L’atelier était placé sous le thème “Promouvoir l’efficacité du secteur du camionnage “. La cérémonie d’ouverture a été présidée par le ministre de la Promotion des investissements et du secteur privé, Me Mamadou Gaoussou Diarra, avec à ses côtés le président du CMC, Ousmane Babalaye, également président du comité national de l’Alliance Bordderless.
En Afrique de l’ouest, le transport en général et le transport de marchandises en particulier est coûteux, lent et souvent imprévisible. Cette situation est imputable à diverses contraintes notamment le mauvais état des routes, l’absence d’infrastructures le long des corridors internationaux, les tracasseries routières. Au Mali, le transport représente 30% des prix des produits de consommation.
Dans le souci de professionnaliser le secteur des transports, l’Alliance Borderless, en partenariat avec USAID Trade hub, a initié une série d’ateliers sur la promotion de l’efficacité du secteur de camionnage. Le premier de ses ateliers a eu lieu au Ghana suivi de celui du Mali. L’Alliance Borderless, faut-il le souligner, est une association d’entreprises privées et de structures de soutien au secteur privé ayant pour objectif de promouvoir et facilité le commerce régional tout en réduisant les coûts du transport et les retards à travers l’Afrique de l’ouest.
Sa vision est celle d’une Afrique de l’ouest où un camion transporterait des marchandises d’un pays à l’autre, rapidement, efficacement et à moindre coût. Ce qui doit accroître les échanges commerciaux, la création d’emplois, des revenus et de profits pour les entreprises.
Le présent atelier vise donc à rassembler les transporteurs pour identifier leurs besoins en matière de renforcement des capacités et de financement. Une fois ces besoins clairement identifiés, ils seront présentés aux institutions de financement de la région au cours d’un forum régional afin d’explorer les possibilités de financement.
L’objectif principal de cet atelier est de contribuer à la professionnalisation du secteur du camionnage en partageant les meilleures pratiques et en identifiant les besoins de renforcement des capacités des professionnels du transport de marchandises.
Le président du comité national de l’Alliance Borderless, Ousmane Babalaye Dao, dira que la dimension transport est capital dans l’économie d’un pays notamment le cas du Mali, un pays enclavé. Cependant, il estime que tout doit être mis en œuvre pour transformer notre enclavement en atout. Ousmane Babalaye Dao d’ajouter que l’efficacité du camionnage profite à tous les acteurs du secteur et à l’Etat. Il a relevé que les camions font aujourd’hui une rotation par mois, ce qui n’est pas rentable. L’idéal serait que les camions fassent trois rotations. Il a invité le département de la promotion des investissements à une rencontre avec les professionnels du secteur mais aussi à veiller sur la concrétisation des résultats de cette rencontre.
Pour sa part, le ministre Mamadou Gaoussou Diarra s’est déclaré ouvert et disponible pour l’accompagnement des transporteurs. Il dira que la tenue d’un tel atelier est la manifestation éloquente de la volonté des acteurs pour un secteur rivé fort et dynamique. ” Le secteur des transports occupe une place de choix dans la politique du gouvernement en matière de développement sectoriel des transports qui s’inscrit dans la politique de développement des transports prônée par le président de la République. Il s’agit de la mobilité des nouvelles politiques de mobilité et l’amélioration de la qualité de services au bénéfice des personnes et des biens ” a indiqué le ministre Diarra. Qui a aussi insisté sur la nécessité pour les transporteurs de se mettre en règle afin de ne pas encourager les tracasseries routières et d’arrêter les surcharges qui contribuent à diminuer la durée de vie de nos routes.
Auparavant, le représentant de l’USAID trade hub, Kossi Dahoui, a expliqué que son organisme est conscient du coût élevé des transports en Afrique de l’ouest et s’est attaqué aux causes institutions des tracasseries. C’est pourquoi, dès 2005, il a été mis en place l’Observatoire contre les pratiques anormales. Ensuite, ce fut Trade hub qui implique les professionnels des transports.
Selon lui, si plusieurs facteurs contribuent à augmenter le coût des transports, l’un des plus importants est le type de camion utilisé. C’est pourquoi, l’USAID trade hup accompagne la conception d’un prototype de camion multifonctionnel qui peut acheminer le bétail malien vers les pays voisins et ramener au retour les marchandises maliennes.
Autre préoccupation est l’accès des sociétés de transports aux financements bancaires. A ce niveau, dit-il, les banques soutiennent que les sociétés de transports ne sont pas professionnelles. C’est pourquoi il a invité celles-ci à se professionnaliser et à se mettre au diapason des nouvelles technologies de l’information et de la communication.
Youssouf KEITA
Le ministre de la promotion des investissements et du secteur privé à la CTRCA
Améliorer davantage le climat des affaires et faire du Mali un pays attractif pour les investisseurs
Après la visite des locaux, un entretien avec la chef de la Cellule, le ministre de la promotion des investissements et du secteur prié a eu une rencontre avec le personnel. Celle-ci a été l’occasion pour la patronne de la CTRCA de présenter sa structure. Chargée d’assurer le secrétariat du Comité mixte de suivi des réformes Etat-secteur privé, la Cellule a pour mission l’élaboration et la mise en œuvre du plan d’actions annuel glissant, du plan de communication, du programme de travail ainsi que du budget annuel du programme des réformes.
A la diligence de la Cellule six comités techniques thématiques ont été créés ou sont en cours de création afin d’analyser des mesures de reforme. Ces comités sont relatifs aux aspects suivants : la création d’entreprises et de paiement des textes, le transfert de propriété, la reforme du permis de construire, de la composante justice du cadre des affaires et de l’accès au financement.
La CTRCA, qui a travaillé sur les différents indicateurs du Doing business de la Banque mondiale, mène des réformes pour assurer l’amélioration du climat des affaires à court et moyen termes en attendant l’élaboration du plan stratégique et opérationnel.
Ces reformes portent sur la mise en place du Guichet unique de création d’entreprises à Bamako et dans les régions, la réduction du capital minimum de la SARL, la réduction du délai d’obtention du permis de construire, un meilleur accès au financement à travers le fonds de garantie et le projet de création d’un fonds d’investissements PME, la simplification de la procédure de déclaration et de paiement des impôts et taxes, la réduction du taux de cession pour les transferts de propriété, la protection des investisseurs et exécution des contrats ainsi que l’amélioration du commerce transfrontalier par la réduction des points de contrôle et des délais de route.
Le ministre s’est félicité du travail effectué par la Cellule qui est une structure stratégique pour son département. Car, dit-il, le climat des affaires est un secteur-clé sans l’amélioration duquel on ne peut pas avoir un secteur privé dynamique. Or, celui-ci est indispensable pour atteindre un taux de croissance à deux chiffres. Il a souligné qu’en matière de reforme, il faut s’attendre à des contraintes car il s’agit de changer les anciens habitudes.
Mais, le plus important est de parvenir à surmonter ces difficultés et faire en sorte que le Mali soit un pays attractif tant pour les investisseurs nationaux qu’étrangers. “La croissance économique de notre pays va dépendre de notre aptitude à orienter les flux financiers des investisseurs vers notre pays ” a-t-il ajouté.
Youssouf Camara