Avec 153 voix sur 234 votants, soit 65,38 %, Ba Kissima Sylla a été élu, samedi 30 juillet 2022, nouveau président du Conseil malien des chargeurs pour un mandat de 5 ans. Il dirige un bureau consensuel de sept membres. Son challenger Bourama Mounkoro a obtenu 81 voix, soit 34,62 % et il conserve son poste de trésorier général. Son directeur de campagne, Bakari Issa Kéïta, occupe le poste de secrétaire à la communication.
C’est Ba Kissima Sylla qui aura la lourde responsabilité de diriger le Conseil malien des chargeurs (CMC) pour les cinq années à venir. Il succède donc à Ousmane Babalaye Daou. Le nouveau président du Conseil malien des chargeurs a été élu à l’issue de l’élection des membres du bureau national, tenu le samedi 30 juillet 2022, au Centre international des conférences de Bamako (CICB).
Compte tenu de l’importance de cette rencontre, le ministre des Transports et des Infrastructures, Mme Dembélé Madina Sissoko, a présidé l’ouverture des travaux en présence de plusieurs invités de marque dont le président de la CCIM, Youssouf Bathily, et celui du Conseil malien des transporteurs routiers. Tous les grands opérateurs économiques étaient également au rendez-vous. “Je vous exhorte vivement au maintien d’un climat apaisé et serein tout au long de cette journée consacrée à la mise en place du bureau national du Conseil malien des chargeurs. J’en appelle à votre esprit de sagesse et de patriotisme. Je sais pouvoir compter sur votre sens élevé de responsabilité et de maturité. J’ose espérer que sortira de vos assises un bureau consensuel qui répondra aux attentes des chargeurs dans l’intérêt du pays”, dira Mme Dembélé Madina.
Et de préciser : “Je ne doute pas que les candidats aux postes électifs du bureau consulaire sont instruits des règles et principes tantôt rappelés et qu’ils entreront en fonction, s’ils sont élus, en parfaite connaissance de cause. En tant qu’autorité de tutelle, je ne me priverai pas de leur fournir les conseils et informations nécessaires pour le triomphe des valeurs qui sous-tendent les lois et règlements de la République. En tant qu’autorité de tutelle, je vous prodigue en outre, avec votre permission, mes conseils pour un vote libre, démocratique, civilisé, transparent, un vote juste et honnête dont les acteurs respecteront et accepteront les résultats…”.
Après ce message et conseils du ministre des Transports et des Infrastructures, les deux protagonistes à savoir Ba Kissima Sylla et Bourama Mounkoro ont tenté de mettre en place un bureau consensuel. Cela sous l’égide de certains grands opérateurs économiques dont Madiou Simpara, Ba Seydou Sylla, Oumar Niangadou… Malheureusement, après deux heures de négociations, ils n’ont pu trouver un accord. Finalement, il fallait passer par un vote pour élire le président du CMC.
A l’issue du vote, Ba Kissima Sylla a obtenu 153 voix sur 234 votants, soit 65,38 %. Et son adversaire Bourama Mounkoro a engrangé 81 voix, soit 34,62 %. Du coup, Ba Kissima Sylla est élu président du Conseil malien des chargeurs pour un mandat de 5 ans. Il dirige un bureau de sept membres.
Le poste de 1er vice-président est revenu à Jean Dakouo et Oumar Niangadou dit Petit Barou occupe le poste de 2e Vice-président. Le candidat malheureux Bourama Mounkoro a finalement conservé son poste de trésorier général, après un consensus tout comme son directeur de campagne Bakari Issa Kéita, qui occupe le poste de secrétaire à la communication.
Le poste de trésorier général adjoint est échu à Souleymane Fofana tandis que Sékou Massiré Sylla est le nouveau secrétaire aux relations extérieures.
Exception malienne
Notons que le CMC a vu le jour sous le statut d’établissement public à caractère professionnel. A ce titre, selon le ministre Madina Sissoko, il relève de la typologie des organismes publics personnalisés définie par la loi 2014-049 du 19 septembre 2014 portant principes fondamentaux de la création, de l’organisation et du contrôle des services publics. “Le Conseil malien des chargeurs, créé précisément sous le statut de chambre consulaire par son acte constitutif, assume en effet une mission de service public. La mission qui lui est dévolue consiste à assurer l’organisation et la représentation professionnelle des chargeurs et à donner aux pouvoirs publics les avis qu’ils requièrent dans le cadre de cette mission.
Le CMC est placé sous la tutelle du ministre chargé des Transports. Sa gestion est soumisse aux règles de la comptabilité publique. Sous ce rapport, la loi donne au CMC vocation à servir l’intérêt général. Au sens des textes statutaires, des lois de finances, de la comptabilité publique et de la comptabilité matières, les ressources financières qui alimentent le budget des établissements publics sont des deniers publics, leurs patrimoines relèvent des biens publics et leurs actes suivent le régime de droit public.
Les prérogatives de puissance publique attribuées aux organismes publics personnalisés ont pour objet exclusif d’assurer le service public. Il ne sied pas au directoire de rechercher, par les actes d’administration et de gestion, à satisfaire les intérêts personnels de ses membres”, a rappelé le ministre Madina Sissoko.
Avant de souligner : “Dans la sous-région, les autres conseils des chargeurs sont érigés en établissements publics à caractère administratif, dotés d’un conseil d’administration et d’une direction générale. Cette exception malienne devrait encourager les importateurs, exportateurs et transitaires, ressortissants du CMC, à s’organiser de façon responsable pour la défense de leurs intérêts professionnels face aux différentes oligarchies qui dominent le commerce international. Dans le cadre des pouvoirs de tutelle qui me sont dévolus par la loi, je veillerai à ce que le CMC ne soit plus une vache laitière pour des personnes mais un service public qui assumera toutes ses missions dans la légalité. Je m’emploierai sous ce registre à faire, avec ses organes d’administration et de gestion, un véritable levier de développement économique”.
Pour conclure, le ministre Dembélé Madina Sissoko de préciser : “Les ressources générées par le CMC et notamment la redevance maritime et le bordereau électronique de suivi des cargaisons seront dorénavant gérées conformément aux dispositions réglementaires. Le ratio investissement et fonctionnement sera défini de sorte que 60 à 70 % du budget global soient consacrés aux investissements et le reste au fonctionnement”.
El Hadj A.B. HAIDARA