Depuis un certain temps, rien ne va plus entre les bénéficiaires des taxis ANPE et le président de la coopérative, Aliou Guissé. Selon les bénéficiaires de ces taxis, pour éviter le pire dans les jours à venir, ils ont prévenu le ministre en charge de la Jeunesse, du travail de l’emploi et de la formation professionnelle à travers une correspondance datée du 20 mai 2012. Nous avons rencontré les différentes parties pour en savoir plus.
Dans le cadre du renouvellement du parc des taxis et de la création de l’auto emploi au Mali, la Coopérative des chauffeurs de taxi du Mali (Cctm), en partenariat avec l’Agence nationale pour l’emploi (Anpe) et la Banque régionale de solidarité (Brs), a mis en place l’opération taxis qui consiste en une contribution directe à crédit de véhicules taxis neufs aux chauffeurs membres de la coopérative et qui sont régulièrement inscrits à l’Anpe. Mais cette initiative ne serait-elle pas en train de se gripper au vu des problèmes qui ont surgi entre le président de la coopérative et les chauffeurs de taxis ?
En tout cas, certains chauffeurs et conducteurs bénéficiaires de taxi Anpe du Mali ont adressé une correspondance datée du 20 Mai 2012 au directeur général de l’Anpe lui faisant part du climat qui prédomine au sein de la Coopérative. Les bénéficiaires reprochent au président de la Coopérative l’immobilisation de plusieurs taxis pour faute d’entretien de la part de la Coopérative, les véhicules n’étant pas adaptés au système de taxi malien; la non transparence dans la gestion de l’opération taxi Anpe, la non inscription des chauffeurs bénéficiaires à l’Inps et la non inscription à la Sonavie pour l’assurance.
Ils reprochent également au président de la Coopérative, le retrait abusif des taxis des mains des bénéficiaires après cinq jours seulement de retard dans le paiement journalier. Ils iront encore plus loin, pour dénoncer que les véhicules sont immobilisés pour certains pendant plus de quatre mois, sans aucune compensation pour le titulaire.
Projet soutenu par l’Anpe à hauteur de 4 milliards FCFA
Les bénéficiaires exigent, dans un bref délai, le bilan de la gestion des taxis par la Coopérative et l’inscription des bénéficiaires à l’Inps, la remise à chaque bénéficiaire de taxi des relevés bancaires mensuels. Ils réclament aussi deux jours de repos par mois pour les chauffeurs de taxis. Ils demandent également la vérification auprès des compagnies d’assurance de la sincérité de l’assurance tous risques qui n’a jamais fonctionné. Enfin, ils veulent que les familles des chauffeurs décédés bénéficient des véhicules des intéressés sous la couverture de la Sonavie.
Pour vérifier ces accusations, nous nous sommes rendus auprès du chef du Département de la formation et de la promotion de l’emploi de l’Anpe, Sambala Sow, a précisé que l’Anpe soutient ce projet à hauteur de 4 milliards FCFA avec des garanties bancaires qui sont multiples, entre autres : le nantissement du véhicule au profit de la Banque jusqu’au paiement à terme du crédit et des intérêts. L’alimentation de la mutuelle de la Coopérative par une caution d’entrée de 500.000 FCFA avancée par l’Anpe, soit 250 millions FCFA (500.000 FCFA x 500 personnes) en plus d’une cotisation mensuelle pendant 36 mois, soit 100,8Millions FCFA (de 200 FCFA/jour x 28jours x 36 mois x 500 véhicules). Sans compter l’assurance tous risques des véhicules couvrant la duré du crédit bancaire. En dehors de cela, l’Anpe a établi des règles de principes de gestion pour les chauffeurs bénéficiaires des taxis.
La Coopérative, quant à elle, collecte les remboursements journaliers et les reverse dans le grand compte bancaire appelé «compte collecteur». Elle est accompagnée dans cette tache par le Cabinet Crédit Mali qui est chargé d’alerter les parties en cas de constat d’impayés et la Coopérative prend attache, le jour même, avec le chauffeur afin que ce dernier s’acquitte de sa dette.
