cafouillage, où les douaniers récupéraient les bagages ciblés pour ‘’les sécuriser dans leurs magasins et leurs bureaux’’. Mais, le hic, sans informer les agents de l’ASAM. Evidemment les passagers ne sont pas informés de l’arrivée de leurs bagages par les agents ASAM qui ne sont d’ailleurs pas présents à l’arrivée du vol sous prétexte qu’ils ne travaillent pas après 2 heures du matin.

Ce qui s’est passé lors de ce vol est préjudiciable, non seulement à la compagnie Royal Air Maroc mais aussi à toutes les autres compagnies aériennes, qui, pour la plupart, menacent d’interrompre leurs vols. D’ailleurs, une réunion est prévue très prochainement pour débattre de ce problème. Le pire des cas c’est le fait que les passagers qui ne sont pas contrôlés sortent les bagages avec les Tags  pour revenir sur leurs pas les réclamer à l’ASAM».

Une visite sur place, dès le lendemain, n’a pu donner que la triste confirmation des faits aux journalistes. Le travail se fait vraiment de façon artisanale. Le bureau de l’ASAM n’a même pas un téléphone fixe et, lors de notre passage, le téléphone portable qui sert à informer les passagers de l’arrivée de leurs bagages n’avait plus de crédit. La douane se défend en donnant toutes les assurances sur le fait qu’elle informe les propriétaires des bagages et que ce n’est qu’après trois mois qu’elle procède à la vente aux enchères. Le responsable de l’ASAM rencontré sur place nous a déclaré qu’il ne pouvait se prononcer sur les accusations graves qui pèsent sur sa société, car il lui fallait une permission spéciale de ses supérieurs pour s’exprimer.

A cause de l’incapacité de l’ASAM à faire son travail, la RAM traîne derrière elle plusieurs dossiers de pertes de bagages, en instance de décision de justice. De façon objective, d’après son représentant régional, il est tout à fait inimaginable de penser que c’est au niveau de l’Aéroport de Rabat, doté de tous les équipements de surveillance, dont 300 caméras, que les bagages se perdent. D’autant que l’on sait désormais que les magasins de l’ASAM sont emplis de bagages et que leurs propriétaires n’ont jamais été avisés qu’ils y étaient. La grande question est: qu’advient-il des bagages en question après une certaine durée de séjour dans les magasins de l’ASAM?

Concernant les œuvres sociales, la RAM passe pour être la première compagnie aérienne à s’investir dans notre pays. En témoignent la prise en charge de Chérif Haïdara, le célèbre prêcheur, et de plus de 70 autres pèlerins pour leur voyage sur La Mecque par la RAM et Sa Majesté le Roi Mohamed VI, l’évacuation sanitaire d’une jeune fille au Maroc, prise en charge par le Roi et les quatre billets offerts chaque année pour la tombola lors de la Semaine marocaine, pour ne citer que ces exemples-là.

Pierre Fo’o Medjo 

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