Sur les 534 dossiers, seulement 9 bénéficiaires sont à jour
La Coopérative procède elle-même à la régularisation des impayés via le compte «collecteur» qui débite la caution d’entrée, jusqu’au seuil de tolérance fixé à cinq (5) jours de retard. Au-delà de cinq jours, le véhicule peut être immobilisé jusqu’à la régularisation. La sanction peut aller jusqu’au retrait pur et simple du véhicule. Le chauffeur emprunteur doit impérativement se conformer aux règles définies dans le cadre de la coopérative. Signalons mis en place par l’Anpe est de 534 taxis : 428 financés par la BRS, 98 par la Bim, enfin 08 par la Banque atlantique.
Abondant dans le même sens, Alou Guissé, président de la Coopérative, nous a édifiés sur toutes les contestations concernant la gestion de la Coopérative. Il dira, pour sa part, que pour des problèmes personnels certains bénéficiaires se sont mis à le calomnier, en faisant fi de la réalité car ce sont des débiteurs. Selon lui, tous les bénéficiaires sont inscrits à la Sonavie pour les taxis financés par la BRS et à Nsia pour ceux de la Bim, conformément au protocole d’accord. «Nous accusons des retards de paiements à plus de 200 millions FCFA de la part des chauffeurs à la date du 4 Janvier 2012. Toutes les pièces administratives sont financées à plus de 69 millions FCFA» a –t-il précisé. Il nous a présenté le bilan individuel de tous les bénéficiaires et le constat est sans appel : sur les 534, seulement 9 bénéficiaires sont à jour.
Opération bloquée par la faute du concessionnaire Samba Bathily
Dans la même foulée, il nous a précisé que chaque 28 du mois, la banque prélève 150.000 FCFA par chauffeur dans le compte collecteur pour le remboursement des emprunts auprès des banques. Il dira que la situation avec la BRS est normale et le recouvrement se poursuit. Avec la BIM, l’opération est bloquée par la faute du concessionnaire Samba Bathily qui n’arrive pas à satisfaire le service après-vente (maintenance, entretien, etc.). Ce qui fait que les chauffeurs bénéficiaires des 98 véhicules de marque Fiat fournis par Samba Bathily, refusent désormais de payer les traites pour le remboursement des emprunts, sous le prétexte qu’ils ont été floués dans les conditions visées par le contrat. C’est pourquoi, le remboursement au niveau de la BIM a accusé beaucoup de retard et le montant dû s’élève actuellement à plus de 400.000.000 FCFA. Pour faire face à cette situation, l’Anpe et la Coopérative ont entrepris des négociations avec la BIM pour relancer l’opération.
Alou Guissé a surtout insisté sur l’application du protocole d’accord qui stipule que la Coopérative n’assurera l’entretien des véhicules que dans une période de 12 mois et qu’au-delà, il reviendra au chauffeur de supporter lesdits entretiens.
Rappelons que le Comité de suivi-évaluation se réunit chaque mois pour faire l’état dudit projet. Concernant les signataires de la lettre adressée au ministre pour protester contre la Coopérative, leur situation a été mise à nu : Sambou Samaké, dossier n° 373, bénéficiaire de Logan (AA 7298 MD) accuse un retard de 90 jours de paiement à 10 000 FCFA par jour, soit 900 000 FCFA dû. Sayon Camara, dossier n° 346, bénéficiaire de Logan (AA 6689 MD) a son véhicule au garage depuis le 30 avril 2012, pour défaut d’entretien.
Précisons que le Comité de suivi- évaluation se réunira le 08 Juin 2012, à partir de 15 heures, pour évaluer et analyser la situation qui secoue la Coopérative. Affaire à suivre.
Gérard DAKOUO
Tout s`écoulera au Mali un par un après ce coup d`états ,tanpit car c eux se dise intellectuel supportent encore un coup d`états en Afrique ,
M. Keita
ce fait n’ a rien avoir avoir avec le coup d’état.
Il faut se demander comment les gens ont été selectionnés pour l’attribution des véhicules ? et corriger les erreurs s’il y a lieu.
Appros, il ne suffit pas d’être simplement contre le coup d’état mais il faut agir en conséquence pour qu’il n’y est pas lieu.
Il faut écouter le cri de detresse des gens mêmes s’ils sont d’avis contraire au tien, personne n’a le monopole de la vérité mais c’est dans la discution que les maux trouvent leur solurion.
Pour ou contre coup d’état, il faut s’accepter et discuter.
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